Objets du culte catholique
Parmi les objets que possédait la vieille église de saint Julien de Chanet, la croix processionnelle datée du XVème siècle est d’un grand intérêt car est l’un des rares témoignages de l’orfèvrerie sanfloraine de la fin du Moyen-Age. Elle est désormais conservée dans le trésor de l’église saint Jean- Baptiste d’Allanche. Elle est classée au objets historiques depuis 1965.
La croix processionnelle qui mesure 28 cm de haut sur 20 cm de large se compose, selon la technique habituelle, d’une âme de bois sur laquelle sont fixées des lames d’argent repoussées et des motifs repoussés, estampés et ciselés. L’oeuvre à beaucoup souffert avant qu’elle ne soit redécouverte dans les gravats de l’église abandonnée dans les années 1960.
Les deux poinçons présents sur l’avers et le revers de la croix attestent de son époque de création. Un poinçon rectangulaire placé derrière l’auréole du Christ représente le seing à une fleur de lys assise sur un S, une marque de Saint Flour en exécution des lettres patentes de Jean de Berry du 7 août 1378. Un autre poinçon rectangulaire horizontal est lui placé au revers de la croix entre les pattes de l’agneau avec les initiales gothiques LD, un maître orfèvre non identifié à ce jour.
L’iconographie de la croix est sans surprise pour un tel objet de culte catholique. Sur l’avers, le Christ est au centre, entre la Vierge et saint Jean l’Evangéliste. Au carré de la croisée, figure une croix de Malte sur fond gravé, comme sur le nimbe du Christ. Au revers, à la croisée l’on peut voir l’Agneau mystique et une inscription latine « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde », un texte liturgique de la messe.
Des quatre motifs des évangélistes qui selon l’usage fréquent ornaient les bras de la croix, trois seulement subsistent. En haut, l’aigle tient des pattes et du bec la banderole sur laquelle se lit ’ S IEHAN. Dans la partie inférieure, le personnage ailé et auréolé revêtu d’une longue robe aux plis cassés, porte à deux mains un phylactère avec son nom : S MATIEV. Sur la traverse de gauche, le boeuf aux larges ailes courbe sa tête auréolée et foule des pattes la banderole qui porte son nom : S LVC. Le motif qui représentait le lion de saint Marc à disparu. Les attitudes sont naturelles et vivantes, l’orfèvre du XVème siècle a su illustrer d’étroites surfaces avec un certain art.
La croix de Chanet à beaucoup souffert, mais elle révèle une belle composition dans laquelle l’argent est abondamment utilisé pour les motifs décoratifs et les différents personnages..
Sources : Abel Beaufrère, Revue de la Haute-Auvergne (1964). Catalogue de l’exposition Les Majestés du Cantal (1992)
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