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Patrimoine
Le Bâti
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Les fermes traditionnelles

Le bâti agricole, bâtiment d’habitation et bâtiments liés à l’exploitation qui n’ont aujourd’hui parfois plus d’usage agricole, contribuent par leurs caractéristiques propres à la richesse et à la diversité architecturale de notre territoire.

ENQUETE
Un inventaire territorial
Un inventaire territorial

En réalisant un travail d’enquête sur les constructions agricoles intimement liées à la vie paysanne d’autrefois, l’association souhaitait mettre en lumière leurs dimensions culturelles, sociales et patrimoniales. Explications.

La protection, la valorisation et la sensibilisation aux bâtis agricoles traditionnels d’Auvergne supposait un véritable inventaire. C’est pourquoi, l’Association Cézallier vallée de la Sianne a entrepris en 2010 un premier inventaire sur son territoire d’intervention en Haute-Auvergne 
Pour réaliser ce travail, l’association a accueilli durant trois mois une stagiaire en Master II Recherche et métiers du patrimoine de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne.

Afin de répondre aux critères d’une enquête sérieuse nous nous sommes inspirés des démarches d’enquête de l’Inventaire Général du Patrimoine bâti en l’adaptant aux spécificités de l’aire d’étude.
La première phase de l’étude s’est déroulée en amont de l’enquête de terrain. Elle a permis de dégager une approche globale du territoire en définissant sa délimitation, son cadre historique et son cadre géographique. La deuxième phase a constitué à la prospection du bâti agricole ancien (repérage, référencement, analyse et photographies). La fin de mission s’est articulée autour d’une synthèse des observations recueillies sur le territoire et la réalisation du rapport d’enquête.
Une restitution-exposition et une présentation sur internet pouvait donc s’appuyer sur ce travail, et être complétée par celui des membres de l’association, notamment pour l’inventaire photographique. C’est ce que proposent les différents articles dans la thématique « Fermes traditionnelles ».


FERMES ET ANNEXES
Un bâti témoin de deux siècles de pratiques agricoles
Un bâti témoin de deux siècles de pratiques agricoles

Au cours des siècles, pour se loger et pour produire, les populations rurales ont édifié des bâtiments avec les matériaux dont ils disposaient, en tenant compte des conditions climatiques locales et des finalités économiques de leur outil de travail. Cet héritage constitue le coeur de notre patrimoine bâti rural d’aujourd’hui.

Au milieu du XXème siècle, l’évolution de l’agriculture a entraîné l’abandon massif de ce bâti ancien qui n’était plus fonctionnel, au profit de bâtiments d’exploitation plus moderne, mais davantage standardisés. Notre région n’a pas échappé a cette évolution.

Parce qu’il est porteur de mémoire collective, d’un passé, d’un savoir-faire et d’une identité régionale, le bâti agricole intéresse et mérite promotion de sa diversité et sa sauvegarde.
Ces granges et pigeonniers, porcheries et écuries, ces étables et les vieilles habitations rurales viennent d’un temps où la campagne et l’économie rurale étaient prépondérantes. En cela, ils sont partie intégrante du patrimoine. Mais cette reconnaissance tardive a laissé le temps faire son travail et l’on déplore aujourd’hui que de nombreux éléments soient dégradés quand ils n’ont pas disparu.
Malgré tout, le bâti agricole révèle encore de formidables éléments. Riche et diversifié, ce bâti appartient au patrimoine commun.


UNE SINGULIERE HISTOIRE
Un bâti qui accompagne l’évolution de l’agriculture
Un bâti qui accompagne l’évolution de l’agriculture

L’âge moyen du bâti agricole de Haute-Auvergne reflète une période après la Révolution où les conditions de vie des paysans devenait plus facile. Un meilleur revenu agricole a permis aux paysans de sortir de leur misère, de leur isolement, de mieux équiper leurs habitations et à leurs enfants de suivre une scolarité. Cette époque durera plus de 150 ans.

Cette apogée de la construction de fermes visible tout au long du 19ème siècle subira malgré cela une accentuation de l’exode rural. En même temps, la modernisation agricole s’est poursuivie entraînant la modification des fermes, voir leur abandon ou leur déplacement.

En 1928 pour la première fois en France la population urbaine dépasse celle des ruraux. Les deux guerres mondiale ont accéléré les changements structurels de l’agriculture.
Dans les années 1950, la production connaît un bond en avant, la motorisation agricole se généralise. C’est aussi la période du remembrement, de l’augmentation de la taille des exploitations et la puissance des nouveaux matériels agricoles.

Jusqu’au milieu du XXème siècle, les constructions traditionnelles restent encore adaptées aux fonctions, mais très vite l’agriculture qui se modernise change la donne. C’est la rationalisation de l’activité sur les terres les plus mécanisables et l’abandon des zones les plus difficiles comme les pentes des vallées qui se couvrent d’une intense végétation. Les anciennes cartes postales sont significatives de la transformation des paysages.

Les effets de la politique agricole commune

Avec la mise en place en 1961 de la politique agricole commune, l’agriculture connaît une profonde rupture. Un nouveau modèle de développe de plus en plus soumis aux lois du marché avec la mécanisation du processus de production et les restructurations foncières. L’augmentation des surfaces favorise l’abandon de bâtiments auparavant liés à de petites exploitations
La structure même de la ferme traditionnelle, aux constructions étroites et de faible hauteur de plafond ont contribué à la désaffectation de de type de lieux, renforcée aussi par le développement de la stabulation libre.
L’un des effets est la désaffectation d’un certain nombre de bâtiments agricoles anciens ou leur radicale transformation et l’apparition de nouveaux types de bâtiments de dimensions supérieures. L’implantation de structures semi-industrielles hors-sol bouleverse par ailleurs les paysages.
Pour les habitations des agriculteurs, beaucoup sont abandonnées car jugées trop difficiles à moderniser. On préfère construire de nouvelles maisons plutôt que de restaurer les anciennes pas adaptées au désir légitime d’avoir de la lumière et donc de grandes ouvertures et qui étaient dépourvues de confort. C’est le cas dans les hameaux du Cézallier, phénomène accentué par le vieillissement de la population et le départ des jeunes.
Par ailleurs, le nombre d’exploitation ayant fortement diminué, la maison d’habitation sera alors occupé par l’agriculteur retraité jusqu’à son installation dans le bourg voisin ou en maison de retraite.
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Le parc du bâti agricole ancien de notre région souffre de cette radicale évolution à cause des méthodes de travail, l’inadaptation aux nouvelles normes environnementales, sanitaires et sécuritaires, l’absence quasi-totale d’aides à la valorisation du bâti rural ancien.
Enfin, du point de vue culturel et sociologique, le neuf est plus attrayant aux yeux des nouvelles générations d’agriculteurs.

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(Sources :Rapport au Conseil Economique et Social, 2006 : « Atout pour le monde rural : la valorisation du bâti agricole, de Michel de Beaumesnil »)


FERMES DU CEZALLIER
Un bâti de mémoire
Un bâti de mémoire

Le bâti agricole est riche de la marque du passé auvergnat. Il est le témoin de l’histoire locale et renseigne sur l’évolution structurelle du monde agricole. Il représente les savoir-faire des anciens. Il est imprégné de la vie humaine de ceux qui ont possédé ces constructions et qui ont travaillé dur dans ces lieux.

Ferme-bloc, hameau de la Sagne (Charmensac)

Si les fermes du Cézallier avec leurs habitations, granges, étables...viennent d’un temps qui s’éloigne où la campagne et l’économie rurale étaient prépondérantes, notre territoire possède encore de très beaux restes architecturaux de cette époque. Et nous pouvons parler d’architecture rurale pour ce bâti agricole ancien même s’il s’agit d’une architecture conçue sans architecte, construite par des artisans et des paysans.

La ferme traditionnelle de notre région est complexe. C’est à la fois un lieu d’habitation et un lieu de travail. Elle devait abriter la famille et le troupeau. Elle possédait depuis des siècles une double vocation à la fois domestique et agricole. On y résidait souvent dans des conditions difficiles, on y élevait des animaux, on y stockait des marchandises, on y travaillait la terre. Cet espace humanisé n’a cessé d’évoluer en fonction des besoins des familles paysannes pour leur survie et qui se sont attachées à donner une viabilité à cette structure économique dans un milieu naturel difficile de petite montagne.

Des constructions devenues objet de patrimoine

Aujourd’hui le regard que nous pouvons porter sur ce patrimoine agricole est important pour sa protection dans les projets contemporains d’aménagement du territoire et de développement durable.
En effet, le patrimoine des fermes participe à l’identité du pays et le relie aux générations antérieures. Il est esthétique car il remet à l’ordre du jour l’importance d’une exigence qualitative pour les projets de construction dans les exploitations agricoles d’aujourd’hui.
C’est par la connaissance historique de l’héritage agraire que nous pouvons mieux conserver le bâti existant.

Avec l’évolution de l’agriculture engagée depuis les années 50, le paysage agricole a été largement modifié, avec un impact sur les constructions anciennes qui le ponctuent. Des fermes anciennes, construites avec des matériaux traditionnels locaux on a vu se construire des bâtiments sans trop de spécificités architecturales pour pouvoir s’adapter aux évolutions d’une exploitation agricole moderne. De fermes on parle désormais d’exploitations et de bâtiments agricoles.

Les conditions climatiques et géologiques ont joué un rôle essentiel dans la construction des bâtiments, pour leur emplacement, le choix des matériaux notamment .Les formes architecturales étaient intimement liées aux fonctions économiques et sociales de la ferme aux 18 et 19ème siècles, ainsi que la structuration de la maison d’habitation qui était le résultat dans le Cézallier d’un mode de vie ancestral.

Les constructions paysannes traditionnelles n’ont jamais été figées dans le territoire de Haute-Auvergne. L’habitat rural fut au coeur d’un long processus de créations diverses et de transformations permanentes surtout après la période décisive de la Révolution.
Depuis le 19ème siècle, la ferme et son bâti, outils de travail, ont connu des phases de construction, d’agrandissement, de destruction, de modernisation et de reconstruction
L’agencement du bâti agricole qui nous rencontrons aujourd’hui représente les héritages, les achats... résultats de successions, d’arrangements, d’un emboîtement d’éléments profitables selon les époques et l’évolution des pratiques pastorales et agricoles en Auvergne .
Avec ses divers ajouts de bâtiments la propriété agricole s’est étendue très souvent sur plusieurs parcelles parfois éloignées de la ferme.

Ainsi, même si le bâti agricole ancien n’a plus parfois d’usage agricole , il contribue par ses caractéristiques propres à la Haute-Auvergne à la richesse et à la diversité architecturale, au charme de notre région et à son atractivité touristique.

L’entretien, la restauration de ce type de patrimoine participent à la continuité du territoire et représente un vrai marqueur identitaire de la Haute-Auvergne et en particulier du Cézallier.

Désormais, par l’observation, chacun est invité à le redécouvrir, à l’apprécier et à faire des fermes du Cézallier un patrimoine commun.

Ensemble de bâtiments agricoles au hameau de Fondevialle (Molèdes)

GENRES ARCHITECTURAUX
Bâti agricole : essai de typologie
Bâti agricole : essai de typologie

Lors de son enquête réalisée en 1999 et destinée à sensibiliser les acteurs du territoire, le Conseil Général du Cantal a totalisé 5 genres architecturaux au niveau du département : la maison de maître, la maison de journalier, la barriade, la ferme-bloc et la maison à éléments indépendants. Typologie que l’on retrouve sur le bassin versant de la Sianne.

Construction d’un index typologique

Les trois premières appellations ont été conservées lors de l’étude menée par l’Association Cézallier vallée de la Sianne en 2010, cependant les noms des deux dernières typologies ont été remplacées par la ferme traditionnelle (ou maison de l’éleveur). La maison-bloc étant un type plutôt qu’un genre. La maison à éléments indépendants, quant à elle, fait référence à une organisation spécifique de ces annexes mais peu très bien être une maison-bloc en elle-même. Nous avons pensé que les termes de description sont à employer avec une certaine prudence afin d’éviter l’amalgame.

La ferme traditionnelle
La ferme traditionnelle de l’éleveur, généralement indépendante, elle possède les deux unités d’habitation et d’exploitation (logis et grange-étable). On la retrouve aussi bien en habitats dispersés qu’en habitats groupés, bien que ses dimensions soient de taille plus modeste au sein des villages.C’est ce thème que nous étudierons principalement

La maison de maître
La maison de maître relève du domaine à fonction résidentielle faisant partie intégrante d’une grande exploitation agricole (cheptel important et récoltes abondantes). Ce domaine a la particularité de se distinguer très nettement des constructions paysannes traditionnelles en donnant à voir une facture d’une rare élégance.
Une grande importance est accordée aux bâtiments d’exploitation qui constituent la partie essentielle du domaine. Les matériaux les plus nobles y sont employés car la richesse est fondée sur l’élevage. Les granges-étables peuvent atteindrent plus de soixante mètres de longueur.
Son propriétaire est généralement d’origine noble ou bourgeoise mais souvent étranger à la terre exploitée. Cette dernière est donc confiée à un fermier ou un métayer. 

On distingue trois types de domaine présents sur le territoire :

- le domaine à maison de maître de type patriarcal qui induit la cohabitation des deux parties.
- le domaine à maison de maître associée qui présente de nettes distinctions architecturales entre la partie habitation et la partie exploitation.
- la métairie, reliée avec des fermes plus lointaines.

Les maisons de maître sont peu nombreuses sur notre territoire du Cézallier oriental.

La maison du journalier
La maison de journalier, dite maison élémentaire, constituée d’un logis, sans cheptel donc sans bâtiment d’exploitation, bien que certaines abritent quelques animaux dans une petite pièce faisant office d’étable pour les besoins de la famille.

La barriade
La barriade, habitat communautaire qui se caractérise par la juxtaposition de petites cellules individuelles (type multicellulaire) ou bien de différents locaux regroupés dans un seul corps de bâtiment. Ce système permet de faire l’économie du pignon mitoyen et de gagner ainsi en espace et en chaleur. Dans bien des cas, les cloisons ne sont réalisées qu’avec de simples planches.
Soit les barriade abritent plusieurs familles soit se sont les enfants qui prennent leur indépendance tout en demeurant sous le même toit familial.

CARACTERISTIQUES DE PAYS
Parties constituantes de la ferme du Cézallier
Parties constituantes de la ferme du Cézallier

L’implantation des fermes la plus représentative est située à une altitude comprise entre 800 et 1200 mètres. Les terres sont assez riches pour la culture des céréales et surtout pour l’élevage du bétail qui se nourrit d’une herbe abondante et d’excellente qualité. C’est tout naturellement au coeur de ce système agropastoral qu’ont été édifiées les grandes fermes-bloc à terre représentatives de la Haute-Auvergne.

Les parties constituantes d’une ferme autrefois su le Cézallier oriental (nord-Cantal) sont variées en fonction de l’activité, de son implantation géographique et de son importance. L’élevage et le climat ont imposé des bâtiments compactes véritables outils de travail intégrant toutes les fonctions.

Dans le territoire du Cézallier les caractéristiques principales d’une ferme sont toujours bien repérables :

A) La maison d’habitation

B) Les locaux d’exploitation : 

- l’étable (appelée aussi écurie ou bergerie)
- les loges à porcs
- le rucher
- le pigeonnier (ou colombier)
- le poulailler

C) les locaux de conservation
- la grange , espace essentiel pour conserver la paille et le foin
- le séchoir
- la cave (conservation du vin local, des pommes, des châtaignes...)

C) les locaux d’entrepôt
- la remise (pour y mettre à l’abri carrioles et chars
- le hangar

D) les équipements de la vie quotidienne
- le puits
- le four à pain privé
- le « travail »
- l’abreuvoir


Hameau de La Bastide (Molèdes)

UNE ORGANISATION
Les hameaux groupes de fermes
Les hameaux groupes de fermes

L’habitat en ordre dispersé présent dans certaines parties du Cézallier l’est beaucoup moins dans le secteur de la vallée de la Sianne.
La plupart des hameaux du Cézallier oriental ne sont qu’un ensemble de maisons paysannes, de granges et de hangars apparemment construits sans ordre précis, sans signe d’urbanisme. Et pourtant...


Le semblant de désordre de l’implantation des fermes n’est en fait que la recherche du soleil, le point d’eau pour le bétail et toujours lié à la forme du terrain. Le village représente une juxtaposition de plusieurs fermes avec en son centre le couderc, son abreuvoir, son travail à ferrer les boeufs, un four banal complémentaire des fours privés.

Ces habitations sont parfois des barriades, un alignement de plusieurs maisons et granges permettant l’économie de pignons.
Ces habitats sont établis dans des sites privilégiés, sur un plateau aux têtes de vallées, dans des cirques glacières (Escrouzet)...

Un contexte paysager

Trois ensembles paysagers existent sur notre territoire : les sommets et les crêtes, les plateaux et les vallées. Le choix relatif à la construction d’une ferme n’était jamais arbitraire. Les anciens tenaient compte de la proximité des surfaces à cultiver, de la stabilité du sol, de la meilleure exposition au soleil, de la présence d’un point d’eau, de la proximité des voies de communication.
Sur notre territoire du Cézallier oriental, le bâti agricole est organisé en hameaux de taille plus ou moins importants dépassant même le bourg comme au hameau du Bru sur la commune de Charmensac qui comptait une vingtaine de fermes. Cet habitat en ordre groupé était distribué autour d’une place souvent matérialisée par un abreuvoir

LE BATIMENT ESSENTIEL DE LA FERME
La grange-étable
La grange-étable

La plus importante et la plus représentative des parties constituantes des fermes du Cézallier est la grange-étable. Sa taille déterminait l’importance de l’exploitation. Sa grandeur, la qualité de ses matériaux, de sa charpente indiquaient aussi la puissance de son économie et de la richesse qu’elle représentait pour l’exploitation.

La seule richesse du paysan autrefois c’était le troupeau de vaches qui transformait la seule culture de masse possible en montagne : l’herbe. Aussi, prenait-on autant de soin à construire la grange-étable que la maison d’habitation.

La grange-étable formait donc la partie essentielle d’une ferme. Sur le Cézallier, elles sont de très grande dimension. Vaste bâtisse sans étage parfois jusqu’à 80 mètres de long pour 8 à10 mètres de largeur, elles étaient le plus souvent contigües à l’habitation familiale. Mais on trouve aussi des granges étables totalement dissociées de l’habitation.

Fréquemment ce bâtiment était construit sur un terrain en pente dominant la prairie de manière à ce que le purin s’échappant de l’étable puisse être évacué et dispersé en contrebas pour engraisser les prés.
Lorsque la grange-étable est adossé à la pente du terrain, les murs enterrés isolaient l’étable du froid durant les six mois d’hiver.

UNE RESERVE DE FOIN POUR L’HIVER
La grange-stockage
La grange-stockage

Six mois d’hivernage expliquent la grande dimension des granges du Cézallier adaptées à la dimension des troupeaux. Il était essentiel d’engranger le plus de nourriture possible pour les vaches de la fin octobre à la fin avril, l’hiver est long, froid et neigeux dans le Cézallier.

L’étage du vaste bâtiment agricole est essentiel à l’exploitation. La grange renferme la réserve de foin et de paille pour l’hiver. Pleine à craquer, le foin formait un bon isolant du froid pour l’ensemble du bétail confiné plusieurs mois dans l’étable en dessous. Quand arrivait le printemps, presque vide, la grange offrait l’aspect saisissant d’une véritable cathédrale.

C’est toujours un espace essentiel pour la ferme d’aujourd’hui.

                      Hameau Le Bru (Charmensac)

RELAIS DES FERMES
Les granges d’altitude
Les granges d’altitude

Ici et là se repèrent sur les « montagnes » en zone d’estive sur le Cézallier des granges solitaires, sorte d’annexe aux exploitations et formant souvent une cellule éloignée mais connectée à la ferme. Ces bâtiments d’altitude servaient pour recevoir les bêtes malades et comme réserve de fourrage.

Totalement indépendantes des burons les granges d’altitude sont le plus souvent des bâtiments rectangulaires de petite dimension. Ils comprenaient un niveau bas occupé par une étable. C’est le niveau supérieur qui accueillait le fourrage. Ces granges qui devaient résister aux rudes hivers étaient des constructions aussi robustes que les burons 

Grange sur les estives du Cézallier (vue du ciel)


Grange des Combes sur la montagne de la Mathonière (Allanche)

LE LOGEMENT DES VACHES
L’étable
L’étable

L’étable toujours située au rez-de-chaussée est le logement des animaux, principalement des vaches. La porte d’entrée large d’environ deux mètres s’ouvre généralement sur le pignon lorsque le bâtiment est isolé et sur la façade lorsqu’il est accolé à l’habitation familiale.
Peu d’ouverture dans l’étable quand elle est située dans la pente du terrain, les fenêtres n’existent que sur la façade. Pendant l’hiver ces ouvertures sont bouchées avec de la paille.

  Etable et habitation formant une maison-bloc à terre. Hameau du Bostberty (Anzat-le-Luguet)

A l’intérieur de l’étable, faisant suite à la porte une allée centrale traverse le bâtiment sur toute sa longueur . Elle est bordée par deux rigoles où viennent s’écouler les déjections des animaux ; Le sol étaient entièrement pavé de cailloux ronds.

Les vaches sont placées de part et d’autre l’allée la tête tournée vers le mur où s’alignent les crèches. Dans un coin de l’étable un parc spécial était affecté aux veaux ; Fréquemment sous l’escalier conduisant à la grange ou dans un recoin obscure se trouvait le lit des domestiques.

Survivance étroite cohabitation entre les hommes et les troupeaux, on pénétrait dans la salle commune par une porte d’accès directe à l’étable, limitant ainsi les sorties à l’extérieur durant les longs mois d’hiver.     Les bêtes de travail, le plus souvent des boeufs mais aussi des ânes et des chevaux logeaient dans un coin de l’étable. Pour y pénétrer le cheval devait baisser la tête en passant par la porte trop basse pour lui. Les poules logeaient l’hiver dans l’étable ce qui posait parfois des problèmes de cohabitation avec les vaches.

La porte traditionnelle de l’étable
Basse et étroite sont les deux caractéristiques de la porte d’accès à l’étable. Cette ouverture construite avec soin pour durer est le lieu de passage fréquent du troupeau de vaches. Il s’agit toujours d’une ouverture aux encadrements en pierre de taille avec arc appareillé pour le linteau ou simplement en bois. En pierre, il forme un arc en anse de panier avec clé de voûte portant la date de construction ou un motif sculpté. Cet arc surbaissé est surmonté d’un arc de décharge lui aussi en pierre.

La porte à deux vantaux en bois plein est dotée d’un portillon dans sa partie supérieure permettant de clore l’étable tout en laissant une bonne aération durant les journées d’hiver ainsi qu’un libre accès aux poules ramassées dans l’étable pendant les grands froids.
Un petit trou d’aération « le trapailloux » complète cette ouverture principale de l’étable.

Accès à l’étable en mur pignon Hameau Le Lac (Vèze)

LE LOGEMENT DES VACHES
Une organisation pour les bêtes et les hommes
Une organisation pour les bêtes et les hommes

A l’intérieur de l’étable, faisant suite à la porte une allée centrale traverse le bâtiment sur toute sa longueur. Elle est bordée par deux rigoles où viennent s’écouler les déjections des animaux ; Le sol étaient entièrement pavé de cailloux ronds.
Les vaches sont placées de part et d’autre l’allée la tête tournée vers le mur où s’alignent les crèches. Dans un coin de l’étable un parc spécial était affecté aux veaux.

Fréquemment sous l’escalier conduisant à la grange ou dans un recoin obscure se trouvait le lit des domestiques.
Survivance étroite cohabitation entre les hommes et les troupeaux, on pénétrait dans la salle commune par une porte d’accès directe à l’étable, limitant ainsi les sorties à l’extérieur durant les longs mois d’hiver.

Les bêtes de travail, le plus souvent des boeufs mais aussi des ânes et des chevaux logeaient dans un coin de l’étable. Pour y pénétrer le cheval devait baisser la tête en passant par la porte trop basse pour lui. Les poules logeaient l’hiver dans l’étable ce qui posait parfois des problèmes de cohabitation avec les vaches.


INVENTAIRE POUR L’EXEMPLE
La ferme de la Pignade (Vèze)
La ferme de la Pignade (Vèze)

La ferme de la Pignade est une maison-bloc à terre, dite en longueur, caractéristique de l’environnement montagnard. C’est l’habitat ancien le plus fréquent sur les bords du Cézallier. Cette forme de maison rurale traditionnelle s’est développée à partir du milieu du 19ème siècle.

La ferme de la Pignade était située à la sortie du hameau Le Lac, près du chemin qui relie le village au bourg de Vèze. Le bâti est l’un des trois types de constructions qui existent sur le Cézallier : maison-bloc à terre sans étage, maison-bloc en hauteur, maison-bloc mixte.


Il s’agit d’un bâtiment unique où le logis familial, la grange et l’étable se juxtaposent. L’unité d’habitation se trouve à gauche des locaux d’exploitation, en bordure de l’axe de communication.
L’intérieur du logement est représentatif des espaces et des éléments de confort qui existaient encore dans les années 1960.

Denis Hermet qui a connu cet habitat décrit précisément les lieux qui regroupaient une famille dont le père était un ouvrier agricole qui se louait à l’année comme bouvier, vacher, valet ou berger dans une ferme voisine. 
La mère et les enfants géraient, à l’année une ferme sur une petite dizaine d’hectares.
Au hameau du Lac, le partage des montagnes communales attribuées au village permettait à chaque famille de bénéficier de deux portions de montagne d’environ quatre hectares, de portions de petits pacages ( les ravets et l’apiës), de jardins (près du village) et de portions de champs (sous la roche et aux peuchs), ces dernières portions étant de quelques ares. Les familles disposant de surfaces de prés de quelques dizaines d’ares répartis sur l’ensemble des prés du village pouvaient alors élever entre 4 et 6 vaches et 2 à 3 chèvres.

L’argent du lait vendu à la laiterie de Vèze permettait d’acheter la nourriture non produite sur la ferme (pain, épices, sel, huile, vinaigre ... quelquefois un pot au feu ou une tête ou une fraise de veau achetés le dimanche matin, à Vèze, au boucher qui faisait la tournée.

Agencement de la ferme de la Pignade :

1 Cuisinière avec ronds, four et bouillotte. 2 Cheminée. 3 Table tourtière. 4 Tiroirs. 5 Bancs. 6 Armoire garde manger. 7 Vaisselier. 8 Evier (ayguière). 9 Trappe de la cave. 10 Escalier de meunier pour accès à la cave. 11 Fromage. 12 Tonneau de vin. 13 Pommes de terre. 14 Sol en terre battue1. 5 Armoire à linge. 16 Alcôves.17 Coffres ou « marchebancs. 18 Penderie. 19 Dessus de cheminée avec boîtes et bougeoirs. 20 Entrée en dalles de pierres. 22 Bois pour la cuisinière.25 Soue du cochon. 26 Litière du cochon 27 Auge 28 Enclos des chèvres29 Râtelier30 Trappe d’alimentation depuis la grange. 31 Crèche individuelle des vaches. 32 Litière. 33 Rase à fumier. 34 Dégagement. 35 Escalier de la grange et trappe. 36 Sac de grain. 37 Poulailler. 38 Clapier. 40 Cloison en planche

PATRIMOINE

L’eau

La Sianne, notre rivière

Cascades : la magie de l’eau

Mémoire d’eau

Les abreuvoirs

Les sources ferrugineuses

Les puits

Les moulins de la vallée de la Sianne

Les ponts de pierre

Les passages à gué

Les passerelles primitives sur la Sianne

Les lavoirs du XXème siècle

Les meules des moulins

Les moulins hydrauliques

Les moulins à réservoir

Les moulins de communautés villageoises

L’irrigation le long de la Sianne

Les fontaines

Les milieux humides

Les retenues à travers la Sianne

Le pays

Les gens

Le plateau du Cézallier

Sucs et volcans

Routes et chemins

Des sites et des légendes

La faune

La flore

Sites d’intérêt européen

La vallée de la Sianne en Haute-Auvergne

Toponymie

Les grottes

Roches et rochers

Les communes et leurs villages

Mobilier et art populaire

Les Activités

La production du miel

Les charbonnières

L’estive sur le Cézallier Cantalien

Les mines

Traditions culinaires

Objets et machines

Activités traditionnelles

Les Palhàs

Le ferrage des animaux

Les fours à chaux

L’élevage du mouton

La vie scolaire

La vie agricole : le travail (1)

Les prés-vergers

Le portage

Les activités itinérantes

L’usage du feu dans la maison traditionnelle

L’eau dans la salle commune

Le temps du couchage

Ranger et conserver

La conscription

Production laitière

Modes de vie

Manger en commun

La vie agricole : témoignages (2)

La vie agricole : outils et techniques (3)

Le Bâti

Les maisons de bergers

Les abris à colombinés

Les fermes traditionnelles

Les châteaux

Les maisons fortes

Les maisons d’écoles

Les abris vernaculaires

Les symboles sur le bâti ancien

Les fours à pain communaux

Burons du Cézallier oriental

Les petits bâtiments d’élevage

Les toitures du Cézallier cantalien

Les murets en pierre sèche

Les sols en pierre

Les fours à pain privatifs

Maisons paysannes du Cézallier

L’habitat protohistorique

Le Sacré

La Résistance (39-45)

Les églises

Les chapelles

Les retables

Cloches et clochers

Les pèlerinages à Laurie et au Bru de Charmensac

Les vitraux religieux

Les Tumulus

Les cimetières communaux

Les monuments aux morts

Objets du culte catholique

La statuaire des églises

Les bannières
de procession

Les oratoires

Les vêtements liturgiques

L’imagerie médiévale religieuse

Les objets de piété

Des pratiques religieuses collectives

Les autels en marbre blanc

Les reliquaires