Sucs et volcans
Autour du grand volcan du Cantal, toute une série de groupes de petits volcans sont entrés en action crachant bombes et roches volcaniques. Les coulées basaltiques, les sucs pelés, les profondes gorges, les ravins, les paysages, les minéraux rappellent les phénomènes géologiques qui se sont produits dans la vallée de la Sianne et le versant oriental du Cézallier.
A l’échelle du temps géologique la Sianne a beaucoup bougé et la vallée s’est considérablement creusée en usant inlassablement les roches les plus tendres du soc primaire.
L’érosion qui a modelé notre territoire a favorisé l’affleurement des roches les plus dures. En empruntant la départementale du fond de vallée nous avons dans un virage à la sortie du hameau de Chazelles un exemple type de roches tendres mises à jour par les travaux sur le talus qui surplombe la route. Vision insolite du sol formé de galets et de sable de la Sianne.
C’est l’ancien lit de la rivière, il y a fort longtemps, car la Sianne coule désormais plus loin et surtout beaucoup plus bas. Une parfaite illustration du creusement de la vallée par l’érosion durant des millénaires.
Il suffit d’observer le lit de la Sianne pour comprendre l’action de l’érosion sur la roche. Même en usant que quelques millimètres par an, au bout de quelques centaines de milliers d’années, on imagine facilement le creusement de la vallée.
Le Suc de Lermu (Charmensac)qui domine la vallée de la Sianne, forme un éperon volcanique à 1101 mètres d’altitude. C’est un morceau de coulée de basalte séparé du plateau qui lui fait face par l’érosion.
Un refuge naturel dominant la vallée de la Sianne
Ce fragment de coulée de lave, qui forme un plateau en relief d’un hectare surplombant de plus de 300 mètres la vallée de la Sianne, est bordé sur trois cotés par des orgues basaltiques, mais désormais cachées par la végétation. Dans sa partie la plus étroite qui le rattache au plateau du Bru, il est protégé par un fossé naturel.
Le Suc de Lermu porte bien son nom, puisqu’il vient du celtique ar-m qui signifie refuge naturel. Sa position dominante a favorisé l’établissement d’une place forte depuis l’âge du fer jusqu’au Moyen-Age. Sa vocation d’oppidum s’explique aussi par sa topographie défensive exceptionnelle et par sa proximité d’une voie multimillénaire qui traverse le plateau du Bru.
Cet itinéraire a été tour à tour chemin du néolithique, draille protohistorique, route celtique et voie romaine, entre les Bas Pays des Limagnes et les vastes étendues herbagères du Cézallier.
Couronné par un relais de télévision, le Suc est un exceptionnel belvédère sur la vallée de la Sianne. Ici seulement l’on a une vue qui plonge sur sur les cheminées volcaniques et divers éboulis.
Une opération de fouilles archéologiques conduite en 2016 sur le sites du Suc de Lermu qui domine la vallée de la Sianne a permis de mettre à jour quatre occupations humaines dont la plus ancienne il y a 6000 ans.
Le Suc de Lermu plateau basaltique d’environ 8000 m2 domine d’environ 450m le cours de la Sianne qui coule en contrebas. Le site qui a fait l’objet de plusieurs campagnes de sondages a été mentionné pour la première fois en 1954 par Pierre-François Fournier, éminent médiéviste auvergnat qui signalait la découverte de poteries gauloises et tardo-antiques.
Par la suite le Suc de Lermu a fait l’objet de plusieurs campagnes de sondages entre 1960 et 1968 sous la direction de l’archéologue Jean-Louis Soubrier. Ces fouilles couplées aux travaux conduits par Alphonse Vinatié bien connu dans notre région, sur le site à la fin des années 1960, ont permis d’identifier plusieurs occupations se succédant à partir des époques du Bronze final, à l’âge du fer et à l’Antiquité tardive.
Si de nombreux sites de tumulus et d’habitats fortifiés ont été fouillés depuis les années 1960 dans notre territoire, le promontoire de Lermu est le dernier à avoir bénéficié d’une fouille très récente.
Sondages archéologiques en 2016
Des sondages archéologiques ont été conduits durant deux semaines en juillet 2016 sous la direction de Fabien Delrieu, ingénieur au Service Régional de l’Archéologie Auvergne-Rhône-Alpes. « Ces sondages avaient trois principaux objectifs précise-t-il dans la revue des Amis du Vieil Allanche : évaluer le potentiel de fouilles sur le site dans les années à venir, caractériser la chronologie des occupations humaines et trouver les traces éventuelles de systèmes défensifs... »
Deux importants sondages ont donc été ouverts en périphérie du Suc. Sur le versant ouest le premier sondage sur une longueur de 7 mètres par 2,50m à permis de collecter 30 kg de céramique. Le second sondage, situé sur le flanc méridionale a révélé un premier niveau avec un sol aménagé en connexion avec un système défensif. Un bâtiment sur solin et un foyer ont été identifiés. Quelques matériel ont été récupérés : de la céramique et quelques éléments métalliques dont un féret qui dateraient du IVème ou Vème siècle de notre ère.
Plus profond un niveau de l’âge du fer à aussi été identifié livrant des céramiques et du mobilier métallique, des fibules et des clous. Plusieurs éléments attestent d’activités artisanales liées à la production de céramique et au tissage de la fin du Vème siècle de notre ère. Ont également été découverts de nombreux tessons tournés en céramique à pâte claire peinte en rouge.
Les sondages d’une courte durée n’ont pas permis d’aller plus loin mais ouverts selon Fabien Delrieu de belles perspectives de fouilles et qui incitent à monter prochainement un programme de recherche avec différents spécialistes.
Ainsi, le Suc de Lermu n’a pas fini de nous livrer ses secrets sur la présence des lointains occupants de notre vallée.
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Sources : Fabien Delrieu, article dans les Cahiers des Amis du Vieil Allanche N°12/2019. Photos fouille et carte Christian Baillargeat-Delbos
L’approfondissement de la vallée de la Sianne a mis à jour d’anciennes cheminées volcaniques et les a mises en relief. C’est le cas du Rocher du Renard.
Une cheminée volcanique n’est pas forcément verticale et ronde. Un point de sortie de lave peut-être incliné et fissural. C’est probablement le cas pour le rocher du renard (Molèdes).
Les prismes formant les orgues basaltiques sont toujours à la surface de refroidissement. Sur ce rocher typique, on peut observer des prismations inclinées.
*Pourquoi "le renard" ? Personne dans le pays n’est capable de donner une explication sur le nom donné au rocher.
Situé à l’est de Laurie et en bordure de sa coulée, le volcan de chavagnac a été fortement attaqué par l’érosion. Sur le sommet, en partie plat, se trouvait le château des Chavagnac, véritable site d’observation du territoire aujourd’hui remplacé par un hameau de quelques maisons accessible par une petite route à forte pente.
Les orgues se sont formées par rétraction de la lave en fin de refroidissement. Ces palissades de pierre veillent depuis des milliers d’années sur nos paysages. Elles sont les signes de l’intense activité volcanique de notre région.
Une coulée basaltique se solidifiait vers 1000-1100 degrés au contact avec l’atmosphère et avec le sol. Une fois solide, elle perdait encore plus de 1000 degrés et se contractait, perdant ainsi de la surface. Lors de ce refroidissement sont nés des fissures de rétraction hexagonales.
Ces petites fentes progressaient vers le coeur de la coulée au fur et à mesure du refroidissement et de la rétraction. Ainsi sont nées les prismes qui la plupart du temps ont débité les coulées en orgues et plus le refroidissement était lent et plus les prismes étaient réguliers.
Le phénomène de l’hexagone que l’on peut constater de près dans les grottes volcaniques de notre territoire sont l’expression géométrique qui traduit le mieux la répartition des déformations et le relâchement de la matière lors du retrait thermique. Cette prismation s’effectuait toujours perpendiculairement aux surfaces de refroidissement. Il en résultait des orgues verticales pour une coulée horizontale.
Les orgues se sont formées par rétraction de la lave en fin de refroidissement.Ces palissades de pierre veillent depuis des milliers d’années sur nos paysages. Elles sont les signes de l’intense activité volcanique de notre région.
Les orgues volcaniques constituent le résultat visible aujourd’hui d’un phénomène qui s’est déroulé en deux phases : d’une part, la mise en place d’une ancienne lave liquide qui, en se refroidissant, a développé ces structures grandioses sous l’action des forces physiques. D’autre part, l’intervention de l’érosion durant des milliers d’années qui les ont dégagées.
Les orgues se sont formées au moment ou la lave est passée de l’état fluide à celui de roche solidifiée. Les scientifiques ont observé quatre caractéristiques principales des orgues volcaniques :
- en coupe, chaque prisme présente une structure hexagonale
- les colonnes sont parallèles les unes aux autres, même quant l’ensemble est incliné
- il n’y a pas d’espace libre entre chaque colonne, sauf pour les orgues phonolithiques
- quand il existe des plans de clivages, ils sont perpendiculaires à l’axe des prismes, qu’ils découpent en tranches.
Les roches volcaniques qui ont donné naissance aux orgues ont des couleurs très différentes. Les basaltes vont du gris très foncés, presque noir, au gris clair.Voici trois sites marquants sur le territoire de la vallée de la Sianne :
LA CASCADE DE LA TERRISSE (VEZE)
Une cascade n’est jamais due au hasard. Elle se forme lorsque la rivière n’a pas pu user une roche plus dure que celle rencontrée plus bas sur son cours. Le site le plus significatif est celui de la cascade de la Terrisse (Vèze). Ce lieu illustre parfaitement la résistance à l’érosion d’une coulée de lave basaltique.
LES ORGUES DE LAURIE
LES ORGUES DE BLESLE
Les épaisses coulées de basanites noirs qui dominent le lieu-dit les trois rivières, où La Voireuse, la Sianne se jettent dans l’Alagnon sont impressionnantes. Ces orgues ont fossilisé l’ancien réseau hydrographique.
Point culminant du massif volcanique du Cézallier, le Signal du Luguet était le plus important volcan proche du secteur de la vallée de la Sianne telle que nous la connaissons aujourd’hui..
Le Signal du Luguet (1551m d’altitude) autrefois appelé Mont Cézallier est le point culminant des Monts du Cézallier. Formé il y a plus de cinq millions d’années, l’érosion a effacé les reliefs. Au début de sa formation un immense cratère d’explosion de type maar a craché puis déposé tout autour de lui de grandes quantités de pyrolastiques.
Par la suite, pendant des millénaires, le cratère s’est rempli d’une lave basaltique qui a débordé pour former une coulée. C’est ce lac de lave qui forme un bouclier en relief après des millénaires d’érosion que nous voyons aujourd’hui et qui correspond à la zone boisée.
Le Signal du Luguet est depuis des siècles au coeur des activités d’estive et compte sur tous ses flancs des dizaines de burons et des herbages à perte de vue.
Le petit volcan du Bostbarty (Molèdes) est peut-être le plus petit volcan du Cézallier aujourd’hui visible. Il est relativement proche du Signal du Luguet, le volcan mastodonte du secteur. Une sentinelle en quelque sorte.
Ce petit pointement de lave basaltique, près des brèches de Giniol, est le vestige d’une cheminée qui n’a probablement pas donné de coulée de lave. Il était sans doute entouré d’un cône de scories désormais disparu sous l’effet de l’érosion.
Un site proche de la route facile à découvrir.
Le spectaculaire cirque qui domine le hameau d’Escrouzet (Molèdes, site méconnue du public et pourtant facile d’accès, est formé d’une imposante falaise de basalte très épaisse. Des blocs se détachent régulièrement de la paroi pour alimenter l’éboulis basaltique en contrebas. Un lieu d’où se dégage une belle impression sur le volcanisme dans la vallée de la Sianne.
S’agit-il d’une coulée très épaisse ou bien le remplissage par la lave d’un cratère de volcan ? Le bas de la falaise du site d’Escrouzet révèle quelques surprises géologiques. On trouve en effet des roches argileuses, des blocs de lave en choux fleur. Cette zone de brèche sous la lave révèle les indices de la mise en place des roches dans l’eau.
Les prismes de lave disloquées au fil du temps forment un magnifique éboulis. Les blocs descendent la pente par gravité.
Le Suc Doré est-il à l’origine de la lave qui a rempli le cirque d’Escrouzet où le cirque est-il lui-même le cratère du volcan qui s’est rempli de lave ? Une étude des spécialistes nous le dira peut-être.
Le site du Charouliac/Mont-Pérou, qui domine le village de Laurie, tel qu’on peut voir aujourd’hui, est un ancien volcan démantelé. Il fut très actif en projections et en coulées de lave.
Le seul volcanisme explosif présent sur le Cézallier est le volcanisme de type maar. Dans ce cas c’est la lave et la venue d’eau dans la chambre magmatique qui ont provoqué la formation rapide de grandes quantités de vapeurs d’eau et l’explosion du cratère. Cela s’est passé notamment pour le volcan du Charouliac de Laurie.
Les débris projetés par l’explosion ont formé les pyroclastites abondantes. Des dépôts impressionnants sont particulièrement visibles au dessus des hameaux de Jureuge et Fouillère au pied du volcan du Charouliac.
Un cratère égueulé
Le site du Charouliac/Mont-Pérou qu’on peut voir aujourd’hui est un ancien volcan démantelé. Il fut très actif en projections et en coulées de lave. Un cours d’eau établi à partir du volcan à entaillé le cône sur la face nord-ouest et la coulée sur toute sa longueur.
La basanite bleutée s’est répandue en grande partie vers le nord-ouest ou elle a emprunté un vallée fossile, passant bien au-dessus de Blesle.Le hameau d’Anliac (Laurie) est juste à la sortie du cratère.
Nous sommes en présence d’un volcan à cratère égueulé, c’est-à-dire que l’explosion s’est produite latéralement et la lave a emporté un morceau du cône. Ouvert d’un côté, il a donc la forme d’un demi entonnoir.
Des projections de cendres toujours visibles
Au dessus du hameau de Fouillère, bordant la route vers Molèdes, se trouve un magnifique dépôt de projections volcaniques. Ces pyroclastites sont le résultat de l’explosion du cratère formant un maars du Charouliac situé à 500 mètres de là.
On devine facilement les couches successives de saupoudrage issues de chaque explosion. Ce dépôt est formé principalement de roches volcaniques de toutes formes : cendres, scories, pouzolanes, morceaux de lave...
On remarque également des morceaux de roches du socle primaire arrachés des parois de la cheminée volcanique au cours de l’ascension de la lave venue des grandes profondeurs de la terre.
L’affleurement volcanique du champs de Lair
Sur le bout du plateau de Lair qui supporte l’extraordinaire champs de tumulus de la protohistoire se détache un affleurement de roche formées de cendres et de résidus de projections volcaniques du Charouliac.
Le site permet de comprendre la composition du sol de notre territoire. Les roches forment souvent des couches successives formées par le saupoudrage des retombées après chaque explosion volcanique du Charouliac.
Les grains les plus gros sont tombés les premiers, les plus fins ensuite. Après, une lave basaltique a recouvert ces dépôts.
Un exceptionnel concentré minéral à portée de mains.
Les brèches volcaniques de Giniol, qui culminent à 1307 mètres d’altitude, sont un phénomène issu de l’érosion. Le site est le point culminant du Pays de Massiac. Entre les deux blocs de basaltes qui ont résisté à l’érosion la passe de Giniol est un lieu de communication entre les vallées depuis la protohistoire, un site incontournable qui offre un panorama unique sur la vallée de la Sianne.
La découverte de ce site volcanique s’impose à tous les amoureux de la nature et des beaux paysages, ainsi que pour les passionnés de géologie.
La flore multicolore du printemps et de l’été explose et rend le site époustouflant. Depuis les Brèches de Giniol, l’ampleur du volcanisme et de l’érosion se remarque aisément. Le travail d’usure au fil des millénaires a crée des paysages d’ondulation et de moutonnement coté estives, des dépressions formant des vallées profondes, des versants rocailleux, des pics et des sucs, des plateaux propices aux cultures...
A perte de vue des paysages étonnamment imbriqués, mais qui forment néanmoins une certaine homogénéité qui ne se mesure que d’ici.
Aux brèches de Giniol le pays de Sianne s’expose.
UNE TABLE D’ORIENTATION POUR COMPTEMPLER LES MONTS D’AUVERGNE
La coulée basaltique noire du Planchat située non loin du village de Charmensac a fossilisé l’ancienne vallée de l’Alagnon il y a environ cinq millions d’années. Elle a ainsi moulé le bord de la vallée qu’elle à empruntée. Le cours d’eau passait à cette endroit, comme le révèle le sous bassement du Rocher. Un site géologique de première importance.
Les prismes inclinés issus d’une première coulée, bien visibles sur le rocher, se sont formés perpendiculairement à la surface de refroidissement de la coulée.
Sous nos yeux, nous découvrons un fantastique épisode de l’érosion. La succession de coulées de lave forment une paroi tourmentée.
Aux pieds de la coulée on observe facilement un magnifique lit de galets de l’ancien cours de l’Alagnon entre deux coulées de lave. La coulée à donc remplacé la rivière qui coule désormais 200 mètres plus bas.
Voir le diaporama sur la coulée du Planchat
La roche de Saint-Roman (Molèdes), cheminée volcanique qui a résisté à l’érosion, émerge dans un lieu insolite propice aux histoires de trésors. C’est en tout cas un lieu chargé d’histoire au plan géologique et archéologique.
Depuis le hameau de la Bastide (Molèdes), pour atteindre la roche de Saint-Roman, nous sommes sur le flanc d’une vallée creusée dans le socle gneissique primaire. Cette roche insolite qui domine le paysage au milieu de la forêt toujours plus envahissante, est constituée de lave basaltique formant de très gros prismes en relief. Elle tranche avec les formations voisines.
Après avoir fait le tour de la roche (dégagée en 2003 pat les membres de l’Association Cézallier vallée de la Sianne) on peut constater que le basalte ne s’étend pas plus loin et aurait même tendance à être recouvert par quelques blocs de gneiss sur sa partie ouest un peu moins abrupte.
On se trouve en présence d’un point de sortie d’une cheminée volcanique n’ayant sans doute pas donné lieu à une coulée de lave. La roche a été mise en relief par l’érosion très important qui a formé les vallées qui l’entourent.
Pour ce type de formation, on parle de "Neck" lorque le culot du volcan forme une cheminée bien marquée. On parle de "Dyke" lorqu’il s(agit d’une emission fissurale formant un mur plus allongée.
Dans le cas du beau site du Rocher de Saint-Roman nous sommes en présence d’un formation internédiaire entre les deux.
Au printemps, les anémones pulsatiles mauvent colonisent les lieux. Une fête pour les yeux.
Un site pour l’imagination vagabonde
Le site du rocher de Saint-Roman, auquel est attachée une légende de pièces d’or dans le rocher qui s’ouvre le dimanche des rameaux,a marqué les imaginations populaires ; Sans doute parce que les lieux ont été habités il y a fort longtemps : une abbaye selon la tradition. En tout cas, des traces d’habitations, relevées par monsieur Alphonse Viantié, archéologue local, témoignent de la présence d’un petit château avec "motte" appuyé sur des rochers.
On constate par ailleurs une levée de terre avec un fossé profond ainsi que plusieurs terrasses avec de gros murs. Sans aucun doute, un village formé de quelques bâtiments à l’est et au sud du rocher.
Le magma qui s’échappait pour former la lave, contenait une phase liquide plus ou moins fluide selon sa nature et une phase gazeuse. Ce sont les bulles de gaz piégées dans la lave en se refroidissant qui ont favorisé la création de cavités : deux sur notre territoire, la grotte du Cuze (Auriac-l’Eglise) et la grotte du Cuzet (Charmensac).
Les laves basaltiques que nous trouvons aujourd’hui sur notre territoire étaient à l’époque du volcanisme très fluides. C’est ce qui a permis la formation de coulées parfois très longues. Les gaz s’en échappaient assez facilement.
Dans notre secteur d’Auvergne nous sommes donc en présence d’un volcanisme qui a présenté peu d’explosions mais surtout beaucoup d’écoulement de lave.
On peut expliquer la formation des grottes sous basaltique par l’emprisonnement par la coulée de lave d’une grosse bulle de gaz qui n’a pas pu s’échapper du fait que la lave en s’écoulant se refroidissait rapidement et devenait plus visqueuse. Cette grosse bulle de gaz a par la suite été mise à jour par l’érosion de la lave ou des éboulements. Le creusement de la cavité était complété par des écoulements d’eau, facilités par les fissures dans la roche.
La grotte du Cuze (Charmensac)
Comme sous la patte d’un géant, la curieuse grotte du Cuze ouvre l’accès aux mystères de l’ère du volcanisme en Haute-Auvergne. Entrer dans la grotte sous les prismations géométriques transporte dans un espace hors du temps.
La grotte du Cuzet (Auriac-l’Eglise)
La grotte du Cuzet, occupée par l’homme du Mésolithique (4000 ans avant notre ère), est située à la limite des communes d’Auriac-l’Eglise et de Molompize, près du hameau de La Bousseloeuf. Ce mamelon de lave cahant la cavité domine le « Trou de la Barraque », un vallon encaissé qui s’achève sur les ruines du château d’Aurouse. La cavité se niche sous une superbe coulée de lave, stoppée sur un morceau de terre ingrate, propice aux chênes résistants et aux moutons.
L’infractuosité mesure une dizaine de mètres de profondeur et autant de large, avec seulement un peu plus de deux mètres de hauteur.
D’accès relativement facile, la grotte sert de refuge aux moutons, ce qui explique le muret de pierre sèche élevé sur toute la largueur de l’entrée.
Selon les recherches archéologiques de monsieur Alphonse Vinatié, la grotte, comme les autres du secteur de la vallée de l’Alagnon, a connu une occupation humaine lors de la protohistoire. Située sur les axes de pénétration de la civilisation des chasseurs, la grotte a servi d’ abri temporaire durant les migrations estivales.
Si la grotte n’avait pas été vidée de toutes ses couches archéologiques au cours des siècles, de précieuses informations auraient été d’un grand intérêt dans la connaissance des premiers peuplements de notre région de Haute-Auvergne
Bien assis au centre de la vallée de la Sianne, la silhouette du Chailoru manifeste l’épisode volcanique de la région. Nous sommes en présence d’une très belle cheminée volcanique mise à jour par l’érosion, et qui a favorisé la formation d’éboulis sur sa périphérie. Et c’est du sommet du suc de Lermu que le volcan révèle toute sa stucture.
La plupart des bombes volcaniques que l’on trouve encore dans la vallée de la Sianne proviennent essentiellement du volcan du Charouliac au-dessus du hameau de Laurie. Ainsi, dans un rayon d’un kilomètre, à l’occasion de travaux de terrassement, d’éboulements de murets, de découvertes de pierriers multicentenaires, il est possible de dénicher ces paquets de magma expulsés du volcan.
Bloc de lave projeté par l’explosion d’un volcan, une bombe volcanique a des formes diverses selon la viscosité de la lave, sa trajectoire balistique dans les airs, son mode d’atterrissage et son type de refroidissement.
Leurs formes particulières ont été désignées par comparaison avec des objets usuels : bombe en fuseau, bombe en choux fleur, bombe en boule, bombe en bouse de vaches, bombe en croûte de pain :
Bombe en fuseau : lave liquide ayant tourné sur elle-même lors de son expulsion du volcan. C’est en général la plus belle bombe volcanique.
Bombe en choux fleur : de forme sphéroïdale elle est caractéristique d’une lave trempée (contact lave-eau), sa surface est mamelonnée.
Bombe en bouse de vaches : issue d’un magma très fluide émis par le volcan à très haute température. Ce paquet liquide retombe aux abord de la bouche éruptive. Encore assez molle, elle s’applatit sur le sol. On en retrouve en général plusieurs soudées les unes aux autres.
Bombe en croûte de pain : de forme polyédrique sa surface est profondément craquelée. Elle est issue d’une lave visqueuse riche en gaz.
Bombe en fuseau réutilisée à la fontaine du Roulier (Laurie)
La magnifique bombe en fuseau christianisée, et placée à l’oratoire du Roulier (Laurie) est caractéristique d’un magma fluide. C’est un paquet de lave liquide ayant subi une trajectoire hélicoïdale et retombée froide pour ne plus se déformer. C’est le type de bombe que l’on retrouve le plus aujourd’hui..
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien