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Patrimoine
Les Activités
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La vie scolaire

L’école habite un coin de notre mémoire avec les bons et les mauvais souvenirs. En chacun de nous, elle a laissé pêle-mêle des émotions, qui de génération en génération, ont accompli le même parcours, provoquant aujourd’hui des instants de nostalgie.
A découvrir aussi des évènements forts de la vie scolaire, des témoignages d’instituteurs et d’élèves qui rappellent nos souvenirs d’école, ses instants retrouvés et ses rites délaissés...

AURIAC-L’EGLISE
La classe au début
du XXème siècle
La classe au début<br> du XXème siècle

En 1965, Bernadette à 12 ans. Elle raconte dans la revue scolaire « La petite abeille » comment se passait la journée de classe de son oncle Edouard, élève de l’école publique d’Auriac-l’Eglise.

"Mon oncle Edouard qui était élève à Auriac-l’Eglise au début du XXème siècle m’a raconté comment cela se passait." C"est différent d’aujourd’hui". Il se levait de très bon matin ainsi que ses camarades qui habitaient dans le village de Chavagnac, car la classe commençait à huit heures hiver comme été.
Chaque matin et chaque soir la petite troupe parcourait les trois kilomètres qui séparent Chavagnac du bourg d’Auriac l’Eglise. C’était pénible pendant la mauvaise saison.
Ces écoliers portaient en bandoulière leur cartable et leur musette qui contenait leur repas de midi. Les grands donnaient la main aux plus petits et les aidaient dans les passages difficiles.

Pendant l’hiver, ils arrivaient à l’école les pieds mouillés et froids. Alors, ils se chauffaient et mettaient sécher leurs sabots près du poêle que monsieur Manhes leur instituteur avait allumé depuis un bon moment.

A midi, mon oncle Edouard allait manger chez monsieur Marais, le sabotier d’Auriac l’Eglise. Madame Marais lui faisait chauffer la gamelle. Il déjeunait bien au chaud avec ses frères Alfred et Pierre. Tous les autres écoliers des villages de la commune déjeunaient à l’école. Mais il n’y avait pas de cantine. Madame Manhes, réchauffait leur repas dans sa cuisine. Les enfants, une douzaine environ, mangeaient dans la classe. Madame Farraire, l’épicière recevait chez elle Victor Chantroux

L’école des garçons d’Auriac se trouvait tout en haut du bourg dans le même bâtiment que la mairie et le presbytère. La classe occupait une partie du sous-sol et donnait directement sur un jardin.
Chaque matin, tous les garçons, petits et grands, se retrouvaient dans la grande classe aux poutres fumées, aux murs blanchis à la chaux. Sur le mur il y avait deux grands tableaux noirs.

Les tables étaient longues, lourdes, et tenaient beaucoup de place. On y voyait jusqu’à huit élèves assis sur le même banc. Le maître avait un grand bureau sur une estrade. Dans un coin, une bibliothèque contenait de nombreux livres.
Ils étaient là plus d’une trentaine d’élèves. Tous portaient un tablier noir et étaient chaussés de sabots. Leurs cahiers étaient écrits au porte-plume avec de l’encre noire, mais chacun avait une ardoise qu’il utilisait beaucoup. Leurs livres n’étaient pas illustrés et beaucoup moins intéressants qu’aujourd’hui.

Quand le maître expliquait, tous les bras se croisaient et personne ne bougeait, car monsieur Manhes était sévère. Aux récréations, les écoliers jouaient aux billes, au ²ballon, à cache-cache dans « le Chavagnal », aux boules de neige et à la glissade en hiver.

Les plus grands élèves avaient quatorze ans et plus. Chaque année, monsieur Manhes présentait quelques candidats au certificat d’études.
Pour certains enfants l’année scolaire était courte. Les grands de la campagne quittaient l’école dès les beaux jours pour aider leurs parents et ils ne rentraient qu’après la Toussaint. Pour les autres, les vacances commençaient fin juillet et finissaient au début octobre.

A cette époque il existait aussi l’école des filles dirigée par madame Berton, avec trente cinq élèves.
Monsieur Manhes a pris sa retraite à Auriac-l’Eglise en 1923".

Bernadette Glaize, 12 ans (1965)

AURIAC-L’EGLISE
De l’école du curé à l’école publique communale
De l’école du curé à l’école publique communale

Durant deux siècles, des prêtres et des frères, des instituteurs et des institutrices ont beaucoup fait pour l’éducation des enfants dans la vallée de la Sianne. Eléments d’histoire sur la commune d’Auriac-l’Eglise.

Autrefois, presque tous les curés et les vicaires faisaient office de maître d’école.

En novembre 1794, l’abbé Glaize, de retour dans son pays natal à cause des évènements révolutionnaires, se retire au hameau de La Bastide d’Auriac-l’Eglise et y ouvre une école primaire. Il eut une quinzaine d’écoliers, lesquels lui donnaient pour salaire du blé et du beurre.

Pour l’école, le curé acheta la « Nouvelle bibliothèque des enfants » en trois parties contenant des historiettes morales, des principes de grammaire et de calcul.

Sur la maison qui servait d’école à La Bastide, le curé instituteur plaça une affiche en vers : « Ecole à tout prix, à prix fort, par mois et par leçon. Donnez à vos enfants croissant dans l’ignorance, de savants et bons maîtres qui leur donnent leur science. Soyez reconnaissant envers l’instituteur. Répandez vos présents sur leur instruction. Le plus doux des états, le plus digne d’honneur est l’éducation ».

On sait par ailleurs qu’il y avait à Auriac durant la révolution une soeur Béate. Traditionnellement les Béates, une véritable institution, surtout en Haute-Loire, apprenaient à lire aux filles, enseignait le catéchisme, l’histoire sainte et quelques préceptes de politesse et de morale.

La tradition locale nous apprend que deux soeurs du Tiers Ordre de Saint-François apprenaient aux filles à lire et à écrire lorsqu’en 1856, Mademoiselle Roueyre qui venait d’avoir son diplôme fut nommée institutrice à Auriac. Elle y resta deux ans et fut remplaçé par Mademoiselle Hugon.

Les frères du Saint Viateur dans la vallée de la Sianne

Pour comprendre le développement de l’instruction dans nos campagnes, il faut se remettre dans l’esprit du 19ème siècle où l’Eglise Catholique et la République se sont affrontées pour le contrôle de l’instruction.

Les frères du Saint Viateur dirigeront des écoles à Auriac de 1855 à 1891, à Charmensac en 1869 et 1870, à Peyrusse, une école communale de 1855 à 1891, puis une école libre de 1891 à 1903 jusqu’à l’interdiction faites aux congrégations religieuses d’enseigner en vertu de la loi du 1er juillet 1901 sur les associations.

1855 Fondation de l’école communale d’Auriac

De 1855 à 1891 l’école communale d’Auriac sera tenue par les frères du Saint-Viateur, une congrégation religieuse qui a tenu 39 écoles communales dans le Cantal comme le permettait la loi Guizot de 1833. Cette loi marque une étape importante dans l’organisation de l’enseignement primaire en France. L’obligation est faite à toute commune d’avoir au moins une école primaire élémentaire.

1855-1858 : Frère Jean Rives. Titulaire du Brevet de Capacité, il venait de souscrire l’engagement décennal qui le dispensait du service militaire. C’est lui qui ouvre l’école communale d’Auriac. En 1858, il part fonder l’école de Boisset (Cantal).

1858-1891 : Frère Joseph Loubaire, originaire de Neuvéglise dirigera l’école durant 33 ans jusqu’à la laïcisation des écoles en application de la loi organique du 30 octobre 1886 qui établit la laïcité du personnel des écoles publiques en ordonnant la substitution du personnel laïque au personnel congrégationiste. Trois adjoints l’aideront dans sa tâche éducative de 1872 à 1884.

1872-1874 : Frère Jean-Pierre Conorton

1874-1879 : Frère Camille Mizoule (qui publiera de nombreux poèmes sur la région)

1879-1884 : Frère Louis Antoine Rebeix

(Sources : Archives du Saint-Viateur, Rome)

Année 1871

Le Registre de la Direction générale de la congrégation des frères du Saint Viateur fait état d’une visite d’inspection à l’école d’Auriac le 4 avril 1871. L’inspecteur remarque quelques anomalies dans l’organisation de l’école et propose quelques améliorations :

« A Auriac, les classes sont séparées et l’une au-dessus de l’autre. La petite classe se fait dans le réfectoire où la cuisinière est obligée de passer et repasser à chaque instant. Il n’y a qu’un petit cabinet à côté du réfectoire, servant de chambre au Régent. La servante couche dans la cuisine et le coadjuteur à la cure qui est dans le même corps de bâtiment.

L’inspecteur a fortement recommandé au Régent de ne plus laisser les pensionnaires seuls pendant la nuit, et d’arranger au dortoir un petit cabinet pour le coadjuteur. Ce cabinet peut être fait à l’arrivée de l’escalier, à droite en entrant au dortoir. Comme Auriac ne doit avoir qu’un seul frère, on a songé qu’à une seule classe, cependant si le second frère doit être conservé, il importe de rapprocher sa classe de la première, soit en l’adossant au pignon de celui-ci, soit en la plaçant à côté dans le jardin. Les communs sont aussi trop éloignés et hors de toute surveillance... »

L’inspecteur termine son rapport en donnant quelques chiffres. La population d’Auriac est en 1871 de 705 habitants. L’école communale est fréquentée par 68 élèves, 64 en hiver et environ 25 l’été. La rétribution scolaire et le traitement éventuel s’élèvent à 700 francs. Deux pensionnaires et une dizaine de besaciers rapportent 300 francs.

(Sources : Registre de la Direction générale : visites et inspections, 1871-1872)

Laïcisation de l’école communale d’Auriac

La loi du 30 octobre 1886 établit la laïcité du personnel des écoles publiques en ordonnant la substitution du personnel laïque au personnel congrégationiste. Les Annales de la Province de Ternes, revue de la congrégation du Saint Viateur, fait part de l’émotion suscitée par cette loi à Auriac :

« Le bon frère Loubaire dépensait au profit des enfants d’Auriac les trésors de sagesse, d’intelligence, de dévouement et de tendresse dont la providence l’avait doté. Il aimait ses élèves et la charmante localité dont il avait élevé deux générations et il était payé en retour par l’estime et la vénération dont il était entouré. La laïcisation de son école fut un coup terrible pour cette âme sensible !

Il fut impossible d’ouvrir une école libre : il n’y avait dans la petite localité aucune maison propice. C’est le coeur navré, que le frère Loubaire quitta, au milieu d’une population en pleur, les lieux où il espérait mourir en paix. »

Le frère Loubaire fut nommé à la Maîtrise de Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand et en 1893 à Chanteloup (Poitou). Il meurt le 21 octobre 1894, jour de la Saint-Viateur, d’une intoxication alimentaire, à l’âge de 57 ans.

(Source : Annales de la Province des Ternes, 1891-1892)

AURIAC L’EGLISE
Reconstitution d’une classe des années 50
Reconstitution d’une classe des années 50

En juillet 2001, une classe de l’école d’Auriac-l’Eglise a été reconstituée dans les lieux mêmes où se sont succédées des générations d’écoliers. Une rétrospective de la vie scolaire et de l’ambiance de l’école publique d’autrefois. Nostalgie !

LECON
Quand l’école fait la morale
Quand l’école fait la morale

Dans les cahiers utilisés par les élèves de l’école publique d’Auriac-l’Eglise notamment, une page type était consacrée à la morale du bon écolier. Lecture

Ecoliers en 1948

LE BON ECOLIER

Emile se lève de bonne heure, il repasse ses leçons, déjeune et arrive à l’école quelques minutes avant l’heure. Tout, de sa personne et dans ses vêtements, dénote des habitudes de bonne tenue et de propreté.

En classe, il s’intéresse à tout ce que dit le maître et fait ses devoirs avec plaisir. Ses livres sont propres, ses cahiers bien tenus.

En récréation, c’est lui qui montre le plus d’entrain. Ses camarades l’aiment, parce qu’il est obligeant envers eux et qu’il s’applique, par de bons procédés, à éviter les querelles.

Chaque semaine, il remet à l’instituteur quelques sous, fruit de ses économies ; et, sur son livret de caisse d’épargne, figure déjà une petite somme qu’il se propose d’augmenter, quand il commencera à gagner de l’argent.

Lorsqu’il aura douze à treize ans, il se présentera devant la Commission d’examen pour obtenir le Certificat d’études primaires.

Les parents d’Emile sont heureux d’avoir un si bon fils, et l’instituteur se félicite de voir ses efforts récompensés.

LE MAUVAIS ECOLIER

Il est huit heures et demie du matin ; depuis une demi-heure, la classe est commencée. Tout à coup la porte s’ouvre. C’est Paul, un des plus mauvais élèves qui arrive.

Comme il vient en classe qu’à regret, il est d’humeur maussade.

En s’asseyant, il repousse du coude ses voisins. Enfin il se met au travail. Mais quel travail ! Bientôt vous le voyez s’appuyer nonchalamment sur la table et bâiller. Il va attendre dans cette attitude l’heure de la sortie.

Depuis longtemps, l’instituteur a renoncé à lui faire des observations, car Paul n’en tient aucun compte. Plusieurs fois par mois, Paul manque la classe.

Hier, en passant devant la maison de ses parents, j’ai entendu des éclats de voix : c’était Paul qui refusait d’obéir, car il est toujours en révolte, à la maison comme à l’école.

Mauvais fils, mauvais écolier, il sera un jour un mauvais apprenti et deviendra mauvais sujet. Pour sûr, il sera aussi un mauvais soldat et un mauvais citoyen.

TEMOIGNAGE
Je me souviens du parler patois de Vèze
Je me souviens du parler patois de Vèze

Originaire d’une ferme au hameau de Chastres, alors commune de Feydit, Denis nous raconte avec émotion ses débuts d’écolier au printemps 1950 à l’école-mairie de Feydit, puis à l’école publique du bourg de Vèze, alors qu’il parlait patois.

"Elevé dans une ferme à Chastres (Feydit ) jusqu’à l’âge de 5 ans, avec toute ma famille (parents, grands-parents, oncle et tante) et tout le personnel agricole ( vacher, bouviers, bergers, saisonniers ), ma langue maternelle fut, bien sûr, le patois, mais uniquement parlé.
Lorsque j’allais, pour la première fois à l’école à Feydit au printemps 1950, les écoliers du village éclatèrent de rire et se retournèrent avec un large sourire, lorsque je répondis au maître qui s’inquiétait de me voir en larmes :« -Z-ai perdu mon mochador. »*
Quel était cet enfant qui osait parler patois en classe ?
Je compris ce jour-là qu’il faudrait que j’apprenne le français sans penser qu’un jour,j’aurai la lourde tâche de l’apprendre ou plutôt de l’apprendre à lire et à l’écrire car eux là parlaient déjà en tant que langue maternelle.

Le patois du Pays de Vèze

Au début des années 50, les paysans parlaient le patois. J’entends par paysans, les agriculteurs exploitants travaillant dans le bourg de Vèze tout proche ou les hameaux de Chastres, le Lac, Moudet, Aubévio...
Parmi les enfants, si nous comprenions tous le patois, nous n’étions que quelques-uns à le parler en famille ou entre copains. Comme nous participions souvent aux travaux de tous les jours, nous nous adressions aussi aux animaux : chien de berger ou animaux d’attelage (boeufs, vaches, chevaux, ânes...) qui n’obéissaient qu’aux injonctions prononcées en patois.

Au village du Lac qui comprenait six ou sept foyers de paysans ou d’ouvriers agricoles, je parlais patois avec tout le monde, du premier janvier « Bonna Annada »* à Noël « Nadau » ou au 31 décembre, sauf aux estivants ou résidents secondaires (une famille dans le village) auxquels j’adressais un français impeccable.
Aujourd’hui, ou dans d’autres lieux, j’ai souvent envie de rire, lorsque je me surprends à parler français avec quelques « anciens ».

Avec mon copain Robert, tout au long du chemin buissonnier, du Lac à bourg de Vèze, nous conversions toujours en patois, même pour ce qui concernait la classe :
« -Sabes ta tala ?
Z-as achabat las opéracions ? *
Lorsque nous arrivions au bourg, nous avions à faire aux « francisés », alors, à l’image de nos parents, nous nous adressions en français à nos interlocuteurs : commerçants (boulanger, épiciers, cafetiers ), artisans (cordonnier, maçon, menuisier, scieur, laitier ), garde-forestier, cantonnier, curé et bien sûr les instituteurs et leurs enfants, mais nous continuions à parler patois à la plupart des paysans du bourg et bien sûr entre nous.

Le patois restait entièrement banni, peut-être par autocensure, dès que nous franchissions la porte du préau pour pénétrer dans la cour de l’école .Je ne me souviens pas avoir prononcé un seul mot en patois dans le lieu du culte du français : école et annexes : cour, préau et même W.C. au fond de la cour.

J’ai un profond respect pour mes instituteurs,je devrais dire comme autrefois mes maîtres, Mmes Combrouse, Bex et Ragain et Mr Ragain qui se sont sans doute donnés beaucoup de mal pour m’apprendre à parler, à lire et à écrire un français correct, à maîtriser une langue difficile et je les en remercie. Mais je remercie infiniment mes parents de m’avoir laissé parler patois, langue qui deviendra peut-être une langue morte dans une ou deux générations.

Une langue ne vit que par sa pratique courante et fréquente.
« -Hé ben, los ancians, entre vos autres, lissatz tombar 10 francès e tornatz parlar un pauc patoès. » *

* Ecrit en Occitan :
J’ai perdu mon mouchoir. Bonne année. Noël. Sais-tu ta table ?
As-tu fini tes opérations ? Alors, les « anciens », entre vous, laissez tomber le français et parler un peu patois.

Classes de Mme et Mr Ragain en 1955. Denis est au troisième rang (4ème en partant de la droite)

TEMOIGNAGE
Matin d’hiver, en route vers l’école de Vèze
Matin d’hiver, en route vers l’école de Vèze

On imagine difficilement aujourd’hui la dure condition des petits écoliers de nos campagnes qui chaque jours devaient se rendre à pied à l’école du bourg à plusieurs kilomètres de la ferme familiale. Témoignage d’un ancien qui se rappelle d’un certain matin d’hiver.

« Matin d’hiver, à la ferme de mes parents au Lac de Vèze. J’entrouvre les rideaux de l’alcôve située au fonds de la grande pièce principale. Les carreaux des petites fenêtres sont recouverts de givre, le jour peine à se lever. Dans la grande pièce, je ne vois pas encore, je devine. J’ai envie de m’enfoncer sous la grosse couverture de laine piquée, sous l’édredon de plumes, de replonger le nez dans l’oreiller encore chaud. Mais le feu ronfle déjà dans le foyer de la cuisinière en fonte. Une odeur de pain grillé me chatouille les narines. J’allume la lampe de 20 « bougies ». Sur la table, juste devant la cuisinière, fume un bol de lait bien chaud, à côté de la motte de beurre et du pot de confiture.

Il est l’heure de me lever. J’enfile mon caleçon long qui plonge dans les chaussettes de laine tricotées à la main, puis le pantalon de velours. La chemise est boutonnée sur le maillot de corps. Le tricot, lui aussi fait maison, vient envelopper le tout. J’aurai bien chaud.

Quelques pas à faire pour ouvrir la porte du four et les tranches de pain bis brunies sont sorties du bout de mes doigts et posées sur la table. Assis sur le banc, le dos au four, j’achève la préparation de mon petit déjeuner. Le laguiole écrase la tranche de beurre qui fond sur la longue tartine croustillante.Hum ! La petite cuillère pioche au fond du pot de confiture odorante et je l’étale sur la nappe de beurre. La longue tartine plongée dans le bol fumant fait remonter l’odeur du lait entier bien chaud. Je mange avec les yeux, le nez et enfin la bouche dans le silence de la pièce commune.

Mon petit déjeuner terminé, je pose bol et les couverts sur l’évier en pierre traditionnel dans nos maisons paysannes d’Auvergne installé sous la fenêtre principale.
Une ou deux louches d’eau fraîche versées dans une cuvette recouvre le gant de toilette. Un coup de gant très rapide sur le museau, histoire d’être bien réveillé, un tapotement de serviette et ma toilette est terminée. Je chausse les bottes, enfile la canadienne au col fourré et endosse le cartable.

Avant de partir pour l’école je garnis le foyer de deux ou trois bûches rangées derrière le poêle. Pour sortir je traverse le passage qui conduit à l’étable où mes parents sont au travail depuis leur lever pour la traite, le fourrage aux aninaux et le nettoyage biquotidien de l’étable.
Sensations de chaleur de l’étable, bisous et dernières recommandations : « ferme bien la veste, ne prends pas froid, fais bien attention, travaille bien ». Un réveil ordinaire dans une ferme pour un enfant de paysans de la vallée de la Sianne.

Le chemin vers l’école

La porte basse de l’étable franchie, le froid de l’hiver me saisit. Je ressens tout d’abord un silence écrasant, mais combien reposant. Je contemple la blancheur des paysages avec toutes leurs nuances. Les arbres givrés se fondent sur le ciel de neige, les reliefs sont adoucis sous la couche blanche, les toits des maisons du hameau se confondent avec les buttes et les creux de terrain aux courbes arrondies. La crête des murets de pierres balayée par le vent de la nuit laisse deviner le chemin creux. Je le suis jusqu’au village. La neige crisse sous mes pas, une trace de renard en quête de nourriture à l’approche des poulaillers traverse le chemin et s’enfonce entre les fourrés. Les branches des arbres qui bordent le chemin creux ploient sous la neige. Ils forment une voûte lumineuse sous les premiers rayons du soleil.

Au village je retrouve mon copain Robert. Après quelques échanges de boules de neige, nous empruntons la piste faites par les ânes bâtés qui transportent le lait jusqu’à la laiterie au bourg de Vèze.
A l’abri des grands frênes et des noisetiers qui bordent le chemin creux, nous descendons jusqu’au ruisseau, à l’affût de la moindre découverte : pas alternés à trois doigts des oiseaux, pas bondissants deux à deux des mammifères. Nous sommes à l’écoute du moindre bruit : craquement de branches, chute étouffée de la neige, crissement, rare froissement d’aile...
Sur le vieux pont de pierre sans parapet, nous marquons une halte. L’eau ruisselle en chantonnant entre les deux berges bordées de neige et de glace. Elle se faufile entre les pierres et s’engouffre sous le pont.
Nous lançons une boule de neige bien serrée en amont. Entraînée par le courant, elle suit le lit du ruisseau, passe sous le pont et ressort quelquefois plusieurs minutes après, tournoyant dans les marmites ou s’échouent sur les mini-plages de graviers.
Nous remontons maintenant le versant opposé, à pas mesurés car la pente se raidit. Le Pré-Grand nous paraît immense, très peu de relief, plus de courbe, plus de haie, plus de repères pour nos petites têtes regardant presque au ras du sol enneigé. Seules, au loin, au sommet de la pente, apparaissent les maisons du bourg de Vèze et notre école. Elles semblent nous attendre et nous dire : « Allez ! Encore un effort et vous arrivez ! »

Au bourg nous retrouvons nos camarades de classe, la cour de l’école. La balade buissonnière matinale est finie pour aujourd’hui. La leçon de gymnastique aussi. Deux kilomètres à pieds, dans la neige, ça décrasse les jambes d’un jeune écolier. Notre journée d’études pouvait commencer avec cette bouffée de calme et de nature plein la tête.

Denis Hermet

Ecole du bourg de Vèze

TEMOIGNAGE
La bonne intention
La bonne intention

Robert et Denis, les inséparables copains du hameau du Lac, toujours prêt pour l’école buisonnière s’en sortiront cette fois là avec panache.

« Après les vacances de Pâques, mon copain Robert et moi nous ne mangions plus au restaurant chez Leymarie situé en face de l’école sur la grande place du bourg de Vèze . Ainsi, à midi, nous disposions de deux heures pour faire l’aller et le retour du bourg au hameau du Lac et déjeuner avec nos parents. Temps largement suffisant ou trop bref, selon les circonstances.
Imaginez deux enfants de Cours Préparatoire, sur le chemin de l’école en milieu de journée en plein mois de juin, par une belle journée ensoleillée. Ce jour là, ils dégringolent un versant de la montagne, passent la rivière sur le vieux pont de pierres et amorcent la remontée vers le bourg, sur la pente opposée.

Le sentier traverse le Pré Grand pas encore fauché. Les narcisses blancs à cœur doré, parsèment la grande étendue verte baignée par le soleil. Une idée pleine de bons sentiments traverse un moment l’esprit de Robert : « Si l’on cueillait des fleurs pour la maîtresse, elle serait contente ! ». Et voilà les deux copains gambadant à travers la prairie, courant d’une touffe de narcisses à l’autre, choisissant la plus belle corolle, la plus longue tige, assemblant les fleurs en une superbe boule blanche tachée de jaune, une boule odorante, presque enivrante.

Chaque écolier a enfin son bouquet, il l’affine, le retouche, le compare. Mais le temps passe vite. Pour quatre petites jambes de six ans la prairie paraît immense. Ils décident enfin de rejoindre le sentier pour retrouver le chemin de l’école.

Les deux enfants suivent les chemins creux étrangement silencieux. Au bourg, aucune voix, aucun enfant dans la rue qui traverse le village pour rejoindre comme eux la classe. « On va être en retard », murmure Denis. Soudain, soulagement. A l’approche de la cour de récréation, des cris d’enfants se font entendre. Ouf ! les deux copains sont soulagés. Leur maîtresse, madame Combrouse les accueille sur le pas de la porte du préau avec un large sourire quand ils lui tendent leur bouquet de narcisses.

Ils réaliseront un peu plus tard que c’était déjà la récréation du milieu d’après-midi. »

Denis Hermet

TEMOIGNAGE
Sortie de classe un soir de mai à Vèze
Sortie de classe un soir de mai à Vèze

Mai 1955. Fin d’une journée printanière.Il est cinq heures, l’école est finie, les leçons notées, les cahiers rangés, les cartables endossés, les élèves alignés. C’est l’heure de la sortie. Mais ce jour là, Robert et Denis s’attarderont sur le chemin du retour. Une expérience marquante car l’auteur de ce récit s’en souvient encore.

"A la fin de la journée, nous gagnions la porte du préau sous l’oeil vigilant de Monsieur Raggain et après un « au revoir Monsieur »,les élèves s’éparpillaient à travers le bourg et s’engagaient dans les chemins creux vers leurs villages.

Parfois, au retour de l’école, nous ramenions les commissions les plus urgentes afin d’éviter à nos mères un aller retour de notre village du Lac au bourg de Vèze. Nous passions alors à l’épicerie, chez Madame Lhéritier ou chez Madame Martin selon les habitudes de la maison, ou à la boulangerie chez Monsieur et Madame Jouve.

Ce soir là, je devais ramener de l’eau de javel. Je donnais ma bouteille de limonade vide à madame Lhéritier, qui la remplit au grand baril rangé à côté de l’huile et le vinaigre. L’épicière referma la bouteille en claquant le bouchon et nota le prix sur son petit carnet. Ma mère paierait dimanche en faisant ses courses. Je rejoignais comme tous les jours mon copain Robert qui m’attendait à la porte de l’épicerie et nous voilà sur le chemin du retour, cartable au dos et bouteille d’eau de Javel sous le bras.

Peu pressé de rentrer chez nous, car il faisait beau, nous décidons de nous arrêter au ruisseau, après le pont de pierre. Nous avions repéré des petites poches d’eau claire qui bordaient le cours d’eau et au milieu des touffes d’ajoncs, pullulaient de jeunes têtards. Nos cartables déposés et observons les petits animaux qui « nageouillent » paisiblement, mis en évidence par les derniers rayons de soleil qui scintillent sur l’eau calme.

Tout à coup, il nous vint une idée :« Et si nous versions une goutte d’eau de Javel dans l’eau ? Que se passerait-il ? Nous ouvrons avec précaution la bouteille et versons une goutte du produit d’entretien bien au milieu de la flaque. Et devant nos yeux amusés, Les têtards fuyèrent alors en étoile autour de la goutte et gagnèrent rapidement le bord, frétillant de toute la vitesse de leur queue. Cela nous amusa beaucoup. Nous observions avec attention le mouvement des futures grenouilles sans voir le temps passer. Lorrque nous décidons de rentrer, levant la tête pour reprendre nos sacs, qui voyons-nous, calmement assis de l’autre côté du ruisseau, madame et monsieur Raggain, nos instituteurs !.

Nous endossons rapidement nos sacs, fermons la bouteille quelque peu entamée et reprenons le chemin du village comme si nous n’avions vu personne.

Arrivé à la maison, ma mère remarqua avec une certaine indignation que l’épicière n’a pas bien remplie la bouteille. Je lui expliquais que c’était la fin du baril. Justification peut-être inutile, mais qui à mes yeux semblait dédouaner l’épicière.

Le lendemain, de retour à l’école, nous étions dans nos petits souliers, avec mon copain Robert. Cependant tout paraissait bien se passer : Jeux dans la cour, mise en rang, entrée en silence dans la classe, installation. La journée pouvait commencer.

Morale ?
 « Hier soir, j’ai vu deux oiseaux jouer au bord du ruisseau du Lac, quelqu’un d’entre vous les a-t-il aperçu ? » lança soudain Monsieur Raggain.
Robert et moi, nous nous regardions. Les deux oiseaux en question on les connaissait bien et ça allait chauffer pour notre matricule, autant lever la main tout de suite.
« -A quelle heure êtes-vous rentrés chez vous hier soir, nous demanda notre instituteur ? A six heures, répondons-nous d’une voix une peu tremblante.-Hé bien ! prévenez vos parents, que ce soir aussi, vous rentrerez à six heures ! précise le maître ». Et de cinq à six, après avoir prévenu nos parents à midi, nous avons fait maints exercices contribuant à combler quelques-unes de nos nombreuses lacunes...

La leçon de morale n’était pas toujours une belle phrase calligraphiée au tableau et sur le cahier, avec de bonnes intentions, cela pouvait être une bonne prise de conscience.

Denis Hermet

PEDAGOGIE MARQUANTE
"L’Abeille" petit journal scolaire d’Auriac (1960-1971)

Adepte de la méthode Freinet, monsieur Alphonse Vinatié, instituteur à l’école publique d’Auriac-l’Eglise, a mis en pratique durant une bonne décennie cette pédagogie originale. La plupart des élèves ayant bénéficié de cette pédagogie conservent « La petite abeille » leur petit journal scolaire tiré avec un petit matériel de duplication.

L’école de la vie développée par la pédagogie Frenet est fondée sur la découverte et l’expression libre des enfants : textes libres, dessins libres, correspondance inter-scolaire, imprimerie et journal scolaire... Les enfants d’Auriac-l’Eglise ont expérimenté la méthode avec bonheur durant les années 1960-1970. La « petite abeille » fut leur journal. Et il est précieusement conservé par tous ceux qui en furent les rédacteurs-imprimeurs.

Ce petit journal d’expression libre permettait aussi de montrer aux familles de façon concrète les recherches-enquêtes, les découvertes, les lectures de leurs enfants. La publication du journal marque encore les esprits des sexagénaires. Plusieurs générations de filles et de garçons d’Auriac-l’Eglise qui ont bénéficié de cette méthode de travail se remémorent encore avec nostalgie cet enseignement qui les a ouvert de façon pratique à la connaissance, à la nature, à la démocratie et à la citoyenneté.


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LE TEMPS DE L’ECOLE
La photo de classe témoin de l’enfance
La photo de classe témoin de l’enfance

La photo de classe restitue des souvenirs pour toutes les générations et l’occasion de se rappeler les noms des autres enfants du village, du maître ou de la maîtresse...Avec les différentes photos de classe qui suivent les années, toujours conservées dans les familles, c’est bien la nostalgie de la vie d’avant.

Ecoliers de l’école communale de Vèze avant 1914

Chaque génération a accompli le même parcours : plusieurs années d’école. Toutes les communes possédaient leur école publique et parfois jusque dans les hameaux éloignés du bourg. Jusque dans les années 1960 la population en âge d’être scolarisée était encore importante dans le Cézallier mais aujourd’hui plus de cris et de rires d’enfants dans les villages de notre territoire, les écoles ont fermé leurs portes.

Reste la photo de classe pour se rappeler son temps scolaire. Appréciée des enfants, attendue par les familles, la photo de classe constitue l’un des rares rendez-vous communs à toutes les écoles, à la ville comme à la campagne depuis la fin du 19ème siècle. Toutes les images montrent une école faite de sérieux, mais révèlent aussi des détails caractéristiques des époques : comme les sabots de bois, la tenue vestimentaire avec notamment la fameuse blouse noire puis grise, le short pour les garçons, le gilet des filles, les lieux de prise de vue (à l’intérieur souvent dans les années 1960), mixité permanente des petites classes rurales faute de moyens pour une éducation séparée avant qu’elle ne devienne la norme.

A découvrir dans notre portail photos/diaporamas l’importante collection de photos collectives de classes des communes de : Auriac-l’Eglise, Charmensac, Laurie, Molèdes, Peyrusse, Vèze.

Classe de monsieur Alphonse Vinatié au groupe scolaire d’Auriac-l’Eglise (1961)

VALLEE DE LA SIANNE
Galerie de photos de classes
Galerie de photos de classes

Retrouvez un siècle de photos de classes aux écoles des communes de la vallée de la Sianne.

A découvrir dans le portail photos, rubrique vie scolaire

Des trésors de la vie scolaire dans les communes de la vallée de la Siannesont encore dans toutes les maisons. Grâce au concours de nombreuses familles de notre territoire nous avons récolté des photos scolaires de groupe. Ces trésors photographiques pour la première fois réunis offrent une restitution de l’ambiance de l’école publique qui a habité nos villages durant tout le 20ème siècle. La dernière classe dans la vallée de la Sianne, à Auriac-l’Eglise, a fermé définitivement en 2014.

Elèves de l’école du hameau d’Escrouzet (Molèdes) en 1902

METHODES
Les tableaux pédagogiques
Les tableaux pédagogiques

Les tableaux pédagogiques et les cartes murales scolaires aux couleurs vives ont été au cours du 20ème siècle des supports remarquables à l’enseignement de toutes les matières de l’école primaire. Ils avaient l’avantage de focaliser l’attention de tous les écoliers sur le même panneau pédagogique.

Ces tableaux muraux appelés « Rossignol » du nom de leur inventeur abordaient tous les thèmes. Ils étaient souvent rassemblés dans un cadre en bois pour chaque matière s’ils n’étaient pas placardés sur les murs de la classe. Chaque école en possédait, même la petite classe du hameau de Lussaud (Laurie) avec ses cinq élèves.

Cette imagerie scolaire pas encore concurrencée par l’arrivée des livres illustrés pour chaque élève a notamment restitué la vie agricole et paysanne de façon très réaliste et détaillée. Ces grandes images souvent accrochées au mur de la classe était constituées d’une toile marouflée, résistante et durable, d’ailleurs très recherchées aujourd’hui par les collectionneurs.

Ces tableaux représentent une époque révolue. Avec la diffusion des nouveaux moyens techniques tels que les projecteurs de diapositives ou les rétroprojecteurs, l’âge d’or des tableaux muraux s’est achevé dans la décennie des années 60.

Reconstitution de la classe de monsieur Alphonse Vinatié dans les années 1960 à Auriac-l’Eglise

PATRIMOINE

L’eau

La Sianne, notre rivière

Cascades : la magie de l’eau

Mémoire d’eau

Les abreuvoirs

Les sources ferrugineuses

Les puits

Les moulins de la vallée de la Sianne

Les ponts de pierre

Les passages à gué

Les passerelles primitives sur la Sianne

Les lavoirs du XXème siècle

Les meules des moulins

Les moulins hydrauliques

Les moulins à réservoir

Les moulins de communautés villageoises

L’irrigation le long de la Sianne

Les fontaines

Les milieux humides

Les retenues à travers la Sianne

Le pays

Les gens

Le plateau du Cézallier

Sucs et volcans

Routes et chemins

Des sites et des légendes

La faune

La flore

Sites d’intérêt européen

La vallée de la Sianne en Haute-Auvergne

Toponymie

Les grottes

Roches et rochers

Les communes et leurs villages

Mobilier et art populaire

Les Activités

La production du miel

Les charbonnières

L’estive sur le Cézallier Cantalien

Les mines

Traditions culinaires

Objets et machines

Activités traditionnelles

Les Palhàs

Le ferrage des animaux

Les fours à chaux

L’élevage du mouton

La vie scolaire

La vie agricole : le travail (1)

Les prés-vergers

Le portage

Les activités itinérantes

L’usage du feu dans la maison traditionnelle

L’eau dans la salle commune

Le temps du couchage

Ranger et conserver

La conscription

Production laitière

Modes de vie

Manger en commun

La vie agricole : témoignages (2)

La vie agricole : outils et techniques (3)

Le Bâti

Les maisons de bergers

Les abris à colombinés

Les fermes traditionnelles

Les châteaux

Les maisons fortes

Les maisons d’écoles

Les abris vernaculaires

Les symboles sur le bâti ancien

Les fours à pain communaux

Burons du Cézallier oriental

Les petits bâtiments d’élevage

Les toitures du Cézallier cantalien

Les murets en pierre sèche

Les sols en pierre

Les fours à pain privatifs

Maisons paysannes du Cézallier

L’habitat protohistorique

Le Sacré

La Résistance (39-45)

Les églises

Les chapelles

Les retables

Cloches et clochers

Les pèlerinages à Laurie et au Bru de Charmensac

Les vitraux religieux

Les Tumulus

Les cimetières communaux

Les monuments aux morts

Objets du culte catholique

La statuaire des églises

Les bannières
de procession

Les oratoires

Les vêtements liturgiques

L’imagerie médiévale religieuse

Les objets de piété

Des pratiques religieuses collectives

Les autels en marbre blanc

Les reliquaires