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PRATIQUES DE BATTAGE DES CEREALES
Le fléau, instrument rudimentaire mais décisif (1)
Après la récolte des céréales dans les champs tout reste à faire. Le battage des céréales était une opération incontournable consistant à séparer les graines de l’épi. Au fil du temps les populations rurales durent trouver le moyen susceptible de donner un meilleur rendement que l’égrenage à la main. Elles ont d’abord eu recours à l’utilisation de différents instruments manuels avant l’arrivée des premières machines.
Le battage traditionnel fut d’abord au bâton et au foulage, puis avec le fléau qui est devenu pendant des siècles l’instrument de battage le plus répandu. Ce bâton de bois dur d’apparence sommaire fut pourtant indispensable aux paysans pour récupérer les graines des céréales récoltés durant l’été.
Le fléau, un instrument rudimentaire mais décisif
Le fléau est un instrument agricole pour le battage des céréales, sorte de bâton d’un bois dur articulé en deux parties. D’apparence si rudimentaire et de maniement si simple, ce fut un outil décisif de clôture de la récolte. De lui dépendaient la quantité et la qualité des grains libérés de leurs épis.
Le fléau se compose d’un manche d’environ 1,50m et d’une batte plus courte et plus massue de 0,80m. Les deux pièces sont réunies l’une à l’autre par un système d’anneaux en cuir résistant.
L’aire de battage
Une attention particulière était portée à la préparation de l’aire de battage, une surface horizontale en terre soigneusement battue, généralement exposée au vent pour dissiper la poussière, parfois en pierre. La battage s’effectuait dans certaines fermes au seuil de la grange, à l’intérieur sur un plancher bien joint, notamment en hiver. Il pouvait aussi avoir lieu en plein milieu du village sur l’espace collectif du couderc.
Les gerbes de blé à battre saisies sur le pignon étaient étendues préalablement déliées en une couche de quelques centimètres d’épaisseur sur le sol de l’aire. Les anciens disposaient toujours les épis vers l’intérieur, la tige étant orientée vers l’extérieur. Tout autour on mettait des gerbes pour empêcher le grain de sauter au dehors.
Battage du blé sur la place Saint-Pierre à Blesle
Le battage, un moment se sociabilité paysanne
Le battage au fléau fut un grand moment annuel de sociabilité paysanne avec ses rites et ses traditions. Les batteurs travaillaient par groupe, femmes et hommes certains embauchés pour l’occasion, et parfois des enfants dès l’âge de 10 ans. Chaque batteur face à face opérant aligné et sur une largueur d’environ un mètre frappait à son tour suivant un certain rythme parfaitement cadencé et régulier, plus ou moins rapide selon le nombre de batteurs. Jamais deux fléaux ne frappaient en même temps.
D’un mouvement ample et précis, le batteur relevait le manche au-dessus de sa tête et faisait tourner le battant du fléau, comme un fouet rigide, avant de l’abattre à plat sur les tiges de blé en allongeant obliquement le bras. Ce tournoiement était sans cesse répété. Le choc faisait sortir les grains des épis. Ils étaient protégés de l’écrasement par la paille. Lorsqu’elles avaient été frappées partout les tiges de blé étaient remuées et retournées à la fourche et battues à nouveau car il restait toujours une petite quantité de grains attachés aux épis. Quand la quantité battue était suffisante la paille rassemblée à la fourche était enlevée, le grain mis en tas avant d’être vanné.
Le travail était épuisant et s’effectuait dans une atmosphère saturée de poussière, surtout lorsqu’il avait lieu dans une grange fermée. Le travail achevé donnait lieu à un bon repas de battage.
Un battage au fléau pouvait se poursuivre en hiver : un battage plus familial..
Battage du blé dans un village près de Brioude
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