Les moulins à réservoir
Les moulins situés sur des ruisseaux à faible débit disposaient d’un réservoir légèrement surélevé par rapport à la salle des meules.
L’eau agissait en raison de son poids.
Ces moulins au service de petites communautés villageoises, n’allaient que par "éclusée ou "boutade", principalement au printemps et à l’automne, périodes durant lesquelles un lâché d’eau était suffisant pour faire tourner les meules.
Trois moulins à réservoir sont encore visibles dans la vallée de la Sianne. Ceux du hameau de Chazelou et de la Terrisse (Vèze) disposent d’un réservoir dans un creux naturel. Celui de Serre-Bas (Auriac-l’Eglise) est entouré d’un muret.
Ce petit moulin du 18ème siècle sur le bord des Estives, a l’abandon au milieu des broussailles, est le témoin des petites constructions édifiées pour les besoins communautaires. Situé en contrebas d’un terrain marécageux, dominé par les grandes constructions traditionnelles du hameau de Chazelou (Vèze), le petit moulin trapu résiste tant bien que mal et reste encore debout au milieu d’un pré bossu.
Peu d’eau à cet endroit où coule un faible ruisseau au débit irrégulier en provenance de la montagne de La Jarrige. Les vestiges du bief et du réservoir sont encore là et montrent l’organisation parfaite et maîtrisée de l’acheminement de l’eau vers le moulin.. Le moulin ne devait fonctionner que pour les besoins du hameau tout proche.
Construction solide, faite pour traverser le temps, la voûte est formée de pierres posées sur le champs, comme les burons des Estives non loin de là. Au fond de la petite pièce voutée, à peine visible à cause des éboulements, on remarque l’arrivée du bief, point de passage de l’eau pour actionner les meules. Les anciens du villages ont vu avec le temps les chutes de pierre recouvrir l’énorme meule jusqu’à la faire disparaitre du regard.
Le moulin à réservoir de Chazelou est tombé dans l’oubli depuis plus d’un siècle. Il reste avec les burons de Villeneuve à proximité le témoin d’une vie pastorale révolue.
Le moulin du hameau de La Terrisse sur le bord des Estives du Cézallier oriental est composé d’une seule salle voûtée en pierre sèche. Un bel exemple des moulins à réservoir. Il est le plus proche des sources de la Sianne, isolé, accroché à la fin de la pente du mont Chastel qui descend jusqu’à la rivière. Le réservoir de 1,50m de profondeur était alimenté par un bief.
La prise d’eau était située près du seul pont à double arche sur la Sianne. Les vestiges du dispositif d’alimentation du moulin en eau sont encore bien visibles. Le moulin fonctionnait par boutade.
L’énorme meule en pierre adossée sur le mur de la façade, près de la porte d’entrée du moulin, témoigne s’il en était besoin des origines et des fonctions de cette construction solide comme les burons des estives non loin de là.
Le dernier meunier connu fut Monsieur Delpirou vers 1850.
Le moulin de l’Abbesède, du nom du pacage où il est implanté, est tapis au fond d’un vallon à Serre-bas. Le petit édifice qui date du 18ème siècle est situé sur le ruisseau de l’Eglise, affluent de la Sianne. Il représente une construction caractéristique des petits moulins de village situés sur de faibles cours d’eau. L’édifice avait bénéficié d’une qualité d’exécution. Tout au long du 20ème siècle il a servi pour entreposer une réserve de foin. Il est désormais abandonné.
Difficile d’imaginer qu’il y avait sur le ruisseau de l’Eglise un moulin. Sa situation ne devait pourtant rien au hasard puisque le moulin est situé entre le hameau de Serre-bas et Serre-vieille, ce dernier village aujourd’hui entièrement disparu. La population évitait de descendre au bourg d’Auriac l’Eglise pour faire moudre leur grain.
Le petit moulin comprenait une unique salle et il y a quelques années encore, lorsqu’on pénétrait à l’intérieur, on découvrait toujours à leur place les deux grosses meules usées, à croire qu’ici, il n’y avait pas si longtemps on broyait des céréales.
Un vaste réservoir entouré d’un muret de pierre sèche stockait l’eau dérivée du ruisseau de l’église. Il assurait une force hydraulique suffisante pour actionner le mécanisme de concassage.
C’est au milieu du 19ème siècle que le dernier meunier de la famille Chambon faisait fonctionner le petit moulin.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien