Le ferrage des animaux
Dans presque tous les villages et les fermes de la Vallée de la Sianne, se dresse encore un « travail à ferrer » l’un des vestiges de l’activité rurale à une époque où il fallait fréquemment ferrer les animaux de trait.
L’entrave ou le ferradou comme on l’appelle en Haute-Auvergne permettait aux paysans selon une technique largement éprouvée, de ferrer une bête en toute sécurité.
Cet élément de la ferme typique de la vie rurale en Auvergne est toujours installé près des bâtiments agricoles où sur le couderc des villages.
Le « ferradou » ou "l’entrave" est constitué d’un cadre en bois très robuste dans lequel le boeuf était entravé à l’aide de sangles autrefois en chanvre tressé actionnées par deux rouleaux. Il était légèrement soulevé par deux ventrières. Les cornes de l’animal étaient attachées à une tétière en bois ou en fer.
Ce petit dispositif était d’une grande utilité alors que la traction animale était le seul moyen de se déplacer pour aller à la foire, au marché à Massiac, Blesle ou Allanche, pour tirer les charrettes et les charrues. Le ferrage des chevaux, des vaches, des boeufs, des ânes et des mulets exigeait qu’ils soient fermement maintenus immobiles L’usage du "travail" était essentiellement pour le ferrage des boeufs ou les vaches car ces animaux ne se tiennent pas debout sur trois pattes contrairement aux chevaux. L’immobilisation était par ailleurs indispensable pour la sécurité des paysans car le boeuf est l’animal se prêtant le moins facilement au ferrage.
Une structure adaptée
Pour protéger le « travail » on le couvrait d’un toit à deux pans. Il fut d’abord en chaume ou en planche, puis en ardoise et plus récemment en tôle galvanisée.
L « travail » à ferrer est encore massivement en place dans de nombreuses fermes malgré qu’il ne sert plus. La force motrice des animaux pour les travaux agricoles est depuis plus d’un demi siècle remplacée par le tracteur.
Chaque village ou ferme possédait sont "travail à ferrer" les bovins. Le bâti maintenait l’animal sur les côtés pour éviter les coups de pied pendant les soins.
Le ferrage des animaux s’effectuait de préférence par mauvais temps ou lorsque les animaux étaient au repos.
Scène habituelle autrefois dans les hameaux de Haute-Auvergne
Le « travail » était affecté au ferrage des bovins. En effet, contrairement à celui des chevaux qui s’effectue à chaud, et nécessitait une forge pour le façonnage, les fers à vaches se posent à froid. Le « travail permettait donc au paysan, avec un minimum d’outillage de procéder lui-même à l’opération sans avoir à se rendre chez le maréchal-ferrant.
Si la plupart des « travail » appartenaient à des particuliers, ils étaient en fait mis au service de la collectivité villageoise qui se chargeait de l’entretien.
De nombreux « travail » désormais inutilisés, sont toujours présents dans la plupart des villages.
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La vie agricole : le travail (1)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
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