Les autels en marbre blanc
Le 19ème siècle a redécouvert les fonctions référentielles du Moyen-âge. Vers 1860 et jusque vers 1905, le style néo roman, qui puise ses racines dans l’architecture médiévale, vient concurrencer le style néo-gothique. Ce goût pour le roman se traduira dans les églises par un nouveau mobilier choisi sur des catalogues urbains diffusés dans les campagnes, c’est le triomphe des autels dit « en style du Moyen-âge ». Ainsi, dans 6 églises de la vallée sont installés de nouveaux autels en marbre blanc, financés par souscriptions : Auriac-l’Eglise, Charmensac, Feydit, Laurie, Lussaud, Peyrusse.
A partir de 1860 et jusque vers 1905, le style néo roman, qui puise ses racines dans l’architecture médiévale, vient concurrencer le style néo-gothique. Ce goût pour le roman se traduira dans nos églises par un nouveau mobilier choisi sur des catalogues urbains diffusés dans les campagnes, c’est le triomphe des autels dit « en style du Moyen-âge ».
Les églises figurent évidemment comme une source de l’histoire locale à part entière, tant par leurs formes extérieures que leurs aménagements intérieurs. Elles sont donc un champ d’observation des différentes époques, notamment sur le 19ème siècle, qui redécouvrait le passé, les fonctions référentielles du Moyen-âge comme un signe d’espoir d’une reconquête chrétienne.
Ainsi, dans six églises de notre secteur ont été installés de nouveaux autels en marbre blanc, financés par souscriptions dans les communes d’Auriac-l’Eglise, Charmensac, Feydit/Allanche, Laurie (et Lussaud), Peyrusse.
L’autel de l’église Saint-Nicolas d’Auriac est un bel exemple du mobilier néo-roman. La façade de la table d’autel est ornée de cinq arcades de style roman reposant sur des colonnettes entre lesquelles se tiennent le Christ au centre et les 4 évangélistes avec leurs attributs en demi-relief .
Table d’autel roman du 19ème siècle réutilisé conformément aux pratiques du culte issues du Concile Vatican II
Profitant des travaux d’assainissement de l’église, la Conseil de Fabrique décide de déplacer l’autel en bois de la Vierge et de le remplacer par un bel autel en marbre blanc.
La statue romane de la Vierge en majesté était primitivement exposée à la vénération des fidèles sur un autel en bois adossé au mur latéral nord de l’église, face à la porte d’entrée. Ce mur posait de nombreux problèmes d’humidité car il était construit contre un terrain de terre qui atteignait la naissance du toit. Cela provoquait une humidité considérable dans l’église. En période de pluie l’eau suintait le long du mur et coulait à l’intérieur de l’église. Pour parer à cet inconvénient on avait doublé un mur disgracieux intérieurement, mais ce qui n’empêchait pas l’humidité.
Durant l’hiver 1886 d’importantes réparations furent entreprises dans l’église, notamment pour remédier à l’humidité et aux infiltrations d’eau. A l’extérieur on enleva de la terre pour former un espace étanche. A l’intérieur le double mur fut abattu.
La statue de la Vierge en bois exposée durant plusieurs siècles sur l’autel en bois contre le mur, elle-même dans une atmosphère humide, s’était considérablement dégradée au point que la main ouverte de la Vierge, les bras et la tête de l’enfant Jésus tombèrent en poussière.
Un nouveau mobilier en marbre blanc
Profitant des travaux, le Conseil de fabrique de la paroisse prend la décision en 1888 de déplacer l’autel de la Vierge et de l’installer au fond de la nef, à gauche du maître autel. Il décide aussi de remplacer le vieil autel par un nouveau mobilier en marbre blanc dans le style néo-gothique très en vogue pendant la période du Concordat.
Les plans du nouvel autel furent dessinés par le chanoine Pau, prêtre du diocèse de Tulle, prédicateur de renom, qui vint plusieurs années à Laurie pour prêcher soit la Semaine Sainte, soit le jour du pèlerinage du Lundi de Pentecôte. L’achat du nouvel autel fut couvert par une souscription à laquelle participèrent la plupart des familles de la paroisse. Il fut consacré solennellement le 29 mai 1889, en la fête de l’Ascension par Monseigneur Baduel, Evêque du Diocèse de Saint-Flour.
Quand au vieil autel en bois, il trouva une nouvelle destination dans la petite chapelle du hameau d’Escrouzet à quelques kilomètres de Laurie.
A la fin du 19ème siècle pour abriter la statue reliquaire, le nouvel autel sera surmonté d’une chasse thabor en laiton et bronze reprenant sur ses quatre faces la forme de l’entrée d’une église néo-gothique miniature.