Les bannières
de procession

L´iconographie et les techniques de fabrication illustrent la dévotion des paroissiens et des pèlerins. Les bannières sont le témoignage d´un art populaire très fort réactivé durant tout le 19ème siècle.

Le décor principal occupe l´avers. Le revers reçoit la représentation du saint de la paroisse ou un décor moins élaboré, la plupart des bannières portant le monogramme de la Vierge ou l´indication de la paroisse.
Les anciennes paroisses des communes proches de la petit vallée de la Sianne sont regroupées désormais dans la nouvelle paroisse Saint-Mary-de-Haute-Auvergne. Elles possédaient toutes plusieurs bannières dont certaines sont encore conservées dans leur église paroissiale d´origine.

La Vierge, thème central des bannières

Les bannières à l´image de la Vierge sont parmi les plus nombreuses. Leurs caractéristiques, le symbolisme de l´image principale, du décor annexe, permettent de situer les moments théologiques de l´Eglise Catholique. Les bannières des anciennes paroisses de la Vallée de la Sianne parvenues jusqu´à nous datent toutes du 19ème siècle. La plus ancienne semble être celle dédiée à Saint-Laurent, patron de la paroisse de Charmensac (1827).
La plupart des images de la Vierge sur les bannières paroissiales reproduisent la Vierge de l´Immaculée Conception, en pied, de face, écrasant le serpent, thème largement diffusé depuis la proclamation du dogme par le Pape IX, le 8 décembre 1854.

La bannière aux blasons d´Auvergne est la seule à représenter la Vierge de Laurie en Majesté.

L´Immaculée conception, iconographie centrale
des bannières du 19ème siècle

La représentation classique de l´Immaculée Conception montre Marie debout dans une nuée, entourée d´angelots, les pieds sur le croissant.
Après 1850 la piété mariale fut nourrie par les récits d´apparition. La vision de la Vierge apparue à Catherine Labouré, rue du Bac à Paris, fut massivement diffusée dans toute la France et trouva dans le Cantal de multiples restitutions sur des vitraux, des bannières, des images de piété.
L´image de la « médaille miraculeuse » se retrouve ainsi sur plusieurs bannières des anciennes paroisses de la vallée de la Sianne.
En médaillon peint ou en broderie la Vierge de face est juchée sur le globe terrestre, foulant à ses pieds le serpent du mal, étendant ses bras en signe de bénédiction et diffusant des rayons lumineux.

Bannière des pèlerins de Brioude
Cette bannière de procession met en valeur l´effigie en médaillon de Saint Julien. Le blason est l´un des blasons des chanoines -contes de la basilique Saint-Julien de Brioude. (Bannière de gauche)

Bannière des trois diocèses
Redécouverte en 2011 la bannière représente la Vierge noire de Laurie dans ses habits d´apparat entouré d´un ensemble de cinq blasons, ce qui lui donne une dimension historique inédite. (Bannière centrale)

Bannière du village de Lussaud
Bannière des paroissiens du village de Lussaud, rattaché à la commune de Laurie en 1836, uniquement composée du monogramme brodé Notre-Dame de Laurie et des blasons des Seigneurs de Lussaud. (Bannière de droite)

La bannière aux blasons d´Auvergne
Redécouverte en 2011 cette bannière de procession de la deuxième moitié du XIXème siècle porte une iconographie inédite et unique car elle représente la Vierge de Laurie en habits d´apparat avec un visage noir comme il le fut durant plusieurs siècles.
Sous cette image peinte de la Vierge, un ensemble de cinq blasons atteste du culte de Notre-Dame de Laurie dans les diocèses d´Auvergne.

Les blasons de gauche à droite

-Blason de la ville et du diocèse de Saint-Flour
-Blason des seigneurs de Laurie
-Ancienne armoirie de la ville de Brioude : D´or à deux clefs adossées de sable, l´épée vient rappeler le martyr de Saint Julien, en chef d´une fleur de lys de même qui fut remplacé à la Révolution par une ruche et des abeilles
-Blason avec couronne ducale, crosse et mitre, l´un des blasons du Chapitre des chanoines-contes de la basilique Saint-Julien de Brioude
-Blason de la ville de Clermont-Ferrand

La plus ancienne date du XVIIème siècle. Sur un panneau de tissu encadré d´un galon, le personnage représenté est un évêque revêtu de ses habits liturgiques, mitre sur la tête, chape sur les épaules, crosse dans la main gauche. Il bénit de sa main droite. Le revers de la bannière indique clairement le nom du personnage et porte l’inscription "Saint-Jacques, patron du Bru".

Une autre bannière peinte, plus récente reproduit d´un côté Saint-Jacques et de l´autre la Vierge Marie. La face principale porte tous les insignes du pèlerin de Compostelle manteau brun se détachant sur un ciel d´azur, chapeau étroit à l´avant qui s´élargit vers l´arrière, coquille sur le manteau à la hauteur de la poitrine, bourdon ou pend la gourde, livre ouvert en main.

Abel Beaufrère dans une étude sur le mobilier de la chapelle du Bru précise que les personnages disposés "au centre d´un ovale à festons, souligné lui-même dans la partie inférieure par des guirlandes de fleurs attachées par un noeud de ruban, sont des éléments décoratifs qui furent en vogue à la fin du XVIIIème siècle".

L´autre face montre la Vierge et l´enfant sur le bras gauche et une tige fleurie dans la main droite. La Vierge foule aux pieds le serpent sur le globe du monde, thème de l´Immaculée Conception propre au 19ème siècle.