• DESTINATION

    Le Cézallier, la nature, les grands espaces...

    Le Cézallier, paradis des formes et des couleurs...un territoire unique en France, fabuleusement attirant. A découvrir en toute saison.

  • test article 2024

  • SUR LE PLATEAU DU BRU

    Jour de labour avec les boeufs

    Le travail du sol est la première activité agricole de l’automne qui ouvre la terre pour recevoir l’ensemencement ou les plantations. Depuis le début du 20ème siècle le labour a bénéficié de (...)

  • METHODES

    Les tableaux pédagogiques

    Les tableaux pédagogiques et les cartes murales scolaires aux couleurs vives ont été au cours du 20ème siècle des supports remarquables à l’enseignement de toutes les matières de l’école (...)

  • TERRES CULTIVABLES

    L’enterrassement des versants ensoleilés

    Le principal objectif des terrasses tait de gagner sur la montagne le maximum d’espace afin d’y développer la culture de la vigne malgré une zone de plantation entre 500 et 800 mètres (...)

  • PAYSAGES HUMANISES

    Palhàs : une vallée se couvre de terrasses

    Située dans le Cantal et sur quelques kilomètres en Haute-Loire, la vallée de la Sianne coincée entre les deux plateaux de la Planèze et du Cézallier correspond à ces territoires très (...)

  • EVENEMENT 2023

    La foire des Palhas accueille l’exposition sur les usages traditionnels du bois

    Evènement incontournable avant l’hiver, la 27ème Foire de Palhas les 28 et 29 octobre à Massiac accueillera notre exposition sur les usages traditionnels du bois dans le Cézallier. On vous y attend !

  • EDITION

    Parution du 16ème cahier patrimonial des Amis du Vieil Allanche

    L’Association des Amis du Vieil Allanche vient d’éditer son 16ème cahier patrimonial « Cézallier, des pierres et des hommes ». Chaque année désormais nous retrouvons avec plaisir cette belle (...)

  • ARCHEOLOGIE PREVENTIVE

    Premiers sondages archéologiques à la tour de Colombine

    Récemment achetée par la municipalité de Molèdes, la tour médiévale de Colombine, l’une des 20 tours carrées du Cantal, qui domine la vallée de la Sianne, vient de faire l’objet de sondages (...)

  • ESTIVALES 2023

    Un été patrimoine et découvertes

    22èmes Estivales pour la mise en valeur de la diversité du patrimoine du Cézallier et de la vallée de la Sianne. 8 initiatives patrimoniales et des moments de convivialité.


Patrimoine
Les Activités
A+  A-    Imprimer

La vie agricole

LE TEMPS DE L’ETE
Le plangeou ou l’art de former les meules de foin
Le plangeou ou l’art de former les meules de foin

Former les gerbes de foin et les rassembler avant de les engranger procédaient d’une technique traditionnelle avant le temps de la mécanisation. Après une journée de coupe, le champ pouvait être recouvert d’une vingtaine de « plangeou », grosses meules de paille terminées en pointe comme une énorme cloche.

« Dans un premier temps, chacun prenait sa rangée de javelles. Debout, chaque moissonneur préparait d’abord son lien en prenant une poignée de paille qu’il torsadait et étirait. Ensuite, chacun passait le lien sous la javelle, raccordait les deux bouts en faisant un noeud par simple torsion et d’un coup de liadou, bloquait le noeud entre le lien et la paille. La gerbe était ainsi formée...
Les gerbes regroupées par dizaines environ, appuyées les unes contre les autres, les épis vers le haut, formaient un « gendarme ». Ensuite, quatre gerbes retournées, liées les unes aux autres, formaient une sorte de chapeau. Les épis, ainsi regroupés au coeur du « gendarme », finissaient de mûrir à l’abri de la pluie.

Regroupement des gerbes

Le soir, le petit champ moissonné, pouvait être recouvert d’une vingtaine de gendarmes ou bien on regroupait toutes les gerbes au milieu du champ formant un plangeou ou petite meule de paille qui correspondait environ au contenu d’une charrette. On rangeait alors les gerbes à plat sur le sol, le unes contre les autres, les épis au centre. La spirale des gerbes se soulevait progressivement au milieu, comme une coquille d’escargot, pour se terminer en pointe comme une énorme cloche.
Par une belle journée on rentrait la paille et le grain. Un attelage était rangé près du plangeou ou circulait entre les rangées de « gendarmes ». Les gerbes, déposées en travers sur le char, les épis au milieu et le cul à l’extérieur, croisées entre elles, s’amoncelaient entre les deux « estanteires. La perche chevillée à l’avant et billée à l’arrière bloquait l’ensemble des gerbes. Ainsi, le convoi ressemblait à un énorme hérisson.
Arrivé à la grange, on empilait soigneusement les gerbes à proximité du « sau », partie située derrière la porte, où le plancher très épais restait toujours dégagé ».
Denis Hermet

Avant d’engranger, la mise en meule était tout un art. (Ferme de Chavagnac, Laurie, 1933)

INVENTAIRE 1950
La ferme de "Chez Patira" au hameau du Lac de Vèze
La ferme de

Denis évoque avec précision la ferme familiale dans laquelle il a passé toute sa jeunesse au hameau du Lac sur la commune de Vèze, une construction traditionnelle auvergnate dite ferme-bloc en hauteur, c’est-à-dire avec un étage d’habitation. Avec minutie il passe en revue tout ce qui faisait la vie dans une ferme vers 1950. Inventaire pour raviver la mémoire sur les parties constituantes d’une exploitation agricole autrefois.

La ferme-bloc : un seul bâtiment pour les bêtes et les gens

 

1) Positionnement de la ferme-bloc en hauteur

a) Exposition :Façade à l’est au soleil levant.

b) A mi-pente sur le versant : pâturages plus haut (12), prés de fauche plus bas (11), champ cultivé à proximité du village (13)

c) A 300 mètres du village, ce qui explique sa nécessaire autonomie : four à pain et source (7)

d) A proximité d’un chemin de desserte A

e) Sur un léger faux-plat.

f) Ruines (14) d’une ancienne ferme antérieure à celle-ci

g) Haute haie de frênes(15) et de noisetiers(17) parsemée de quelques ormes (16) et cerisiers sauvages (guignes) (18).

2) Différentes dessertes de la ferme

a) Chemin vicinal du Lac à Vèze, dit chemin du Moulin (un moulin existait aufranchissement du ruisseau du Lac.)

b) Chemins desservant les prés en contrebas, vers la rivière

c) Chemin desservant les pâtures situées sur le haut du versant

d) Montée de la grange

e) Entrée de l’étable

f) Accès au tas de fumier

g) Accès à l’abreuvoir

3) Annexes

1) Réserve de bois de chauffage

2) Stockage du fumier pendant les mois d’hiver

3) Jardins sur le devant : primeurs : salades, petits pois, carottes, persil, radis...jardin sur le derrière du bâtiment : légumes plus tardifs :haricots, navet, choux, pommes de terre.. .

4) Ruche

5) Abreuvoir en bois :utilisé matin et soir en hiver

6) Baquet pour rincer la lessive

7) Source

8) Cour pavée

9) Enclos où dormaient les boeufs en été

10) Enclos où étaient enfermés les cochons pendant la journée en été.

Structure d’ensemble du bâtiment

1) Dimensions extérieures

Longueur de façade : 22,50 mètres.(18,5 + 4 ) Hauteur de façade : 5,50 mètres. Largeur de pignon : 10 mètres. Hauteur centrale du pignon : 11 mètres. Mur arrière aux trois-quart enterré.

2) Les différentes pièces

a) La salle commune:8m. X 4,5 m. b)Le salon ou la chambre:4,5 m. X 2,5 m c)La cave:2,5 m. X 3m. d)Le four:3m. x 3 m. e)Le passage:3,5 m. X 2,5 m. f)L’étable:8m. X 9,5 m. g)La grange:8,5 m. X 21 m.

3) Les sols 

Plancher(20) sur poutres(21) s’appuyant sur les murs pour la partie habitation. Dallage en pierres plates(22) devant la partie cheminée de la salle commune et sur leseuil..

Double plafond en bois(23) pour la salle commune et le salon.Dallage en petits pavés ronds ou « pisé »(24) pour la partie étable. Plancher de la grange sur grosses poutres (50 cm d’épaisseur)(25) en sapins s’appuyant sur les murs avant et arrière. Plancher plus épais à l’entrée formant le « soü ».(26)

4) Les murs

Du rez-de-chaussée en pierres, bâtis à l’extérieur et à l’intérieur avec remplissage entreles deux, environ un mètre d’épaisseur. De la grange, allant en s’amenuisant vers le haut. Le mur arrière presque entièrement enterré.

5) Le toit

S’appuie sur des séries de deux poutres(30) en opposition, reliées par deux traverses (31)à deux mètres du sommet, calées sur les murs avec deux pièces en bois (32) et en appuis sur des corbeaux (37) en pierre. Les poutres sont recouvertes par la douelle(33) (planches de 2 cm d’épaisseur). Les lauzes (34) de plusieurs cm d’épaisseur, sont fixées sur la douelle avec des chevilles en bois (35). Des faîtières en pierre (36) recouvrent le faîtage.

6) Les ouvertures

Les ouvertures sont en pierres de taille.La porte de l’étable est cintrée avec une clef de voûte.Les fenêtres de l’étage donnant sur la grange ont été construites initialement, bien qu’il n’y ait pas de chambres. La porte de la maison est surmontée d’une pierre où est écrit en relief l’année de construction

Les parties de la salle commune :alcôve , armoires, entourage de cheminée, fausse cheminée et entourage de la chambre ont été réalisés en panneaux de chêne par Monsieur Jarry (père) menuisier à Vèze.


Pour les gens

A) Salle commune

Salle à vivre à la fois cuisine, salle à manger, salon, salle de bains et chambre.

1) Alcôves*

2) Armoire penderie*

3) Horloge centrale*

4) Marche ou parfois coffre devant le lit

5) Armoire à nourriture. (petite armoire)*

6) Placard au dessus de l’accès à la cave*

7) Cheminée en partie dans le mur, surmontée et encadrée de panneaux de bois*. Sol en grande pierres plates.

8) Cuisinière à bois. Sous la cheminée en été, avancée en hiver. Faisant fonction de plaque dessus, avec four et production d’eau chaude(bouilloire latérale.

9)Armoire à vaisselle et nourriture*

10) Evier en pierre avec évacuation extérieure directe, donnant sur la fenêtre.

11) Niches

12) Buffet avec vaisselle et papiers en haut et vêtements en bas.

13) Table

14) Tiroir à pain et à fromage

15) Tiroir à couture et tricot

16) Bancs

17) Table avec réchaud à pétrole pour le café du matin.

B Chambre ou « salon »

Cette pièce portait le nom de salon car dans certaines fermes elle pouvait être aménagée pour permettre aux « patrons » de recevoir les gens de la « haute.

1) Lits

2) Armoire

3) Fausse cheminée surmontée d’un miroir* 4) Cloison en bois, avec soubassements en panneaux de chêne*

C Cave

Pièce avec une voûte en pierres et une petite ouverture plein nord, donc très fraîche, faisant fonction de réserve de nourriture et de laiterie.

1) Tonneau de vin

2) Saloir en grès pour le cochon

3) Réserve de pommes de terre

4) Ecrémeuse

5) Jatte à crème

6) Baratte à beurre

7) Planche suspendue pour le fromage

8) Baquet pour le petit lait distribué aux cochons

D Four 

Pièce voûtée dans le prolongement de la cave. La ferme était dotée d’un four car elle était un peu éloignée de village et donc du four communal ou « banal ».

1 ) Fournil rond en briques réfractaires

2) Porte et dégagement des fumées

3) Dégagement permettant aussi de stocker les fagots de bois (branches de frêne sèches dont la feuille avait été mangée par les vaches donnant du lait et les outils (pelle à enfourner et racloir à braises).

E Le passage ou « l’escouradou ».

Pièce permettant de passer directement de la salle commune à l’étable et servant aussi de débarras ou au stockage de certain produits : grain ou pommes de terre

1) Sacs de grain pour les poules. 2) Grain en vrac pouvant être écrasé pour les cochons. 3) Penderie pour vêtement de pluie ou de travail (tablier en toile pour traire, canadienne, bottes...)

Pour les animaux

L’étable

Lieu de vie de tous les animaux pendant la période hivernale.

a) Les animaux d’attelage :boeufs ou vaches

b) Les vaches laitières

c) Les génisses (2 ans)

d) Les veaux nés pendant 1 ’hiver. 1) Mangeoires ou crèches avec trappes permettant de donner le foin directement de la grange. 2) Lit en pavé ou « pisé ». 3) Rigole en pavés permettant l’évacuation du fumier et du purin.

e) Les cochons 1)Auge en pierre. 2)Lit en planches pour être au sec. 3)Sol de la soue en pavés.

f) Les poules

Le perchoir composé de lattes en bois clouées sur deux poutres voisines du plafond. 2) Les pondoirs : caisses en bois accrochées au mur contenant le « niraü » oeuf laissé en permanence dans la caisse.

g) Les lapins : Dans le clapier ou les cages aménagées sous l’escalier permettant l’accès à la grange.


G )La Grange

Recouvrant l’étable et la partie d’habitation ,elle servait en premier pour le stockage de la nourriture du bétail :

1) Le foin sec tassé en vrac à partir du plancher et recoupé à la fin de la fenaison pour former la « mouta ».

2) Au dessus : a)Le regain coupé plus tard et donné aux vaches en hiver. b) La feuille de frêne en fagots secs pour les vaches et les lapins. c) La paille pour la litière.

3) La partie dégagée à l’entrée, ou le « soü » permettait le stockage du matériel : a) La charrette à foin. b) Le tombereau à fumier.c) La charrue et la herse.

C’était aussi l’endroit où l’on préparait, à la main, les bottes de foin distribuées ensuite aux animaux et où l’on battait le blé au fléau ou à la roue, où l’on vannait le grain avec le vannoir ou « ventadou »

L’exploitation

1) Exposition sur versant nord du ruisseau du Lac.

2) Superficie : 35 ha dont 10 hectares de prés souvent en pente.« Déprimage » au printemps en mai.Fenaison en juillet et Août. Récolte du regain ou pâturage d’automne.

2 ha de champs : Pommes de terre pour les gens et l’engraissement des cochons. Avoine et orge pour les volailles. Blé « russe » ou seigle, pour la paille.

23 ha de pâture:3 ha pour les boeufs ou les vaches d’attelage, à proximité du village.6 ha pour l’estive des vaches laitières à proximité d’un point d’eau.14 ha de « montagne » pour l’estive des bourrettes femelles de 1 an à 2 ans.

Bois essentiellement fourni par les haies de frênes, de hêtres et de noisetiers

3) Cheptel : 2 boeufs d’attelage principal moyen de traction.6 vaches laitières. 6 bourrettes. 6 veaux, 2 fois 3 cochons. 30 bourrettes prises à l’estive, de mai à octobre, à la montagne.

4) Matériel

Tiré par l’attelage : boeufs liés par un joug avec les lanières en cuir (les « juilles ») Charrette ou char pour le transport du foin, de la paille, du bois...Tombereau pour le transport du fumier, des pommes de terre...Charrue ou brabant, herse...Démousseuse. . .

Outils manuels : Faux, râteau, fourche... pour la fenaison. Coupe-foin... pour débiter le foin en hiver. Faucille, « liadou », fléau, vanoir... pour la moisson et le battage. Pelle, râcloir et balai en hêtre ou bouleau... pour nettoyer l’étable en hiver. Bêche, binette, pioche, houe... pour le jardin et les champs. Hache, passe-partout, coin, masse... pour le bois

Outils pour la transformation du lait : Selle à un pied, corne à sel, seaux, tablier en toile... pour la traite. Seaux portés avec un joug, bidon à bretelles... pour le transport. Ecrémeuse, baratte à beurre, jatte en grès, moule à beurre... pour la fabrication du beurre.

Les occupants de la ferme en 1950

Famille : père, mère, un enfant. Un berger pour la surveillance des bourettes en été. Un ouvrier agricole environ 15 jours pendant la fenaison.

Situation du hameau du Lac

Le hameau du Lac est situé sur un faux-plat, au pied de la coulée basaltique "la Roche du Lac (volcan).Il possède une source importante au pied du rocher. Les habitations sont principalement des fermes.Il n’y a pas de commerce. La ferme que nous décrivons est à environ 200 mètres du centre du hameau

On accédait au hameau par des chemins creux pour charrettes, qui étaient entretenus lors des « prestations »servitudes dues par chaque foyer.( 3 ou 4 jours de travail par an) Ces chemins déservaient le hameau mais aussi de dessertes des prés et des champs. Quelques sentiers à travers prés pour les piétons existaient également.. La route la plus proche était à 30 minutes environ à pied ou en charrette.

Communications

Dans les années de mon enfance, aucun habitant du village n’avait le téléphone. La cabine téléphonique se trouvait au bourg de Vèze/ Pour être prévenu de l’extérieur, la « Maria », responsable de la cabine de Vèze, faisait passer le message ou apporter le télégramme dès que possible. Le facteur venait au Lac tous les jours à pied ou à vélo, mais seulement tous les deux jours en hiver en cas de fortes chutes de neige et à skis. L’essentiel du courrier était constitué par le journal "La Montagne".

Confort

3 à 4 ampoules par habitation (une par pièce : salle commune, salon, étable, grange,) une ou deux prises par habitation. L’électricité était vraiment sommaire. Les toilettes et la salle de bains n’inexistaient pas encore. On se chauffait au bois : bois des haies de la propriété, frênes et noisetiers exploité individuellement par chaque famille.

Le garde champêtre gérait la coupe du village partagée en trente lots annuels. Chaque lot couvrant le versant de la rivière aux prés ou champs situés sur la partie supérieure, était desservi par trois chemins : un le long de la rivière, un à mi pente, un sur la partie haute de la forêt. Un passage tous les 30 ans permet l’abattage de chênes et de hêtres ayant entre 60 et 90 ans.

Les arbres du lot annuel marqués par le garde champêtre et abattus et préparés en commun par les hommes du village. Le lot annuel était partagé en autant de lots individuels que de foyers existant au village. Chaque lot individuel était tiré au sort et exploité par chaque famille

L’eau

Une source commune au village avec un petit réservoir permettait de tirer l’eau pour la « maison ». Le trop plein remplissait l’abreuvoir commun à toutes les fermes. Le trop plein de l’abreuvoir remplissait le lavoir ou chaque famille venait rincer son linge. Le trop plein du lavoir traversait le « couderc » (place herbeuse et commune du village) et s’écoulait vers les prés en pente sous le village.

La ferme de Patira, à l’écart du village, disposait d’une source individuelle sortant de terre, avec abreuvoir et baquet pour la lessive. 

Vie communautaire

Les travaux étaient faits en commun. Il s’agissait essentiellemnt del’entretien des chemins (prestations) et de l’ouverture de ceux-ci au printemps (couper la neige et la dégager dans les chemins creux)ainsi que la préparation de la coupe. Les échanges de services faisaient partie de la vie communautaire : le prêt d’attelages de boeufs pour la sortie du bois, la journée de fauche, « bouade » avec la participation gratuite des voisins pour le fauchage d’un pré particulièrement pénible.

Les savoir-faire de chacun assuraient une division des tâches : un seul agriculteur ferrait les animaux d’attelage du village, un autre tuait et découpait le cochon dans les différentes fermes. Une personne assurait les piqûres car il n’y avait pas d’infirmier sur place.Elle mettait à disposition ses « dons » pour soigner les mammites des vaches ou lever les entorses ou les brûlures.

Lors des veillées tournantes entre deux ou trois familles les hommes jouaient aux cartes, , tricots et causette pour les femmes autour du poêle, jeux pour les enfants. Le tout se terminant par un petit encas autour de minuit.

Le premier janvier, après le travail du matin, les familles se rendaient chez leurs voisins pour souhaiter la bonne année, trinquer à l’an nouveau et boire la goutte.

Quant aux disputes, elles étaient souvent dues aux bêtes qui brisaient les clôtures et mangeaient l’herbe du voisin, ou bien à la mauvaise langue de certaines personnes. Elles s’estompaient en général avec l’hiver pour disparaître au premier janvier.

Solidarité et reconnaissance

Une personne blessée (fracture de la jambe par exemple était ramenée à pied sur un brancard par les hommes du village.(3 km.) Les hospitalisations en plein hiver réunissaient les hommes du village pour transporter les malades en traîneau jusqu’à la route (3 km.) De là, ils pouvaient être emmenés en voiture à Allanche. Les morts du village étaient portés en terre par quatre hommes du village alors que quatre femmes portaient le drap des morts qui précédait le cercueil.

Inventaire et dessins : Denis Hermet

EVENEMENT RITUEL
Le jour du cochon
Le jour du cochon

Tuer le cochon à la ferme pour sa consommation fut une tradition autant qu’une nécessité pour les familles paysannes. Après des mois d’engraissement dans les soues, parfois de vraies petites maisons, le sacrifice du cochon était un évènement rituel dans l’année agricole.

Le jour du cochon on s’entourait de multiples précautions pour éviter les souffrances à l’animal et ne rien perdre de sa chair. On devait donc être plusieurs pour l’abattage, l’égorgement, le grattage des poils, le nettoyage, le vidage, le dépeçage, la découpe et l’utilisation de tous les morceaux.

Le jour du cochon était vécu comme une journée importante pour l’alimentation de la famille, un temps fort d’entraide aussi. Avec l’évolution des modes de vie et les nouvelles règles sanitaires cette pratique à aujourd’hui quasiment disparu.

ccc

vvv

CHASTRES/TEMOIGNAGE
Du labour aux semailles
Du labour aux semailles

La période des labours et des semis mettait à contribution, attelages et bouviers, pendant une quinzaine de jours, pour des travaux très denses et soutenus. Animaux et hommes se connaissaient très bien et collaboraient à la même rude et lourde tâche. En attendant l’été et de belles moissons.

Pendant la période hivernale, chaque jour, après le nettoyage de l’étable, deux ou trois tombereaux de fumier étaient déversés dans les champs sous forme de « bourdiraux » (petits tas espacés de quelques mètres) répartis sur l’ensemble des champs.
Avec la fonte des neiges et le soleil printanier, les bouviers, munis d’une fourche à quatre dents, le « fourchas », étalaient, (on disait écartaient), à tours de bras le fumier qui, peu à peu, allait imprégner le sol jusqu’au moment des labours (1).

La période des labours et des semis mettait à contribution, attelages et bouviers, pendant une quinzaine de jours, pour des travaux très denses.
Les boeufs, certes moins rapides que les chevaux, mais plus puissants, tiraient à longueur de journée, le lourds brabants à deux versoirs. Ils obéissaient, sans problème à la voix du laboureur muni d’un aiguillon qu’il utilisait très peu. Animaux et hommes se connaissaient très bien et collaboraient à la même rude et lourde tâche.

L’homme, les poings serrés sur les mancherons du brabant, guidait l’outil pour que le sillon soit le plus régulier et le plus droit possible. Les boeufs avançaient d’un pas régulier et puissant. Le couteau fendait la terre, le soc s’enfonçait et la soulevait, le versoir continuait l’ouvrage en la retournant sur le sillon précédent.
Arrivé en bordure du champ, l’attelage faisait demi tour à la voix, tandis que l’homme soulevait l’arrière du brabant et faisait pivoter les versoirs pour reprendre le sillon en sens inverse. Après une dizaine de jours, grâce à un rythme soutenu, les labours étaient terminés.

La herse, plus légère que le brabant, tirée par les chevaux plus rapides que les boeufs, finissait d’émietter les mottes de terre et rendait la surface du champ meuble et plane pour recevoir les semis.
Le semeur, balisait alors le champ en « sillous », bandes parallèles de quelques mètres de large, limitées par des poignées de paille alignées, plantées dans la terre meuble. Les sacs de semence triée après le battage et conservée au grenier pendant l’hiver, étaient alors amenés à l’entrée du champ.
Le semeur remplissait son « samenou » (sac en toile ou en paille tressée) porté en bandouiller, tenu ouvert par une main, alors que de l’autre, du geste auguste, il lançait le grain à la volée sur toute la largeur du « sillou », parcourant le champ à pas mesurés et réguliers.
Le semis terminé, un second hersage enfouissait les grains dans la terre meuble. Le roulage terminait le travail, fixant encore les grains à la terre et rendait la surface du champ encore plus plane.

Les blés levaient alors : les champs reverdissaient. Mais parfois, avec eux, les « chouchides », (chardons tendres et piquants) envahissaient les champs. Travail supplémentaire pour les bouviers, qui le « fessous » à la main, parcouraient les champs pour arracher une à une, les mauvaises plantes envahissantes.

L’agriculteur s’en remettait alors au temps, aujourd’hui, on dirait à la météo, attendant que le blé pousse de son plein gré, sans traitement et sans engrais. Il attendait que ses blés tournent, passant du vert au blond, pour préparer la moisson.

Denis Hermet

-----------------

1) Souvenirs du travail agricole dans les années 1950 au hameau de Chastre, dominant la vallée de la Sianne, aujourd’hui commune d’Allanche

VEZE/TEMOIGNAGE
Moisson à la faucille
Moisson à la faucille

Avec le mois d’août, les blés « tournaient » peu à peu. La blondeur des champs remplaçait leur vert pâle qui s’était déjà dégagé du vert plus soutenu des pâtures et des regains. Environ la moitié des surfaces exploitées blondissaient peu à peu avec la fin de l’été. Voici venu le temps des moissons.

« Au village de Vèze, la famille Magne, le père, petit et fluet et reconnaissable à son chapeau de feutre, le fils, grand et filiforme sous la casquette à petits carreaux, commençaient la moisson de leur seigle ou blé russe dès leur maturité.
Ils possédaient trois petits champs à mi pente sur le versant sud du ruisseau du Lac. Les vaches ramenées au pâturage après la traite, le lait déposé à la laiterie, ils quittaient le village pour gagner leur champ, avec comme seuls outils, la faucille et le « liadou », bâton pointu pour lier les gerbes

Arrivés sur les lieux, ils tombaient la veste et commençaient la moisson. Pliés en deux, ils saisissaient successivement à pleine main une touffe de blé qu’ils tranchaient d’un coup de faucille à quelques centimètres du sol. Ils amassaient ainsi plusieurs touffes contre leur genou.
Dès que le tas était assez important pour faire une gerbe, ils le posaient sur le sol en prenant bien soin d’aligner le cul de la « javelle » et de ne pas trop briser les longues pailles de seigle. A midi, la coupe du blé était terminée, le champ était recouvert de javelles bien alignées.
Une autre solution consistait à utiliser la faux équipée d’un râteau. Chaque coup de faux ramenait la paille coupée et la déposait unie dans l’andin bien régulier. L’andin était ainsi formé d’une succession de touffes de paille déposées les unes à la suite des autres. Dans ce cas, il fallait intervenir une deuxième fois pour former les javelles, en rassemblant et alignant plusieurs touffes de paille ramenées par la faux.

Le repas était pris à la maison. Si le champ n’était pas trop loin, le panier était apporté par les femmes. Le casse-croûte, arrosé d’un vin tiré au tonneau, se déroulait à l’ombre d’un chêne ou d’un hêtre bordant le champ. Une sieste assez brève permettait de récupérer avant de se remettre à l’ouvrage.

LE BATTAGE A L’ANCIENNE

A l’arrière saison, les jours de pluie étaient réservés au battage. Sur le sau, on installait l’âne, sorte de courte échelle, très large, avec des barreaux allongés. Chaque batteur, saisissait alors une gerbe, une main au lien et l’autre tenant une poignée de paille au cul de la gerbe et frappait la tête contenant les épis, contre les barreaux de l’âne. Les grains mûrs crépitaient sur le sol, au milieu des épis éclatés et des balles (première enveloppe du grain).
Chaque gerbe battue, était ouverte, les pailles cassées enlevées, et reformées en petites gerbes d’une dizaine de centimètres de diamètre : les cleus étaient prêts. Les grains et les balles tombés au sol, étaient passés au vannoir ou ventadou. Le vent produit par l’ailette emportait les balles et restes d’épis, tandis que le grain plus lourd traversait le tamis et s’écoulait lentement dans le sac. Une partie était réservée pour les prochains semis, l’autre servait de nourriture aux animaux.

Le printemps revenu, le père Magne et son fils montaient sur le toit et déchaumaient une bande de deux ou trois mètres de large, de haut en bas de la toiture. Ensuite ils commençaient la couverture, disposant les « cleus côte à côte, bien serrés les uns contre les autres, les liant aux barres transversales clouées sur les poutres.
A mesure qu’ils montaient, ils égalisaient bien le chaume à l’aide d’une planche crénelée faisant fonction de taloche. Arrivés au faîte, ils liaient plusieurs cleus ensemble et les retournaient à cheval sur les deux versant du toit. Le soir, une partie nouvelle recouvrait la chaumière. Le toit, se divisait alors en bandes verticales allant du brun foncé pour les plus anciennes, au jaune paille pour les dernières.

Aucun achat n’avait été nécessaire, aucune entreprise extérieure n’était intervenue, aucune taxe n’avait été prélevée. L’agriculteur polyvalent, tour à tour laboureur, semeur, moissonneur, transporteur, batteur, et chaumier, avait donné toute la force et son intelligence pratique pour renouveler son toit.

Denis Hermet

CHASTRES/TEMOIGNAGE
De la moisson à la bouade (rentrée des céréales)
De la moisson à la bouade (rentrée des céréales)

La récolte du fourrage (fenaison) étant terminée, restait encore à faire la moisson des céréales, le blé, seigle, avoine, orge...). Dans le milieu du XXème siècle, cela représentait toujours une période d’activité très intense, même si elle se mécanisait rapidement. Retour sur un temps fort collectif à la ferme de la Boria (Feydit/Allanche), essentiel pour la vie du village.

Début Août les premières céréales étaient prêtes pour la moisson. Le soir, après le travail, le « coare » passait dans les champs, cueillait un épi, l’écrasait dans sa main et croquait un grain pour savoir si la moisson pouvait commencer. Si, pour les petits paysans, la moisson se faisait à la faux, (voir le père Magne à Vèze), à la boria, elle était déjà mécanisée.

Première mécanisation : la faucheuse avec une claie de relevage fixée à la barre de coupe pour former la javelle. 

La faucheuse, aux roues en fer, tirée par deux chevaux, tournait sur le champ, commençant par l’extérieur et terminant en coquille d’escargot vers le centre. La lame, entraînée par les roues lorsque la machine avançait, oscillait entre les doigts métalliques de la barre de coupe et tranchait le blé à quelques centimètres du sol. Le blé coupé, tombait sur la claie.
Le moissonneur, assis sur un siège, actionnait une pédale qui rabattait la claie, lorsque la javelle était prête. Celle-ci était alors déposée sur le sol, à l’arrière de la machine. C’est là qu’intervenaient les lieurs, répartis tous les dix mètres sur le passage de la faucheuse.
Chaque homme, prenait une javelle ( brassée de paille), l’attachait avec un lien qu’il faisait lui-même en tordant une poignée de paille qu’il nouait avec le « liadou » (bâton pointu permettant de serrer le lien) et déposait la gerbe ainsi formée au large, avant que l’attelage ne repasse.

Deuxième mécanisation : la moissonneuse lieuse. 

Comme la faucheuse elle était tirée par deux, voir trois chevaux de front, car elle était plus lourde que la faucheuse. Le blé, coupé par la barre de coupe, était entraîné par un tapis roulant vers le lieur mécanique, situé à l’arrière de la machine, qui attachait chaque javelle avec une ficelle. La gerbe ainsi formée était rejetée sur le côté afin de libérer le passage suivant. Ici plus besoin d’homme lieur.

La moisson du champ terminée, les gerbes étaient rassemblées et les moissonneurs construisaient de petites meules (les plangeous), où les gerbes étaient empilées en rond avec les épis au centre. Chaque meule correspondait à un ou deux chars de paille.
Venait alors le jour du ramassage de la paille. Dure journée pour les attelages. Trois ou quatre attelages « tournaient » des champs à l’aire de battage, près des granges de la ferme.

La rentrée des céréales à la ferme

Les céréales étaient alors stockées par catégories à proximité de l’aire de battage, entre la grange des brebis et la grange de la « basta » (des vaches).
Tout le seigle (ou blé russe) était entassé dans une immense meule en spirale de plusieurs mètres de hauteur, faite par Jean-Marie Benoît. Pour la terminer, 3 ou 4 hommes, adossés à une grande échelle se passaient les gerbes, une à une, jusqu’au sommet qui se terminait comme les toits de chaume, par une couronne de gerbes renversées, liées les unes aux autres, sorte de faîtage rejetant la pluie sur l’extérieur de la meule. Une deuxième meule stockait le blé (ou froment).

L’avoine et l’orge, nourriture des volailles, des porcs et des moutons, étaient emmagasinée dans la grange des brebis. Au début une dizaine d’hommes formant une chaîne, se passaient les gerbes une à une pour les amener au fond de la grange. A mesure que le stock augmentait, la chaîne raccourcissait.

Les lentilles et les petits pois étaient rentrés en dernier.Il y avait aussi les « navettes » ou le colza utilisé pour la fabrication de l’huile.

Cette rentrée des céréales nécessitait une main d’oeuvre importante : c’était la « bouade » : les voisins donnaient une journée de travail qu’ils récupéraient pour leurs travaux.

Denis Hermet

TEMOIGNAGE
Le battage au hameau de Chastres
Le battage au hameau de Chastres

Comme dans toutes les fermes, le battage, dernière grande activité de l’été, était fait par une entreprise qui possédait une batteuse et la machine à vapeur qui l’entraînait. Toute la famille et les voisins du hameau de Chastres étaient mobilisés pour ces journées difficiles mais collectives et appréciées pour leur convivialité dans une ambiance de fête et la solidarité qu’elles produisaient.


Le battage était fait par une entreprise qui possédait la batteuse et la machine à vapeur qui l’entraînait. Il fallait récupérer le matériel dans une ferme voisine. Déplacer la batteuse et la machine à vapeur, montées sur de petites roues en fer, sur des chemins creux, pendant plusieurs kilomètres, nécessitait au moins deux attelages de boeufs assez puissants.

La préparation

Le matériel : successivement machine à vapeur, batteuse et lieur, était alors callé sur l’aire de battage. La courroie passée sur l’un des grands volants de la machine à vapeur et sur la poulie d’entraînement de la batteuse était croisée et bien dans l’axe des deux machines afin de ne pas sauter quand elle serait en mouvement. Le lieur était acculé à l’arrière de la batteuse et attendait la paille battue pour faire de grosses bottes.

Le moteur électrique, fixé sur une remorque, et branché directement sur la ligne extérieure à l’aide de longues perches à remplacé la machine à vapeur.
Enfin, avec la route, est arrivé le premier tracteur, qui tirait le matériel d’une ferme à l’autre et qui, avec sa petite poulie latérale entraînait la batteuse.

Les jours précédents le battage il fallait prévoir de la nourriture pour une trentaine de personnes pendant deux jours :
- un tonneau de vin (une demie pièce ou 250 litres) installé dans le couloir et non pas à la cave comme d’habitude, afin qu’il soit à portée de main.
- quelques bouteilles de goutte pour terminer le repas du soir.
- tuer un cochon et faire les pâtés et les saucisses.
- tuer un mouton et le découper.
- prévoir les légumes encore au jardin : choux, navets, carottes, pommes de terre
La semaine de batteuse restait une grosse semaine de travail pour les femmes.

Le jour du battage

La main d’oeuvre était importante : environ une trentaine d’hommes pendant deux jours. Les journées étaient rendues aux voisins pour les mêmes ou pour d’autres travaux. Ainsi, Jean, le fils de la Boria de Chastres tournait pendant plusieurs semaines pour les battages dans les autres fermes.

La tâche était rude mais dans une ambiance de fête. Vers huit heures, alors que le batteur chauffait la machine à vapeur, les hommes arrivaient des fermes ou des villages voisins. Le café était pris à la ferme. Le batteur avait commencé sa journée depuis bien longtemps : il avait allumé la chaudière afin de chauffer l’eau et de mettre la vapeur sous pression .

Au coup de sifflet de la machine, les hommes se dirigeaient vers l’aire de battage. Le « coare » distribuait alors les tâches. Chacun avait sa spécialité et se dirigeait vers son poste de travail.

La machine à vapeur lâchait ses volants. D’abord lentement, puis prenant de la vitesse, les deux grandes roues tournaient dans le ciel matinal avec un léger ronflement. L’une d’elles entraînait la courroie qui activait la batteuse. Le cylindre métallique hérissé prenait lui aussi de la vitesse. Le tamis frémissait. Le vanoir soufflait à vide. Le lieur, lui aussi, commençait à tourner à vide, avec un bruit métallique.

Tous les appareils étaient en marche. Tous les bruits s’ajoutant, la musique de fond, comme au cinéma, était donnée pour la journée. Il fallait hurler pour s’entendre mais le travail de chacun demandait beaucoup d’attention et l’on ne parlait pas beaucoup.

A chacun sa tâche

Volant de fourche en fourche, les gerbes sortaient de la grange ou descendaient de la grande meule et arrivaient sur le plateau de la batteuse.
Debout sur une marche, les bras à hauteur du plateau, un homme muni d’un grand couteau, accueillait chaque gerbe d’une main ferme, tranchait d’un coup sec la ficelle et l’enlevait.
A côté de lui, un deuxième homme, ouvrait la gerbe, étalait la paille et la dirigeait, épis en avant, vers la gueule où le cylindre métallique aux dents pointues l’avalait.
Les épis éclataient. Les grains crépitaient contre les parois intérieures. Alors que la paille, libérée de ses épis, se dirigeait vers l’arrière de la machine pour tomber dans le lieur, les grains tombaient sur le tamis frémissant et avançaient en sautillant. Le souffle du vannoir emportait les balles légères (la ventilla) vers l’extérieur. Les grains bien nets, libérés de leur enveloppe, tombaient dans le caisson comportant deux ouvertures munies d’un clapet.

Debout sur un marchepieds, à cinquante centimètres du sol, un troisième homme fixait alternativement, un sac en forme de saucisse à chaque clapet, ouvrait la trappe et veillait à son remplissage. Le sac plein, il le libérait et le liait avec une ficelle en faisant une double boucle.

A côté de lui, un quatrième homme rangeait les sacs pleins en attendant les porteurs. Quand le porteur arrivait, les deux hommes prenaient un sac plein à chaque extrémité. Deux ou trois balancements, le sac s’envolait et atterrissait sur les épaules du porteur qui avait fait un quart de tour pendant que le sac était en l’air.

Le porteur, prenait alors, d’un pas régulier, le chemin caillouteux qui conduisait à la ferme, franchissait le seuil, grimpait le large escalier de pierres jusqu’au premier étage, puis l’escalier en bois très raide qui conduisait au grenier. Là, il se libérait de son fardeau, tirait sur la boucle de la ficelle, soulevait le fond du sac.
Le grain s’écoulait alors dans la parcelle du grenier qui lui était réservée sur une cinquantaine de centimètres de hauteur. (Pendant les quelques semaines qui suivaient le battage, le grain était retourné à la pelle afin qu’il soit ventilé et qu’il ne s’échauffe pas.)
En redescendant, au bas de l’escalier, sur la table de la cuisine, chaque porteur disposait d’un verre posé à côté d’une bouteille de vin, où il pouvait se servir s’il avait soif. Puis il se dirigeait vers la batteuse en ramenant son sac vide.

A la sortie du lieur, les bottes de paille battues étaient chargées sur les chars et ramenées dans les différentes granges où elles serviraient pendant tout l’hiver pour la litière des différents animaux : porcs, moutons, vaches...

Chacun remplissait au mieux sa tâche, bien que la journée soit longue. Quelques coupures permettaient de souffler :
- vers neuf heures et demie, les filles, passant de poste en poste, distribuaient une pointe de pâté aux pommes bien consistant, avec un verre de vin ou de café.
- à midi, bien que le repas fût copieux, il ne durait pas trop longtemps, car la machine comme les hauts-fourneaux ne devait pas se refroidir.
- vers quatre heures trente, nouvelle tournée casse-croûte.

La journée terminée, c’était la fête. Repas copieux, arrosé et prolongé par des histoires ou des chansons dont une de circonstance : la chanson des blés d’or, chantée par Alfred Albaret, qui habitait derrière la ferme de la Boria à Chastres (Feydit/Allanche).
Vers minuit, chacun regagnait sa chaumière en attendant le lendemain, pour la deuxième journée.

Denis Hermet

TRAVAIL SOLIDAIRE ENTRE VOISINS
Le jour de la batteuse
Le jour de la batteuse

Le jour de la présence de la batteuse à la ferme était l’un des moments importants des travaux agricoles d’été qui demandait beaucoup de bras. Cela donnait lieu à un travail solidaire entre voisins qui s’aidaient réciproquement pour louer une batteuse avec sa locomobile à un entrepreneur de battage.


Commune dans les campagnes françaises vers 1890-1900 la batteuse était alors mue par une locomobile à vapeur ambulante développant généralement une force de 6 CV. La locomobile était lourde à déplacer. Il fallait un fort attelage pour la transporter d’une ferme à l’autre avant l’arrivée des tracteurs.
La batteuse était actionnée au moyen de poulies et de courroies par une machine à vapeur fixe. Ce système imposait de rassembler la récolte en un seul endroit généralement proche des bâtiments de la ferme.
La batteuse qui servait à battre les céréales pour séparer le grain et la paille a permis un énorme progrès dans l’agriculture. Les grains sortaient de la batteuse et un homme veillait au remplissage des sacs en toile de jute. Les plus costauds se retrouvaient porteurs de sacs sur leur dos en montant les escaliers jusqu’au grenier à grain. Dur travail collectif, la journée de battage se terminait autour d’un copieux repas festif préparé par les femmes.
La moissonneuse-batteuse automotrice en associant simultanément les deux opérations a permis un gain de temps et de productivité mais a mis fin à une pratique de travail collectif dans le monde paysan.

Voir le témoignage du jour de la batteuse au hameau de Chastres


Voir dans notre portail photos/diaporamas des documents d’achives sur le jour de la batteuse dans la vallée de la Sianne.

CEREALES
L’expédition d’automne au moulin
L’expédition d’automne au moulin

Avec l’automne, les gros travaux agricoles étaient terminés. Pour les paysans les journées se libéraient. C’était le moment d’apporter le grain au moulin. Un rituel autant qu’une nécessité.

Les sacs grain remplis la veille, étaient descendus du grenier et rangés dans le caisson du camion. Pas le camion à moteur, mais le camion à quatre roues en bois dont deux directrices, tiré par deux chevaux. Le camion chargé, on attelait les chevaux. Le paysan s’installait à l’avant, sur le siège du conducteur et fouette cocher, il prenait la direction d’Auriac-l’Eglise où étaient les trois moulins hydrauliques sur la Sianne dans le fond de la vallée.
 Les sacs déchargés étaient vidés dans l’avaloir. Le meunier ouvrait le sas, la roue à aubes prenait de la vitesse et entraînait la meule tournante au dessus de la meule dormante. La trappe de l’avaloir ouverte, libérait le grain qui s’engouffrait entre les deux meules. La farine s’écoulait alors sous les meules, traversait le tamis frissonnant et se délestait des balles, enveloppes du grain. Les sacs, alors remplis de farine, étaient chargés sur le camion et l’on reprenait la route du retour vers la ferme.

Après plusieurs expéditions semblables, la ferme disposait d’assez de farine pour fabriquer son pain pour toute l’année.

Denis Hermet
 

SUR LE PLATEAU DU BRU
Jour de labour avec les boeufs
Jour de labour avec les boeufs

Le travail du sol est la première activité agricole de l’automne qui ouvre la terre pour recevoir l’ensemencement ou les plantations. Depuis le début du 20ème siècle le labour a bénéficié de nombreuses innovations techniques. André, fils de paysan raconte la pratique ancestrale du labour avec charrue et attelage de boeufs sur le plateau du Bru de Charmensac.

"Une journée de labour commençait très tôt car le travail se faisait lentement au rythme des bœufs. Tout d’abord il fallait lier les bœufs au joug. On en détachait un seul de sa crèche. Il s’avançait entre les portes de l’étable dès qu’on commençait à l’attacher au joug avec les courroies. Ensuite on allait chercher le second bœuf qui déjà s’avançait docilement à côté de son compère qui redressait la tête pour lui permettre de passer la sienne dans le joug . On liait alors définitivement les deux animaux.

Si l’on commençait le labour d’un champ, il fallait charger la charrue ou le brabant dans un tombereau pour son transport depuis la ferme . On n’oubliait pas la portion de foin pour nourrir les bœufs pendant la pause mis dans un drap ( le bourra) noué avec ses quatre coins . Il ne fallait pas non plus oublier la chaîne (trinier) qui servirait à extraire les pierres soulevées au cours du labour . Le sac pour le casse-croûte du matin et tout était prêt pour une journée de labour sur le plateau du Bru (Commune de Charmensac).

Arrivé au champ, déchargement de la charrue, attelage des bœufs et commencement de la raie avec la charrue guidée par le laboureur à l’aide de ses manches pour que la raie soit le plus droite possible. Parfois un réglage était nécessaire pour que la charrue retourne la largeur ou la profondeur de terre voulue. C’était plus facile avec la charrue de type brabant car elle possédait deux roues à l’avant qui la stabilisait .

Parfois le soc de la charrue accrochait une pierre ou un rocher . Les bœufs s’arrêtaient . Si la pierre était trop grosse, le laboureur soulevait l’arrière de la charrue, les bœufs avançaient au commandement et il reposait la charrue après la pierre . Si la pierre était déplaçable le paysan reviendrait plus tard et à l’aide de sa chaîne ou du traîneau à céréales il l’emmènerait en bordure de son champ ( c’est ainsi que l’on voit parfois des tas de pierre aux environs des champs) cela lui permettrait aussi de compléter le mur bordant son champ comme l’avaient fait ses ancêtres.

Arrivé au bout de la raie, les bœufs devaient être dirigés pour faire demi-tour ; retourner le soc de la charrue si celle-ci était réversible et l’attelage repartait dans l’autre sens . Si la charrue ne possédait qu’un soc on faisait du labour en planche ; c’est à dire que l’on tournait autour de la première raie que l’on avait creusée au milieu de la surface à labourer . Dans un champ il pouvait y avoir plusieurs planches . On remarque, au soleil couchant, les vestiges de ces anciens labours abandonnés où on distingue des mini vagues .

Le laboureur était suivi par son chien qui ne manquait pas de dévorer les souris s’échappant de la terre retournée ; c’était aussi le cas des rapaces prompts à s’abattre sur les mulots s’échappant des raies .

A midi l’épouse ou quelqu’un de la ferme apportait le repas (l’esparti) dans un panier . Les bœufs en profitaient pour souffler un peu et manger le foin apporté le matin

Si le laboureur était aussi chasseur, en partant le matin il prenait son fusil en bandoulière . Cela lui permettrait de tirer en automne les pigeons ramiers qui migraient mais aussi plus tard dans la saison les lièvres qui avaient gîté dans les raies déjà réalisées à l’abri des premières gelées".

André Thomas

LE TEMPS DES ATTELAGES
Avec les boeufs, compagnons de travail
Avec les boeufs, compagnons de travail

Avant l’arrivée des tracteurs agricoles ont utilisait les boeufs pour tirer les charriots, la charrue, les charrettes de foin, le tombereau de fumier, les arbres coupés... Les boeufs sont dociles une fois dressés à l’attelage et développent une bonne puissance de travail et sont résistants à l’effort.

Jusqu’au milieu du 20ème siècle notre territoire du Cézallier bruissait du trot de ces attelages de boeufs. Généralement par paire, indissoluble, les boeufs étaient reliés par un joug pour leur permettre d’avancer de manière synchrone et d’exploiter au mieux leur force de traction. Ils étaient la fierté d’une exploitation.

Labour près du hameau de Lair (Laurie, 1940)


Monsieur Roger Roché avec ses boeufs (Charmensac)

Famille Gauthier : fenaison près du hameau de La Tour (Vèze)

VEZE/COMMUNAUX
La coupe annuelle du bois du Lac
La coupe annuelle du bois du Lac

Sur le versant nord du Ruisseau de la Meule, sur un dénivelé d’environ 200 mètres, s’étalait la coupe du Lac, le bois réservé aux habitants du hameau du Lac (commune de Vèze).
Il était divisé en trente parcelles perpendiculaires à la ligne de pente. Chaque année on procédait à la "coupe" et le bois était divisé entre les sept familles. Une procédure communautaire bien réglée et acceptée par tous...

Chaque parcelle du bois du Lac était desservie par trois chemins d’exploitation où pouvait rouler un attelage, l’un au sommet de la pente, accessible des champs du village, l’autre à mi-pente et le troisième longeant le ruisseau.

Tous les trente ans, une parcelle était partiellement abattue, seuls les arbres ayant entre soixante et quatre-vingt dix ans étaient coupés (1). Ainsi la forêt se régénérait-elle à son rythme, sans bois mort ni invasion des arbustes, sans dopage ni alignement comme aujourd’hui. Là poussaient en futaie, des hêtres et des chênes majestueux au tronc rectiligne surmonté d’une large couronne de branches.

Avec la fin de la belle saison, fenaison, moisson et ramassage des pommes de terre terminés, les hommes du village étaient plus disponibles : c’est alors qu’on préparait la « coupe ».

Le jour de la coupe

A une date convenue, les hommes, un par foyer, cognée et masse sur l’épaule, passe-partout en bandoulière, coins dans la musette avec le casse-croûte et la chopine, se retrouvaient à la sortie du hameau du Lac sur le chemin conduisant au bois situé à plus de deux kilomètres.

Monsieur L’Héritier, le garde forestier, un ancien d’Indochine, avait quelques jours avant repéré les arbres à abattre sur la parcelle de l’année, en tenant compte de leur âge, de leur taille et du nombre de lots à fournir aux familles.

Le jour de la coupe, le garde forestier était accompagné du « président », un homme du village qui présidait l’opération. Chaque année ce rôle revenait à un homme d’une famille différente.

Le garde marquait de sa hachette estampillée ONF les arbres à couper. Un coup de hachette sur le tronc pour enlever l’écorce, un coup de tête sur l’entaille et les trois lettres ONF apparaissaient sur le bois nu. La même chose était effectuée sur ce qui deviendra la souche.
Pendant ce temps, le reste du groupe avait tombé la veste et préparé les outils. Au retour du garde, l’abattage pouvait commencer.

Par groupe de deux, les villageois se dirigeaient vers les arbres à abattre. On dégageait le pied : feuilles mortes, brindilles, petits rejets, puis on commençait l’entaille qui déterminerait l’endroit de la chute. Cet endroit était très important car le terrain de la coupe du Lac était très accidenté et l’accès difficile pour les attelages. On essayait donc de se rapprocher au maximum des chemins d’exploitation.

Une organisation bien rodée

A la base du tronc était donné un coup de scie correspondant environ au quart du diamètre de l’arbre, du côté où il chuterait. On dégageait la partie supérieure au coup de scie, à grands coups de cognée afin d’élargir l’entaille dans le sens de la hauteur. L’entaille terminée, le passe-partout entrait en jeu du côté opposé.

Tiré alternativement de chaque côté, l’outil bien affûté, commençait son va-et-vient et pénétrait lentement dans le tronc. Les hommes, à genoux, souvent dans une situation inconfortable, ahanaient sur les poignées et suaient à grosses gouttes. L’arbre ne bougeait pas, à peine un frémissement au bout des branches. Les oiseaux s’étaient tus. On n’ entendait que le bruit des outils et les voix des hommes.

La scie continuait son chemin. Les bûcherons s’interrompaient, plantaient le premier coin du côté opposé à l’entaille et ainsi orientaient la chute. La scie, libérée par le coin qui empêchait l’arbre de la serrer, avançait plus librement. Les premiers craquements se faisaient entendre. A chaque coup de scie, l’arbre vacillait et se penchait progressivement. Encore quelques va-et-vient de la scie, puis les hommes s’éloignaient du tronc, laissant l’outil en place. Un grand cri résonnait dans la forêt : Attention !!! A grands coups de masse, l’un des hommes enfonçait le deuxième coin à côté du premier. A chaque coup, l’arbre se penchait un peu plus. Puis sa chute s’accélérait...Les craquements s’amplifiaient...Le géant basculait complètement et s’abattait dans un fracas de branches cassées en libérant sa souche. Le débardage pouvait commencer.

A la hachette, on dégageait l’extrémité des branches. Les branchettes étaient rassemblées en tas sur place. Elles auraient trente ans pour pourrir, mais avant elles serviraient d’abris aux animaux, de nourriture aux parasites et vermines et d’engrais ou d’humus aux prochains géants.
Les branches ainsi dépouillées étaient débitées d’un coup de hache tous les deux mètres, puis charriées à bras d’hommes et entassées au bord des chemins creux. Les plus grosses et les plus lourdes étaient regroupées sur place. On viendrait les chercher avec des attelages pour les traîner jusqu’aux chemins. Elles serviront de bois de chauffage pour l’hiver.

Restait le tronc, bien droit, bien rond, sans aucune branche, souvent sans aucun noeud. Il était débité en deux billes de trois ou quatre mètres. Chaque bille restait sur place. Plus tard, elle serait elle aussi, tirée par les attelages jusqu’aux chemins.

Hommes et bêtes à la manoeuvre

Ainsi, pendant une semaine, les hommes abattaient les arbres et préparaient le bois pour le transport. Le dernier jour, ils venaient avec un ou deux attelages, de préférence des boeufs, car la tâche était rude. Une chaîne, le « trinéi », était accroché au joug. Les boeufs liés avançaient de chaque côté de l’énorme bille.

Arrivés à cinquante centimètres de l’extrémité, la lourde chaîne venait entourer le tronc. On faisait donc baisser la tête aux boeufs afin que la bille touchât le joug et on amarrait bien la chaîne. Un "ha" d’encouragement. Les bêtes se campaient sur leurs quatre membres, tendaient leurs jarrets et levaient la tête.
La bille était soulevée à l’avant, évitant ainsi les vieilles souches ou les rochers épars sur le sol. Les boeufs avançaient d’un pas lent entre les arbres, donnant le coup de reins nécessaire si une souche retenait la bille qui traînait sur le sol, jusqu’au chemin le plus proche.
Les branches et les billes étaient ainsi regroupées au bord des chemins.

Sept lots de bois de valeur équivalente, (sept lots car il y avait sept foyers au village) étaient ainsi rassemblés le long de chacun des trois chemins d’exploitation. Le dernier jour, le garde revenait vérifier que seuls les arbres marqués avaient bien été abattus et marquait chaque lot de un à sept, en chiffres romains, d’un coup de serpette, en présence de tous.

Le soir, en présence du président de l’année, réunis autour d’un verre, sept papiers numérotés étaient jetés dans un chapeau et chacun venait tirer le numéro de son futur lot.
Le sort en était jeté et personne ne discutait l’attribution même si le lot du voisin semblait plus attrayant (grosses billes ou accès plus faciles).

Si l’arrière saison était belle, chaque famille pouvait venir avec son attelage récupérer son bois. Si non, elle attendait le printemps suivant.
La charette était arrêtée dans le chemin creux. Les branches empilées à la main sur le véhicule et amarrées avec une corde. La charette ainsi chargée, parfois surchargée, était ramenée à la ferme au pas lent des boeufs. Souvent deux ou trois heures étaient nécessaire au retour. Arrivés à la ferme, les boeufs passaient à l’abreuvoir, puis étaient déliés et avaient droit à une bonne ration de foin. Les branches, quant à elles, étaient stockées verticalement contre le mur exposé au sud, ainsi elles pouvaient commencer à sécher avant d’être débitées en rondins. De belles bûches pour alimenter la cuisinière et la cheminée.

Quant aux grosses billes de bois, représentant une certaine valeur, elles étaient soulevées par les boeufs sur la charette et ramenées à la scierie pour y être débitées en plateaux, planches, madriers selon les travaux à réaliser à la ferme.

Sept à huit journées,étaient nécessaires pour rentrer le bois de chauffage pour l’année et stocker le bois utilisable pour les travaux de charpente ou de menuiserie. Rajoutées aux quatre ou cinq journées de préparation en commun, la coupe mobilisait les hommes du village pour au moins deux semaines.

Denis Hermet

------------

1) Souvenirs d’une pratique communautaire encore en vigueur dans les années 1950.

CHASTRES/DESCRIPTION
La grange de La Basta
La grange de La Basta

Denis Hermet restitue ici l’organisation des activités regroupées dans la grange de la Basta au hameau de Chastre dans les années 1950. Les activités agricoles d’une ferme traditionnelle d’altitude se trouvent ici rassemblées : les crèches pour les vaches laitières, l’espace clos pour les veaux, le coin pour les boeufs et les chevaux, les lits des bergers et valets, les abreuvoirs...

La grange de La Basta, située au coeur du hameau de Chastres (Feydit/Allanche), faisait partie du domaine de La Boria.


PATRIMOINE

L’eau

La Sianne, notre rivière

Cascades : la magie de l’eau

Mémoire d’eau

Les abreuvoirs

Les sources ferrugineuses

Les puits

Les moulins de la vallée de la Sianne

Les ponts de pierre

Les passages à gué

Les passerelles primitives sur la Sianne

Les lavoirs du XXème siècle

Les meules des moulins

Les moulins hydrauliques

Les moulins à réservoir

Les moulins de communautés villageoises

L’irrigation le long de la Sianne

Les fontaines

Les milieux humides

Les retenues à travers la Sianne

Le pays

Les gens

Le plateau du Cézallier

Sucs et volcans

Routes et chemins

Des sites et des légendes

La faune

La flore

Sites d’intérêt européen

La vallée de la Sianne en Haute-Auvergne

Toponymie

Les grottes

Roches et rochers

Les communes et leurs villages

Mobilier et art populaire

Les Activités

La production du miel

Les charbonnières

L’estive sur le Cézallier Cantalien

Les mines

Traditions culinaires

Objets et machines

Activités traditionnelles

Les Palhàs

Le ferrage des animaux

Les fours à chaux

L’élevage du mouton

La vie scolaire

La vie agricole

Les prés-vergers

Le portage

Les activités itinérantes

L’usage du feu dans la maison traditionnelle

L’eau dans la salle commune

Le temps du couchage

Ranger et conserver

La conscription

Production laitière

Modes de vie

Manger en commun

Le Bâti

Les maisons de bergers

Les abris à colombinés

Les fermes traditionnelles

Les châteaux

Les maisons fortes

Les maisons d’écoles

Les abris vernaculaires

Les symboles sur le bâti ancien

Les fours à pain communaux

Burons du Cézallier oriental

Les petits bâtiments d’élevage

Les toitures du Cézallier cantalien

Les murets en pierre sèche

Les sols en pierre

Les fours à pain privatifs

Maisons paysannes du Cézallier

L’habitat protohistorique

Le Sacré

La Résistance (39-45)

Les églises

Les chapelles

Les retables

Cloches et clochers

Les pèlerinages à Laurie et au Bru de Charmensac

Les vitraux religieux

Les Tumulus

Les cimetières communaux

Les monuments aux morts

Objets du culte catholique

La statuaire des églises

Les bannières
de procession

Les oratoires

Les vêtements liturgiques

L’imagerie médiévale religieuse

Les objets de piété

Des pratiques religieuses collectives

Les autels en marbre blanc

Les reliquaires