Les objets de piété
Les liens qui unissaient le monde de la terre à la foi de la religion catholique s’écoulaient tout au long de la vie sous le regard de Dieu et se traduisaient par de nombreux rites quotidiens de la famille. Les marques religieuses abondaient dans toutes les pièces de la maison paysanne. Elles y conservèrent une place importante jusqu’aux années 1960.
La plupart des intérieurs anciens ont conservé la même fidélité aux traditions héritées de siècles de pratiques religieuses : images pieuses, statues de la Vierge Marie, crucifix, bénitiers, chapelets, buis bénit... peuplent ces maisons paysannes et témoignent d’un temps d’accumulation d’objets de piété aux côtés des souvenirs familiaux.
Espace privilégié de l’exposition dans la maison d’objets importants pour la famille, la manteau de la cheminée de la salle commune accueillait à la fois des marques religieuses et des objets usuels.
A l’intérieur des alcoves, au-dessus du lit on plaçait aussi des objets de vénération ou de prière plus personnels : gravure de saint guérisseur, image et statue de la Vierge de Lourdes ou d’un lieu de pélerinage régional... Dans cet espace clos et intime, ces objets avaient une double évocation : strictement religieuse mais aussi affective liée au cadeau souvenir d’un pélerinage.
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Le bénitier de chevet est un objet qui était présent dans toutes les familles de tradition chrétienne. De petite taille il est composé d’une petite vasque et d’une plaque décorée.
Le bénitier présenté ici provient d’une maison d’Auriac-l’Eglise. L’applique est classique dans sa décoration. Le crucifix d’abord, au centre, d’ou part un rayon de gloire signifiant la puissance et l’éclat du règne du Christ. Sa base qui repose sur une représentation de la sphère terrestre est enroulée par un serpent qui représente la mal qui domine le monde, mais qui est sauvé par la croix.
L’objet de dévotion est surmonté de trois angelots de style baroque pouvant représenter les anges gardiens. L’entourage de l’applique est finement stylisé et comprend de chaque côté un feuillage.
La base du bénitier est constitué par une simple coquille qui sert de petit bassin pour recevoir l’eau bénite
Le bénitier était suspendu à l’intérieur des maisons, soit dans l’entrée, soit le plus souvent dans la chambre à coucher à la tête du lit ou à l’intérieur de l’alcove. L’eau bénite par le curé de la paroisse servait aux croyants catholiques à faire le signe de croix.
Le bénitier de chevet est apparu dans nos campagnes à la fin du XVIème siècle après le Concile de Trente, tout comme les autels baroques des églises, en réaction à la Réforme protestante. Il s’agissait pour l’Eglise catholique d’instruire le peuple des vérités de la religion, notamment par l’image.
DETAILS DU BENITIER
Autres bénitiers présents dans les salles communes de l’habitat ancien
Le chapelet en grains de buis ou autres essences de bois précieux était souvent accroché bien en évidence dans la salle commune sur la façade de l’alcôve ou de la cheminée il était alors de grande dimension. Au 19ème siècle l’Eglise catholique a encouragé la dévotion avec le chapelet qui s’offrait fréquemment en cadeau.
La pratique du chapelet a tenu une telle place dans la vie des familles rurales qu’elle suscita une industrie très prospère notamment en Haute-Loire et dans le Pays d’Ambert. Elle employait encore en 1947 environ 4000 personnes pour cette activité.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien