Les moulins de communautés villageoises
Les moulins de villages racontent le pays. Les ruines des anciens moulins sur tous les cours d’eau témoignent encore aujourd’hui de l’intense activité meunière sur le territoire. Elles font partie des lieux privilégiés de la mémoire et des traditions artisanales.
Situés au hameau de La Tour, là ou la Sianne perd son allure de ruisseau, les bâtiments de deux anciens moulins subsistent encore. Ces deux moulins étaient alimentés par un long bief où l’eau coule toujours.
Le grand moulin du hameau de La Tour
Le grand moulin dont la partie habitation a été démolie a fonctionné jusqu’à la fin des années 40. Le dernier meunier fut monsieur Louis Bastide.
Le petit moulin à chanvre
A l’entrée du hameau l’on remarque un minuscule édifice dont la couverture en tôle à remplacé le chaume. C’est le plus petit moulin sur la Sianne, un moulin à chanvre qui a fonctionné jusqu’au début du 20ème siècle, période durant laquelle la culture du chanvre a progressivement disparu de la région. Sa grosse meule en pierre (la gisante) est toujours en place sur son cadre de bois.
Un autre moulin, plus ancien, en amont du village, "le moulin Godet" a aujourd’hui totalement disparu. Seules quelques fondations restent encore visibles.
Situé dans un étroit encaissement, coincé entre la Sianne et la route départementale, les moulins du hameau de Fournial occupent l’emplacement d’anciens moulins seigneuriaux qui dépendaient du château de Colombine dont il reste la tour carrée du 13ème siècle. Plusieurs moulins se sont succédés en fonction des évolutions technologiques.
La minoterie du hameau de Fournial
Les bâtiments visibles aujourd’hui datent du début du 20ème siècle. La grande roue à aube qui se trouvait sur le côté la minoterie principale a totalement disparu. Aussi, seuls les témoignages des anciens permettent d’imaginer qu’en ces lieux une intense activité de meunerie a existé.
Pendant la première guerre mondiale, le meunier a été réquisitionné avec ses chevaux. Ce fut début de la fin d’une activité meunière de plusieurs siècles à Fournial.
Dans les années 1920, la mine argentifère, située au-dessus du hameau acheta toutes les maisons du village qui abritèrent différents services mis à la disposition des 200 ouvriers dont beaucoup d’immigrés polonais (dortoirs, cantine, et même un petit cinéma.
A la suite du démantèlement de la Société Métallurgique du Centre, les moulins et toutes les maisons du villages, dont la belle maison du meunier furent revendues. La plupart abritèrent pendant plusieurs années une colonie de vacances d’adolescents de la Société automobile Ford. Depuis, les maisons ont été revendues à des particuliers.
Le petit moulin à céréales de Fournial
Le moulin du hameau de Riol est le seul de la vallée situé sur la rive droite de la Sianne. Aujourd’hui transformé en habitation privée, les bâtiments sont uniquement accessibles par un pont de pierre autrefois fermé par un portail en fer. Le moulin qui est précédé d’une vaste cour possédait son propre pigeonnier et four à pain. C’est l’un des plus anciens moulins de la vallée de la Sianne.
Des documents d’archives nous apprennent qu’un moulin à huile fonctionnait déjà au 16ème siècle sur le même emplacement. Ses fondations sont encore visibles. La grande meule de plus de deux tonnes récemment découverte dans la terre plus du moulin confirme l’existence d’une très ancienne activité meunière au hameau de Riol.
Le moulin de Riol a cessé toute activité à la fin des années.
Pendant la Révolution le moulin a toujours fonctionné et les habitants y cachaient des prêtres réfractaires. Le souterrain qui conduit à une cache près de la rivière existe toujours. Cette pièce de deux mètres carrés, qui était un refuge temporaire est recouverte par une vieille meule dont le trou central, l’oeillard, permettait de passer de la nourriture.
C’est au moulin de Riol qu’est né le 24 août 1816 Louis Vigouroux qui devint prêtre. Il fut aussi un habile architecte et fondateur de la Mission Catholique de Saint-Louis en Nouvelle Calédonie.
Aujourd’hui, il ne reste plus rien du moulin (Photo 1995)
Le moulin du Fourmillat était situé en contrebas du village de Feydit sur le côté du ruisseau de la Gazeuse. Il ne reste plus rien du bâtiment. Mais l’emplacement est toujours repérable par la canalisation en pierre sur quelques mètres du ruisseau et une réutilisation insolite d’une meule. La famille des anciens meuniers conservent la clochette du moulin ornée de trois fleurs de lys. La meule a été placé sur le ruisseau pour faciliter le passage après la guerre de 39/45.
Au pied du bois de Combalu, bien assis sur l’étroite bande de terre du fonds de la vallée, le moulin de Conche-bas a encore fière allure. Transformé en maison d’habitation, la bâtisse abritait au 19ème siècle des mécanismes pour broyer le blé et le seigle selon la mémoire locale. Rrois meules de pierre sont alignées sur le sol devant le moulin et forment une terrasse originale. Ces trois cercles de pierre représentent encore le fort symbole de l’activité de meunerie à cet endroit de la vallée.
Situé au fond de la vallée en bas des pentes du bois de Combalu, sur la rive droite de la Sianne, dans un endroit fort isolé, sont encore visibles les ruines du moulin dit de la Pyronée. Celui-ci était en pleine activité au 18ème siècle et a servi de point de repère sur la carte de France réalisée par les frères Cassini. Les ruines sont toujours signalées sur la carte IGN.
Aujourd’hui la nature a repris ses droits, mais les ruines prises dans une épaisse sapinière ne laissent aucun doute sur l’affectation des trois bâtiments qui se font face. On y accède encore par un petit pont de pierre en forme de dos d’âne.
Si l’on sait peu de chose sur le moulin, le site lui était connu depuis plusieurs siècles grace à une source d’eau minérale aux vertus médicinales reconnues.
Sur la droite du ruisseau de la Meule qui descend de la montagne de Ciment sur laquelle s’étendent les premières estives se trouvait le moulin de la Rase non loin du hameau du Lac au lieu-dit Le Monti. Les ruines de cet ancien moulin et sa réserve d’eau sur l’arrière sont encore visibles sur le bord du chemin de liaison entre le bourg de Vèze et le hameau du Lac emprunté par des générations de paysans et d’écoliers. Une légende marque les lieux, celle des filles du diable qui dansaient nues sur les meules du vieux moulin.
Sur le même ruisseau, en aval du moulin au lieu-dit "L’estanche, un autre moulin plus ancien existait selon la mémoire collective. Ses traces ont complètement disparu.
Le petit moulin du hameau d’Allagnon, village situé à mi chemin du parcours de la Sianne, s’appuyait directement dans le lit de la rivière Sianne. Depuis 2010 on ne voit plus les ruines embroussaillées de deux bâtiments qui ont été rasées. Nos photos resteront les derniers témoins de ce que fut ce petit moulin de village.
LA TRISTE FIN DU PETIT MOULIN
Dans la nuit du 1er août 1910, les habitants d’Allagnon furent réveillés vers deux heures du matin par une grande lueur qui éclairait le hameau. C’était le moulin du père Verdier qui brûlait.
Selon le journal "Le Courrier d’Auvergne" qui relate les faits, la toiture en chaume du petit bâtiment s’effondra rapidement en faisant jaillir de nombreuses étincelles, faisant craindre l’incendie des maisons proches du moulin de l’autre côté du chemin. Grâce aux prompts secours et à la vigilance de tous les habitants, seul le moulin sera détruit.
Cet évènement tragique marqua la fin de l’activité du moulin d’Allagnon. Auguste Verdier le meunier s’exila à Paris et trouva du travail dans l’usine Dubonnet jusqu’à la seconde guerre mondiale.
Près de la route, adossé à une cabane, une grosse meule signalait aux passants il y encore quelques années qu’à cet endroit l’on venait autrefois moudre son grain.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien