Activités traditionnelles
Pendant des siècles, des générations de Cantaliens ont pu vivre de façon autonome et en adéquation avec leur environnement : culture de la terre, élevage, fabrication d’outils, soins à base de plantes médicinales, taille des arbres, construction et entretien de l’habitat, jeux traditionnels, rôle essentiel des femmes dans la vie quotidienne...
Quand la photographie restitue ces moments de vie, c’est toute une histoire locale qui ressort des albums de famille et de la mémoire des anciens...
Les métiers font partie intégrante du patrimoine culturel. Au-delà des gestes et des compétences, des principes et des règles des différentes activités professionnelles, c’est tout un savoir-faire et un art de vivre venus du fond des âges. Doucement ces métiers de proximité se perdent dans l’oubli collectif. Les images sont là pour faire mémoire.
Un travail de mémoire peut se construire en rassemblant diverses traces des métiers pratiqués dans les villages de la vallée de la Sianne. Aujourd’hui, la plupart des métiers traditionnels ont disparu :
charron, vannier, fileuse, chaudronnier, rétameur, gentianaire, meunier, cordonnier, menuisier, chaumier, scieur de long, bûcheron, bouvier, berger, buronnier, bourrelier, tonnelier, laitier, maréchal-ferrand, forgeron, faucheur, laboureur, maçon, mineur, sabotier, vigneron, conducteur de battage, distillateur, chaufournier....
Le père Laurent sur le chemin muletier près du bourg de Vèze (1991)
On trouvait autrefois dans les villages et les bourgs une grande diversité d’activités et de commerces polyvalents indispensables à la vie en milieu rural.
Lorsqu’on avait besoin d’aides particulières selon les saisons on n’allait pas bien loin chercher les personnes compétentes comme le bucheron, le conducteur de la locomobile pour les battages, des journaliers pour les moissons et les vendanges, le tondeur de moutons, le couvreur, l’alambic ambulant....
On vivait en autarcie dans un territoire bien connu avec son café-épicerie, parfois la boulangerie, ses métiers du bois et du fer..
La vie moderne a ébranlé toutes ces assises des villages communautaires. Jusque dans les années 1960 qui ont marqué une révolution agricole et sociétale par l’ampleur des transformations de toutes les activités traditionnelles, les progrès de la mécanisation, les nouveaux modes de vie, l’exode vers les villes. Seules restent les photos de ce temps des métiers de voisinage, traces de la mémoire de la vie d’avant.
Machine à vapeur placée à la demande dans les villages pour la batteuse ou l’allambic (début 20ème siècle)
Transport des arbres vers la scierie (Vèze, vers 1910, sur plaque de verre)
Dans chaque hameau un four communal, imposant par sa masse, mêlait régulièrement les habitants avec une étonnante convivialité les jours de chauffe. Le four avait un rôle essentiel dans la vie quotidienne. Et les anciens se souviennent encore de la mobilisation des familles pour « le jour du pain ».
Pour la cuisson du pain il fallait d’abord faire provision de bois sec et préparer la pâte la veille, puis chauffer le four durant plusieurs heures, ensuite faire tomber la braise, balayer le foyer, rassembler les paillassons, puis enfourner les tourtes préparées par les femmes. Après le pain le four recevait la fournée de pâtés de viande, de tartes, de pompes aux pommes...
Longtemps laissés à l’abandon, les fours à pain du territoire sont progressivement restaurés. Certains sont remis en marche occasionnellement. Par leur présence ils marquent l’espace et rappellent la vie d’avant
Au four communale de Laurie (1943)
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Au four du hameau de Bonarme (Molèdes)
Café Paulhan (Bourg d’Auriac-l’Eglise)
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Café-hôtel André (Bourg de Molèdes, 1930)
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Café-hôtel au hameau de Fournial-bas, à proximité de la mine argentifère
C’est l’établissement des premières laiteries dans le Cézallier dès la fin du 19ème siècle qui a incité les petites fermes à se pourvoir d’un âne. A la belle saison, comme la traite avait lieu dans les près, pour transporter les bidons de lait (d’abord en fer puis en aluminium) l’âne fut utilisé comme animal de traction, les chemins étant souvent peu carrossable.
Brave bête et de bon service, patiente, peu exigeante en nourriture, sa présence est devenue une nécessité pour la commercialisation du lait aux laiteries avant que ne soit instauré le ramassage par camion citerne. Pour ramener le lait de la traite cette corvée quotidienne était donc dévolue à l’âne qui portait les bidons de chaque côté sur un bât en bois ou tirait un « charretou ».
L’âne transportait sa cargaison jusqu’à la laiterie la plus proche et souvent rapportait dans ses bidons du petit-lait pour les porcs. Une réelle proximité existait avec l’animal à qui l’on donnait des noms sympathiques comme Pompon, Baptistou... On l’attelait aussi parfois à une voiturette pour aller faire les commissions au bourg.
Chaque jour après la traite la famille est mise à contribution pour le transport du lait (Hameau de Béteil ; Feydit/Allanche, 1961
Pompon, une aide précieuse pour le transport du lait après la traite quotidienne (Hameau de Béteil, Feydit/Allanche, 1960)
Le jeu de quille de 8 a connu un grand succès dans la première moitié du XXème siècle en Auvergne. Cette discipline était rustique et physique car la boule pesait plus de quatre kilos. Ce jeu traditionnel était pratiqué dans les villages de la vallée de la Sianne. Images souvenirs...
Partie de jeu de quille sur la route du fond de vallée (D9 aujourd’hui) qui servait d’aire de jeu vers 1920 au hameau d’Allagnon (Molèdes)
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La pause dans une partie de jeu de quille au bourg de Vèze (vers 1930)
Gabriel Vernière, hameau de Bresolles (Molèdes, années 30)
Alphonse Roux aux Brèches de Giniol (Molèdes 1928)
Berger sur la D9 près du hameau de La Croze (Auriac-L’Eglise,1960)
Le père Mangin et sa chèvre au début du 20ème siècle (Chavanon)
Le gour à chanvre du hameau de Serre Bas (Auriac-l’Eglise), non loin d’un petit moulin à réservoir est encore visible sur le Ruisseau de l’Eglise. Il est le témoignage de l’utilisation du chanvre dans le pays et de la proximité de chenevrières ou de horts à chanvre autrefois.
Lorsque les tiges de chanvre étaient bien sèches, il fallait les « rouir », c’est à dire les faire séjourner dans l’eau assez longtemps. Cette opération avait pour but de produire de la fermentation, la dissolution de la matière mucilagineuse qui unit les fibres entre elles et qui forment la contexture de la tige. Cette opération s’appelait le rouissage. (Photo prétexte)
On utilisait donc les différents cours d’eau sur lesquels avaient été aménagées des flaques d’eau dormante des « gours à chanvre » appellés aussi « routoir ». Le chanvre y était maintenu au fond du « gour » par de grosses pierres et y restait jusqu’à ce que les fibres fussent entièrement désagrégées.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien