La couronne de la Vierge
de Laurie restaurée

La précieuse parure a fait l’objet de plusieurs interventions dans les ateliers Chevillard situés à Avrillé dans le Maine-et-Loire, maison d’art liturgique fondée en 1850, labélisée « Entreprise du Patrimoine Vivant ».
Après avoir traversé le 20ème siècle la couronne de la Vierge avait besoin de retrouver une seconde jeunesse. Le temps et les manipulations diverses avaient laissé des traces : déformation de l’ornementation, morceaux de dorure disparus, fleuron endommagé, pierres semi-précieuses manquantes, patine généralisée.
Le centenaire du Couronnement le 28 mai 2012 aura été l’occasion de confier la belle œuvre d’art sacré à des restaurateurs hautement qualifiés.

LA COURONNE DE LA VIERGE EN MAJESTE

La couronne de Laurie est un petit chef-d’œuvre d’art sacré qui n’est pas sans rappeler l’orfèvrerie de très haute qualité créée par le célèbre orfèvre Thomas-Joseph Armand-Caillat, particulièrement inspiré par l’art byzantin et par le mouvement néo-gothique mis en place par l’architecte Viollet-le-Duc. On retrouve ce style de couronne notamment pour Notre-Dame de Fourvière à Lyon et pour Notre-Dame de la Garde à Marseille.
La couronne de la Vierge est en Vermeil, c’est-à-dire en argent massif recouvert d’or, une offrande d’une très grande valeur faite à la Vierge de Laurie en 1912. (1)

L’ORNEMENTATION

Couronne de la Vierge
La décoration de la couronne rappelle des symboles forts associés à la Vierge Marie dans la tradition chrétienne.
La couronne est ornée de quatre fleurs de lys, de quatre roses et de branches d’olivier.
Le lys est la fleur royale souvent associée à la Vierge pour sa blancheur, son symbolisme de la pureté et de la virginité.
La rose est un thème récurent dans l’iconographie chrétienne pour évoquer l’amour universel de la Vierge.
La feuille d’olivier rassemble plusieurs symboles forts très anciens, ceux de la longévité et de l’espérance, la paix et la réconciliation, la victoire.

La couronne est enrichie d’une trentaine de pierres semi précieuses multicolores à sa base et de pierres blanches incrustées au milieu des feuillages.

Couronne de l’Enfant Jésus
La décoration de la petite couronne de l’Enfant Jésus porte sensiblement les mêmes symboles : fleur de lys, symbole de royauté, et roses. Ici toutefois pas de feuilles d’olivier mais le symbole eucharistique par les petits grains de raisin. La couronne est enrichie de pierres semi précieuses multicolores.

LA RESTAURATION

La restauration effectuée par les ateliers Chevillard a consisté à reproduire quelques éléments manquants à partir d’éléments existants, la ciselure de pièces brutes de fonderie notamment la fleur de lys et la rose, a effectuer un redressage de la couronne et un polissage afin de rendre le brillant éclatant et retrouver l’unité complète, une redorure à l’or fin sur les endroits détériorés, un nettoyage et dessertissage des pierres de couleur semi-précieuses et le remplacement de six pierres absentes.
Cette procédure de restauration à concerné la couronne de la Vierge et celle de l’Enfant Jésus. Le financement a été assuré par la paroisse Saint-Mary de Haute-Auvergne.

L’INSCRIPTION

Une longue inscription est gravée à l’intérieur de la couronne de la Vierge :
« Monseigneur Lecoeur, monsieur l’Abbé Jules Antoine Pau, chanoine de Tulle et de Saint-Flour, Monseigneur Freydier, le RP Vallat, Missionnaire de ND du Puy ; Tous les bienfaiteurs, A Durle, Curé » ;
La couronne de l’Enfant Jésus ne porte pas d’inscription.

LE POINCON DE GARANTIE

Un poinçon de garantie figure sur la couronne attestant sa composition et sa période de fabrication : « argent 1er titre, Minerve 1838 ». Ce poinçon d’orfèvrerie française permet de situer l’époque de fabrication (1838 à nos jours)
La couronne de l’Enfant Jésus semble plus précise et indique « Garantie argent 1er titre et fabricant H et L, respectivement au-dessus et au-dessous d’une limace.

L’authentification indique probablement qu’il s’agit pour les deux couronnes du poinçon de Honoré Le Balleur, célèbre orfèvre parisien, créateur de nombreux objets d’art sacré (fin 19ème-début 20ème).

(1) Une couronne symbolique est en permanence portée par la Vierge. La couronne de 1912 est mise sur la Vierge exceptionnellement par mesure de sécurité.