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    Le semis à la volée

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  • BON SENS ET MAXIMES

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  • USAGES

    L’indispensable sac de jute pour le grain et la farine

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  • DESTINATION

    Le Cézallier, la nature, les grands espaces...

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  • HEBERGEMENT TOURISTIQUE

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  • GENRE DE VIE

    Notre exposition d’aquarelles sur les burons, actualisée, sera présentée cet été à Vèze

    Une quinzaine de nouvelles reproductions d’aquarelles sur les burons situés sur la commune de Vèze viennent d’être réalisées par l’artiste Alain Delteil. A voir dès le 20 juillet 2024 à la salle (...)


Patrimoine
Les Activités
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La vie agricole : outils et techniques (3)

SEMAILLES D’AUTOMNE
Le semis à la volée
Le semis à la volée

Le semis traditionnel d’automne à la volée, grand travail de l’année agricole, est une technique simple qu’en apparence. C’était d’ailleurs une tâche réservée à l’homme le plus qualifié de la ferme. Ce geste était donc bien plus qu’une technique, mais un art et un rite paysan.

Après le passage de la herse pour casser les mottes de terre, semer les grains était un travail particulièrement délicat, en étroit rapport avec l’étendue du champs labouré. La quantité de graines devait être très également répartie à chaque geste du semeur. Celui-ci balisait un espace correspondant à l’ampleur de son geste, parfois matérialisé par une raie faite de terre labourée à la pioche.

Il y avait une étroite relation entre le rythme de la marche et la distribution des semences, le semeur remplissait sa main du premier pas et jetait au second. La volée avait souvent lieu en deux temps pour un même espace : à l’aller et au retour.

Le semis à la volée supposait d’enterrer rapidement les semences. Pour les recouvrir on avait recours au cours des siècles à des outils à bras, et depuis le début du 19ème siècle en Auvergne des instruments attelés l’araire et le rouleau introduit tardivement dans la région..

MAITRISE DU BETAIL
L’aiguillon à bœuf
L’aiguillon à bœuf

L’aiguillon est un accessoire utilitaire pour stimuler ou guider dans la direction souhaitée le bétail notamment les bœufs lors du travail aux champs et pour la conduite des charrettes. Ce simple objet était souvent confié aux femmes et même aux enfants.

L’aiguillon était en fait un simple et long bâton flexible avec généralement à son bout l’aiguillon métallique pointu fabriqué par le paysan lui-même servant à piquer l’animal. Mais la plupart du temps un léger coup de bâton persuadait la bête à obéir aux commandements à la voix.

TRAVAIL DU SOL
Le racloir pour charrue de labour
Le racloir pour charrue de labour

Le racloir pour charrue tirée par les bœufs ou un tracteur est un petit outil banal mais d’une grand utilité pour assurer un labour correct sur l’ensemble d’une parcelle. Il était utilisé lorsque la terre argileuse finissait par coller sur le versoir métallique empêchant le bon émiettement de la bande de terre à labourer et la réalisation d’une raie ou sillon propre..

Si le raclage ne se faisait pas, la terre s’accumulait sur le versoir rendant sa fonction impossible. Le laboureur utilisait donc le racloir régulièrement si nécessaire avant de commencer une nouvelle raie .

Pour anticiper ces problèmes de « collage » d’argile, le laboureur en début de saison dérouillait sa charrue dans une terre sableuse.

POUR LA MOISSON
L’affutage particulier de la lame de la faux
L’affutage particulier de la lame de la faux

Comme toute lame tranchante qui travaille, la lame de la faux s’usait et s’émoussait à l’usage. De temps en temps, il fallait raviver le taillant. C’était le rôle de la pierre à aiguiser que le moissonneur portait dans un coffin, contenant un peu d’eau et suspendu à sa ceinture. Mais la pierre à aiguiser ne suffisait pas, car il arrivait un moment où le taillant de la faux était devenu trop épais et la faux ne coupait plus. Il fallait alors amincir ce taillant. C’était le rôle de l’enclumette et du marteau à battre.

Pour l’affutage, le paysan démontait la faux, posait la lame sur l’enclumette  et avec le marteau frappait le tranchant qui s’amincissait peu à peu. La lame fixée à nouveau sur le manche et passée à la pierre coupait comme si elle était neuve.

Accessoires pour l’entretien de la faux

Plusieurs petits accessoires indispensables permettaient l’entretien de la faux : l’enclumette, le marteau, le coffin, la pierre à aiguiser.

L’enclumette

L’enclumette de faucheur est une petite enclume portative servant de support lors du battage du tranchant de la lame de la faux lorsque le taillant est perdu. Il s’agit d’une tige en fer forgé massif de 30 à 45 centimètres de longueur et d’un certain poids. L’outil est appointé à la base pour s’enfoncer dans la terre et élargit à son sommet en forme de talon sur lequel le faucheur frappait pour l’enfoncer dans le sol (souvent avec un morceau de bois pour ne pas endommager la tête).

Au deux tiers de la hauteur selon le modèle se trouve un gros rebord ou deux fers plats passés dans une fente de la tige et dont les extrémités sont enroulées en spirales. Cet élément repose sur le sol quand l’enclumette est en place et l’empêche ainsi de s’enfoncer plus.

Le marteau à battre

Le marteau de martelage avait pour fonction de percuter à petits coups le fil d’acier de la lame de la faux renversée sur l’enclumette. Ce marteau à deux têtes opposées, l’une en forme de pyramide tronquée, l’autre à bout carré et assez court.

A son extrémité le manche est percé d’un trou pour raccorder le marteau à l’enclumette lors du transport.

Le coffin

Le coffin est un étui fabriqué avec différents matériaux, le bois, la corne de vache, le fer blanc ou le cuivre dans lequel se plaçait la pierre à aiguiser avec un peu d’eau. Le faucheur le portait à sa ceinture lors de la moisson à la faux. Son aspect variait en fonction de la matière, mais son extrémité se terminait en forme de bulbe à pointe allongée pour ficher le coffin dans le sol afin de le tenir droit pour qu’il ne verse pas son eau.

La pierre à aiguiser

L’aiguisage de la lame de la faux avec une pierre lorsqu’elle ne coupait plus faisait partie du rythme de la fauche. Il s’agissait d’une pierre naturelle à grain très fin, plate, en forme de longue baguette en losange. La pierre devait toujours être mouillée car l’eau, en favorisant le déplacement des particules abrasives, donnait plus de « mordant ». Elle évitait aussi la détrempe superficielle du fil de la lame, que la chaleur du frottement pouvait provoquer.

REGLES DU FERMAGE
Exemple d’un bail rural des années 1930 à Charmensac
Exemple d’un bail rural des années 1930 à Charmensac

Le bail rural est un contrat pour la location d’une propriété rurale entre un exploitant et le propriétaire du bien régit par le Code Rural.. Au cours du 20ème siècle le bail rural agricole a évolué. Voici un exemple de bail pour une exploitation des années 1930 dans la commune de Charmensac qui comprend des terrains, du matériel, des bâtiments d’exploitation et du mobilier. Il précise la durée, l’état des lieux, des charges et des conditions, le prix du fermage, les taxes foncières, les divers frais..

Entre les soussignés :

G……... docteur en médecine à Murat, agissant en son nom personnel, et comme administrateur des biens de sa femme, Henriette Madeleine R………. ; et Monsieur T………….. époux R………., fermier de la propriété du Maigre, suivant bail passé en l’étude de Maître Vigouroux , notaire à Allanche ont été faites d’un commun accord, les conventions suivantes relatives à l’état des lieux, et à la recette du mobilier mort

Article1er La date de sortie étant fixée au 1er mai de l’année du fermage, il est entendu que Monsieur T... laissera ensemencées les mêmes surfaces de terrain que celles reçues de Monsieur Rochette Louis, fermier sortant le 1er mai 1930, savoir : trois hectares en seigle ou froment, un hectare et demi en orge, un hectare et demi en avoine, quatre doubles de vesces de printemps, ces ensemencements devant être livrés en bonne recette, conformes à celles de même nature des propriétés voisines .

Article 2 Monsieur T………... reconnaît avoir reçu de Monsieur R... Louis, fermier sortant et s’engage à laisser à sa sortie, dans les mêmes conditions, le mobilier mort, dont l’énumération suit :

Deux hoyaux en état de service, deux tridents bons, une grande pelle neuve, une hache en bon état, une chaîne en fer, dite traînier, une charrue en bon état et une araire, deux jougs bien usagés,

seize claies de parc et ….....assorties avec leurs fourches, cinquante claies plus fortes et neuves pour fermer les propriétés, un tombereau en bon état avec roues ferrées, un char en bon état avec également roues ferrées, un travail en bon état, un coupe-foin, un vannoir en état de service, seize attaches pour crèches, demi-usagées , un bac en pierre ou mangeoire pour les porcs, cinq stères de bois approvisionnés dans la cour, une fourche en fer et une fourche en bois en bon état, une chaîne pour monter l’eau du puits .

Monsieur T……... reconnaît en outre avoir reçu et le voir laissé à sa sortie : une meule de foin tassé, comprise sous cinq couples ou tenailles à la grange ayant une hauteur de trois mètres quinze centimètres et pour largeur celle de la grange ; une quantité de bottes de paille de seigle du poids de quatre mille deux cent cinquante kilogrammes, et dix-huit doubles décalitres de pommes de terre ;

Article 3 Monsieur T……….. reconnaît avoir reçu en bon état d’entretien l’ensemble des bâtiments d’exploitation et d’habitation, portes et fenêtres en bon état, les clefs existant partout et les vitres à toutes les maisons, sauf aux portes des alcôves de la cuisine, les meubles meublants reçus par Monsieur T... et pris en charge par lui sont : une table de cuisine avec ses deux bancs, un buffet de cuisine usagé, une armoire à linge en bois blanc usagée, une deuxième table en chêne, dix-huit crèches à l’écurie du haut avec leurs râteliers en bon état .

Fait au Maigre, commune de Charmensac, le 26 mars 1930

USAGES
L’indispensable sac de jute pour le grain et la farine
L’indispensable sac de jute pour le grain et la farine

Utilisé depuis des siècles pour conditionner, transporter des denrées, conserver, commercialiser, le sac en toile de jute, matière de fibre naturelle, était d’un usage courant dès le cours du 19ème siècle en Auvergne pour le conditionnement et le transport du grain et de la farine, de la pomme de terre, de la lentille...

Le sac de jute était le plus utilisé dans le monde agricole comme matériau de protection des céréales car il associait de bonnes capacités de résistance à un coût modéré. Il pouvait être réutilisé plusieurs fois car sa bonne résistance mécanique réduisait les risques de déchirures. De plus, il protégeait efficacement les produits des rayons du soleil tout en les laissant respirer.

La manipulation des sacs était rendue facile grâce à sa matière peu glissante. Ainsi, on pouvait édifier des piles de sacs sur des charrettes pour les porter au moulin et les monter dans les greniers.

Lors des battages on portait le sac de grain d’environ 80 kilos sur l’épaule pour le monter dans le grenier pour le stockage ou le séchage. Chaque paysan fournissait ses sacs.Mais parfois les porteurs utilisaient leurs propres sacs . Denis Hermet raconte ce moment au hameau du Lac quand les hommes assuraient cette fonction lors des battages dans les fermes : « un homme fixait alternativement, un sac de jute à chaque clapet de la batteuse, ouvrait la trappe et veillait à son remplissage. Le sac plein, il le libérait, le fermait avec une méthode bien particulière, le plissage et le liait avec une ficelle en faisant une double boucle.

Un autre homme rangeait les sacs pleins en attendant les porteurs. Quand le porteur arrivait, les deux hommes prenaient un sac plein à chaque extrémité. Deux ou trois balancements, le sac s’envolait et atterrissait sur les épaules du porteur qui avait fait un quart de tour pendant que le sac était en l’air. Le porteur prenait alors d’un pas régulier "la montade " qui conduisait au grenier en maintenant le sac fermé avec sa main. Là, il se libérait de son fardeau, tirait sur la boucle de la ficelle, soulevait le fond du sac. Le grain s’écoulait alors dans la parcelle du grenier qui lui était réservée sur une cinquantaine de centimètres de hauteur, en séparant les différentes céréales par des planches. Les sacs étaient soigneusement vidés de tout grain pour éviter que les souris ne les trouent... »

Certaines fermes avaient installé des poulies pour pouvoir monter les sacs avec une corde comme dans les moulins. Parfois le grain restait stocké dans des sacs plus grands en attendant le passage d’un négociant.

Au moulin des sacs identifiés

Le sac de jute était incontournable pour conditionner et stocker la farine produite dans les moulins, la préservant ainsi de l’humidité ou des parasites éventuels. Les sacs de farine des différents moulins en activité étaient tous marqués par l’identité visuelle du moulin marquant ainsi la provenance de la farine et l’identité de l’opérateur, en fait le patronyme du moulin. Les trois moulins hydrauliques de la vallée de la Sianne et de Blesle par exemple avaient leur sac de farine bien identifiés.

Michel Tissidre se souvient qu’au moulin de mon père à Auriac-l’Eglise « une plaque en fer permettait de marquer tous les sacs. Ce marquage s’effectuait une fois le sac plein et bien à plat,toujours au pochoir pour éviter les coulures. A la minoterie il y avait toujours deux bidons d’encre : un noir et un rouge... La farine était mise par le meunier dans des sacs de 100 kilos qu’on appelait « balle de farine » quand ça partait chez les boulangers... »

Durant la Seconde Guerre Mondiale l’armée d’occupation allemande réquisitionnait de la farine avec son propre marquage de sac.

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