Les gens
La crise des années 1845-1848 a provoqué dans tout le Cantal une chute brutale de la population par accentuation des courants migratoires déjà très actifs à cette époque. Le nombre des habitants des communes proches de la Sianne reflète bien le phénomène qui n’a pas cessé depuis près de 200 ans, comme en témoignent les chiffres officiels des recensements.
AURIAC L’EGLISE
1806 : 995 habitants
1831 : 1200 habitants
1836 : 1060 habitants
1841 : 889 habitants
1846 : 928 habitants
1851 : 900 habitants
1866 : 777 habitants
1872 : 730 habitants
1876 : 748 habitants
1881 : 722 habitants
1886 : 769 habitants
1891 : 770 habitants
1896 : 724 habitants
1901 : 712 habitants
1906 : 680 habitants
1911 : 642 habitants
1921 : 537 habitants
1926 : 541 habitants
1931 : 541 habitants
1936 : 570 habitants
1946 : 513 habitants
1954 : 503 habitants
1962 : 436 habitants
1968 : 364 habitants
1975 : 293 habitants
1982 : 251 habitants
1990 : 229 habitants
1999 : 209 habitants (soit 10 habitants au Km2)
CHANET/FEYDIT
1806 : 260 habitants
1836 : 360 habitants
1884 : 218 habitants
1901 : 235 habitants
1912 : 213 habitants
1954 : 77 habitants
1962 : 53 habitants
En 1964, Chanet/Feydit est rattachée
à la commune d’Allanche. En 2004, 10 résidents vivent en permanence sur l’ancienne commune de Chanet.
CHARMENSAC
1831 : 619 habitants
1836 : 621 habitants
1841 : 601 habitants
1846 : 607 habitants
1851 : 600 habitants
1856 : 602 habitants
1861 : 530 habitants
1866 : 529 habitants
1872 : 492 habitants
1876 : 505 habitants
1881 : 502 habitants
1886 : 463 habitants
1891 : 455 habitants
1901 : 414 habitants
1906 : 374 habitants
1911 : 433 habitants
1921 : 298 habitants
1926 : 256 habitants
1931 : 253 habitants
1936 : 232 habitants
1946 : 227 habitants
1954 : 213 habitants
1962 : 198 habitants
1968 : 164 habitants
1975 : 140 habitants
1982 : 118 habitants
1990 : 118 habitants
1999 : 130 habitants
LAURIE/LUSSAUD
1806 : 500 habitants
1831 : 575 habitants
1836 : 670 habitants
1841 : 622 habitants
1846 : 635 habitants
1851 : 601 habitants
1856 : 535 habitants
1861 : 502 habitants
1866 : 501 habitants
1872 : 506 habitants
1876 : 527 habitants
1881 : 506 habitants
1886 : 504 habitants
1891 : 508 habitants
1896 : 505 habitants
1901 : 509 habitants
1906 : 518 habitants
1911 : 508 habitants
1921 : 388 habitants
1926 : 314 habitants
1931 : 322 habitants
1936 : 289 habitants
1946 : 270 habitants
1954 : 232 habitants
1962 : 219 habitants
1968 : 200 habitants
1975 : 165 habitants
1982 : 160 habitants
1990 : 139 habitants
1999 : 117 habitants
La commune de Lussaud a été rattachée
à Laurie le 2 août 1836
MOLEDES
1806 : 961 habitants
1831 : 1005 habitants
1836 : 959 habitants
1841 : 951 habitants
1846 : 940 habitants
1851 : 966 habitants
1856 : 938 habitants
1861 : 883 habitants
1866 : 793 habitants
1876 : 718 habitants
1881 : 682 habitants
1886 : 642 habitants
1891 : 692 habitants
1896 : 672 habitants
1901 : 670 habitants
1906 : 651 habitants
1911 : 462 habitants
1921 : 461 habitants
1926 : 426 habitants
1931 : 438 habitants
1936 : 386 habitants
1946 : 323 habitants
1954 : 272 habitants
1962 : 248 habitants
1968 : 218 habitants
1975 : 198 habitants
1982 : 181 habitants
1990 : 140 habitants
1999 : 115 habitants
PEYRUSSE
1831 : 1218 habitants
1836 : 1153 habitants
1841 : 1169 habitants
1846 : 1158 habitants
1851 : 1107 habitants
1856 : 1064 habitants
1861 : 985 habitants
1866 : 1018 habitants
1872 : 936 habitants
1876 : 916 habitants
1881 : 920 habitants
1886 : 927 habitants
1891 : 938 habitants
1896 : 923 habitants
1901 : 921 habitants
1906 : 929 habitants
1911 : 814 habitants
1921 : 657 habitants
1926 : 602 habitants
1931 : 561 habitants
1936 : 556 habitants
1946 : 485 habitants
1954 : 439 habitants
1962 : 358 habitants
1968 : 334 habitants
1975 : 276 habitants
1982 : 274 habitants
1990 : 259 habitants
1999 : 215 habitants
VEZE
1806 : 667 habitants
1831 : 695 habitants
1836 : 699 habitants
1841 : 637 habitants
1846 : 687 habitants
1851 : 665 habitants
1856 : 636 habitants
1861 : 615 habitants
1866 : 550 habitants
1872 : 553 habitants
1876 : 580 habitants
1881 : 536 habitants
1886 : 589 habitants
1891 : 589 habitants
1896 : 502 habitants
1901 : 608 habitants
1906 : 625 habitants
1911 : 554 habitants
1921 : 448 habitants
1926 : 416 habitants
1931 : 403 habitants
1936 : 340 habitants
1946 : 318 habitants
1954 : 273 habitants
1962 : 262 habitants
1968 : 235 habitants
1975 : 198 habitants
1982 : 159 habitants
1990 : 139 habitants
1999 : 100 habitants
C’est à un jeune journalier employé des châtelains de Torsiac que l’on doit l’introduction de la pomme de terre dans la paroisse d’Auriac, en 1809.Toute une histoire.
Le 8 février 1809, Gabriel Gardes, originaire du hameau de Brugeille (commune de Torsiac) épousa à Auriac-l’Eglise Michèlle Arfeuille du hameau de Fraissinet. Le couple s’installa dans le village de la jeune femme.
Avant son mariage, Gabriel Gardes avait travaillé au château de Torsiac. Chaque printemps le châtelain plantait un carré de curieuses et précieuses solanacées : de la pomme de terre.
Grâce à une faveur spéciale, le jeune Gabriel obtint du châtelain une douzaine de ces tubercules encore inconnues dans la région. Il les planta sur l’un de ses terrains de Fraissinet au "Barthas del Curat". On sait depuis ce qu’il advint dans la vallée de la Sianne comme partout ailleurs en France : l’extraordinaire développement du tubercule.
Les soirées de Noël étaient dans nos campagnes fortement communautaires et traditionnelles. Denis se remémore cette soirée des années 50 bien particulière marquée par le déplacement à pieds vers l’église de Vèze pour la messe de minuit.
"9 heures, le soir d’un 24 décembre, les invités commencent à arriver à la ferme. La table est mise, mais nous savons que le repas sera frugale : soupe maigre, riz au lait, pain et fromage avec un peu de vin ou un verre d’eau. Hé oui, pour aller faire la communion à l’église, même le soir de Noël, il fallait être à jeun, surtout pas manger de la viande.
Des membres de notre famille qui viennent à pieds d’un village à travers la montagne, seront vite réchauffés autour de la soupe fumante et du riz au lait bien chaud, avec un canon pour les hommes. Après le repas, parties de cartes pour les hommes, discussions autour du poêle pour les femmes.
Onze heures, nos voisins passent nous prendre pour la messe de minuit. On range les jeux et on cesse les bavardages. Chacun s’habille chaudement pour sortir car la nuit est froide à cette époque de l’année dans nos montagnes du Cézallier.
Une demi-heure de marche sera nécessaire pour traverser la vallée et rejoindre l’église du bourg de Vèze. Des groupes se forment, par affinité, par âge. Toute la petite troupe avance en file indienne en suivant le sentier tracé dans la neige poudreuse éclairée par quelques lampes tempêtes. Eclats de rire et jeux de neige pour les jeunes, prolongement des conversations pour les adultes, cascades de questions pour les petits. Le chemin se poursuit sans que l’on y prenne garde. Parler rend le chemin moins long.
Arrivé au bourg, les gens des différents hameaux de la commune arrivent eux aussi à pieds et convergent vers la petite église. Les deux cafés se vident. On prend son temps de converser avec les voisins et de suivre le mouvement.
Au coeur de la tradition
La porte de l’église s’est refermée. Tout le monde a trouvé sa place : les enfants dans le choeur, les femmes dans la nef, les hommes au fond de l’église et au « chamara » (la tribune). L’église est bien pleine, chacun s’est « poussé » pour laisser un peu de place aux derniers arrivants. Presque tout le village se retrouve à l’église ce soir là, la messe de minuit fait partie des traditions.
La crèche est modérément illuminée à la bougie, sous la statue de la Vierge Marie et la chaire surélevée.
Minuit : le vieux curé face à l’autel, commence son office en latin. Les réponses aussi sont lues en latin dans le missel de la première communion, faites par presque toutes les femmes, parfois un homme et les enfants du catéchisme...Chants repris en coeur par la majorité des femmes et les enfants.
La cérémonie terminée, sur la petite place, on salue ceux que l’on n’avait pas vus à l’arrivée et chaque famille regagne à la hâte son logis.
De retour à la maison chacun se débarrasse de ses manteaux, écharpes ou cache-nez, les femmes ravivent le feu et mettent la table. Les hommes sortent les bouteilles, les enfants jettent un coup d’oeil sur les pantoufles posées dans la cheminée avant le départ pour la messe. Paquet de bonbons, quelques mandarines et quelques papillotes en chocolat remplissent les pantoufles, et en plus, noël exceptionnel, un char à boeufs en bois avec attelage de la même matière, miniature évidemment, n’attendait. Le tout, conçu et fabriqué par Baptistou, le cordonnier du village employé aussi comme berger.
Le réveillon peut alors commencer : saucisson et jambon maison suivi par un coq, élevé sur la ferme et tué la veille. Ce plat de fête est accompagné des légumes du jardin, petits pois en bouteilles, carottes en bocaux cueillis et stérilisés à la belle saison, pommes de terre conservées dans la pénombre de la cave et qui ont gardé toute leur couleur et leurs saveurs.
Cantal et chèvre fabriqués dans le village continuent le repas qui se termine par un dessert maison : crème chantilly montée à partir de la crème fraîche recueillie le matin même, gâteau tout simple, cerises stérilisées accompagnées de leur noyau. Le tout est accompagné de tranches de pain bis cuit par le boulanger du bourg et arrosé d’un vin rouge tiré à la barrique.
Après le café et le verre de rhum pour trinquer on pouvait alors se lever de table et regagner son lit ou son domicile.
Moments intenses de convivialité, d’amour, d’amitié, de bonheur tout simplement.
Denis Hermet
La fin du mois de juin représentait un moment de répit dans les activités des paysans. Elle était une pose dans une année bien remplie, un moment propice à souffler. Denis nous parle de ces sorties familiales du soir à travers la campagne.
« Le repas du soir terminé, alors que le village du Lac sur le versant nord, était déjà dans l’ombre, nous allions parfois faire une promenade en famille jusqu’aux champs que possédaient mes parents, en bordure de la forêt « les branchailles ». Sur deux petits champs de quelques ares poussaient alternativement, pommes de terre, avoine et orge.
A la sortie du village, nous prenions un vieux chemin creux délimité par deux murets de pierres et bordés de freines et de noisetiers. Nous franchissions à gué le ruisselet des Buges et montions lentement le chemin des chaumes, la « crous d’a choumen ».
Au fur et à mesure, nous découvrions le vallon du ruisseau du Lac qui nous séparait du bourg de Vèze. Le ruisseau était un lieu agréable, bordé et caché par un rideau de saules. Les prés du vallon, entourés de haies de freines et de noisetiers, desservis par les chemins creux étaient pour nous le but de notre promenade estivale.
Le souvenir de ces soirées me revient fréquemment en mémoire, souvenir d’une époque révolue sans télévision ».
Denis Hermet
Les photographies anciennes constituent un riche patrimoine qui mérite conservation et valorisation car au-delà de leur intérêt pour la mémoire, les clichés anciens familiaux représentent désormais une réelle valeur patrimoniale sur la vie d’autrefois dans le Cézallier Cantalien.
Dès la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, la photographie était dans notre campagne auvergnate rare et précieuse. Il s’agissait alors essentiellement de photographies de professionnels pour des portraits posés de personnes seules ou en famille, souvent à l’occasion d’un évènement familial : naissance, communion, mariage, service militaire.
De cette époque date aussi de rares photos de professionnels qui se déplaçaient dans les villages pour immortaliser des évènements, des activités locales... parfois restitués en cartes postales ou en cartes-photos sépia.
La plupart des familles ont conservé ces vieilles photos et même des clichés sur plaque de verre provenant des successions familiales.
Autour des années 1920/1930 c’est le début de l’appareil photo chez des particuliers, le plus souvent un membre de la famille « photographe amateur », le cousin de Paris, le curé ou un notable. Ils ont fixé des moments qui rythmaient la vie de nos familles et de nos villages.
Mais ce sont les années 1940/1970 qui représentent le vrai essor de la photo car pratiquement chaque famille possédait un appareil. Cette période plus récente nous offre une grande quantité d’images très variées. Beaucoup sont l’expression d’une époque que la plupart d’entre-nous ont vécu. Ces souvenirs sont très précieux pour l’histoire et la mémoire de notre territoire.
Il ne serait pas juste de ne pas évoquer la place de l’une des grandes familles qui a marqué la vallée de la Sianne : la famille de Chavagnac, dont les descendants vivent aujourd’hui dans le Maine-et-Loire et Paris. Merci à Olivier de Chavagnac pour ses informations.
La maison de Chavagnac a pour origine le fief et le château fort du même nom qui étaient situés sur la commune d’Auriac l’Eglise.
Cette terre était à l’origine un fief de la seigneurie de Blesle, qui dépendait du duché de Mercœur. C’était un fief mouvant de Mercœur et il comptait plusieurs arrière-fiefs tels qu’Artigues, Feydit, Védrines, etc.
Elle fut la possession de la famille de Chavagnac sans interruption du XIIIème siècle à la Révolution, période durant laquelle toutes les terres furent confisquées et vendues comme biens nationaux.
L’acte le plus ancien faisant état de la possession de cette terre est une lettre de donation faite en 1277 par Bompar de Chavagnac.
Ce fief a vu son étendue géographique se modifier au cours des générations, au gré des différents partages, rachats ou ventes de terres. A son apogée en 1789, la justice (haute, moyenne et basse) du marquisat de Chavagnac s’étendait sur tout ou partie de 13 paroisses du secteur : Blesle, Auriac, Bousselargues, Autrac, Leyvaux, Saint-Etienne de Blesle, Lussaud, Molèdes, Laurie, Charmensac, La Chapelle d’Alagnon, Espalem et Lorlanges.
La maison de Chavagnac est une ancienne chevalerie. Elle fait donc partie des familles qui ont toujours été nobles, depuis près d’un millénaire. Déjà, dès 1200, Guillaume fut chanoine comte de Brioude, ce qui signifie entre autres qu’il possédait 16 quartiers de noblesse, c’est à dire que tous ses ancêtres étaient nobles sur quatre générations.
Les armoiries, un usage essentiel
Le sceau le plus ancien portant les armes de la famille de Chavagnac est celui d’un chanoine de Brioude avec la mention "S. Petri de Chavanhac D. canoni" (Il y a eu deux Pierre de Chavagnac au chapitre de Brioude, l’un en 1241 et l’autre en 1340). (blason haut gauche sur la photo)
Il s’agit d’une médaille de bronze avec un manche de fer. Selon la formule consacrée, il porte d’argent à deux fasces de sable surmonté de trois roses de même en chef.
Par la suite, les usages héraldiques se modifièrent. Les armes des aînés devinrent de sable à deux fasces d’or accompagnées de trois roses de même en chef. (blason en haut droite sur la photo).
Ces armes restèrent celles des aînés de la famille jusqu’au début du XVIIIème siècle. La branche cadette, appelée branche de Champagne, brisa les armes en modifiant la couleur du chef : d’argent à deux fasces de sable au chef d’azur chargé de trois roses d’or(blason en bas à gauche sur la photo).
Les armes actuelles de la famille de Chavagnac ont été introduites par Henri-Louis Clair au 17ème siècle : de sable à trois fasces, d’argent accompagnées de trois roses d’or en chef (blason en bas à droite sur la photo).
Aujourd’hui tous les membres de la famille de Chavagnac portent ces armes.
Les archives brûlent à la Révolution
Comme toutes les familles féodales, les Chavagnac gardaient précieusement leurs archives. Celles-ci renfermaient les chartriers, les actes de donation, les contrats de mariage. Les actes d’état civil (baptêmes, mariages et décès) étaient eux tenus par les registres paroissiaux.
Pendant la Révolution, le château de Blesle où résidait la famille de Chavagac fut pillé et ses archives détruites. Tous les originaux des documents qui avaient été fournis lors des preuves de noblesses étaient entreposés aux archives de la cour des aides de Clermont dans le palais de la cour. Ce palais fut vendu en 1791 et un an après, toutes ses archives furent brûlées sur la place publique.
La plus grande partie des documents historiques de la famille de Chavagnac a donc disparu.
industriel de l’antimoine à Blesle
Emmanuel Basse fut le premier industriel de notre région à s’intéresser au traitement du minerai d’antimoine. Après avoir acheté plusieurs concessions minières, il lancera au Babory de Blesle une usine avant d’être racheté par son principal concurent. Destin d’un homme au destin brisé.
Monsieur Emmanuel Basse est né en 1852 à Ambert, commune du Puy-de-Dôme, d’une famille de négociant. Après avoir fait ses études chez les Jésuites à Saint-Etienne, il obtient une licence en droit à Clermont-Ferrand.
Il se marie avec Marguerite Vitalis, fille d’un important industriel de Lodève, fabricant de tissus pour l’armée et les collectivités. Peu de temps après, il décide de se lancer dans l’industrie minière de l’antimoine qui représente dans la dernière moitié du 19ème siècle un potentiel intéressant, notamment en Auvergne.
Dans les années 1880, il achète au comte de Mourgue le château de « La Fage » situé sur la commune de Saint-Etienne-sur-Blesle. Il acquière ensuite diverses concessions minières, dont l’importante mine de Pressac dont la concession s’étend jusqu’à la vallée de la Sianne vers Terret.
Après une période prospère, notamment due à l’usine de traitement de l’antimoine située au Babory de Blesle, les difficultés financières de l’entreprise d’Emmanuel Basse commencèrent avec la guerre russo-japonaise (1904-1905). Elles furent notamment provoquées à cause d’un contrat de fourniture sur lequel Emmanuel Basse refusa de revenir pour une question de principe, malgré les importantes hausses des cours de l’antimoine.
En 1914, le départ au front de ses cinq fils fut un énorme choc familial. Avec la mobilisation générale, l’exploitation de la mine et de l’usine de Blesle devint de plus en plus difficile par un cruel manque de main-d’oeuvre. Les résultats financiers se sont effondrés.
Le destin de sa famille bascula quand trois de ses fils seront tués à la guerre. Emmanuel Basse traumatisé, vécut alors replié sur lui-même, malade, diabétique, tenaillé par d’énormes soucis financiers. Désespérés, un matin de 1915, il commit l’irréparable en mettant fin à sa vie, laissant sa femme dans l’impossibilité d’assurer la marche de l’usine qui a végété jusqu’à la fin de la guerre.
Quand l’un de ses fils, prisonnier en Allemagne fut enfin libéré, celui-ci ne put que constater l’ampleur des dégâts : la mine de Pressac était inondée, le matériel délabré. Une remise en état des installations s’avérait faramineux. L’usine de traitement du minerai de l’antimoine avait été vendue avant la guerre à son concurrent direct Emmanuel Chatillon. Il décida de se consacrer quelque temps à l’exploitation du bois de son domaine de « La Fage »pour assurer quelques ressources à sa famille. L’exploitation minière fit désormais partie du passé.
En sa qualité d’ingénieur M. Basse-Vitalis obtient la direction de la Société des peintures et Vernis à Marseille, puis dans le port de Dunkerque. Après quelques années, il fonde sa propre société de « Fournitures pour la marine et l’Industrie » qu’il dirigera jusqu’en 1944.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien