La production du miel
Les ruches en paille de seigle avaient fière allure autrefois aux abord des hameaux de la vallée de la Sianne et sur le Cézallier, bien assises sur leur lauze. Elles apportaient aux paysages un petit air de mardi gras. Seules aujourd’hui les ruchers à cadres accueillent les butineuses.
La fabrication des ruches en paille de seigle n’avait pas de secret pour Antoine Vidal. La technique traditionnelle des ruches en paille que l’on pratiquait dans tous les hameaux avant l’apparition des ruches en bois après la seconde guerre mondiale, a pratiquement disparu. Avant sa disparition Antoine nous avait transmis son témoignage.
A Fouillère et à Fontdevialle, quelques ruches en paille ont côtoyé celles en bois, rappelant le temps ou ce matériaux vivant et simple connaissait son heure de gloire. La paille de seigle coiffait habitats et granges et la ruche des abeilles.
Antoine Vidal* qui habitait le hameau de Fouillère fut le dernier fabricant de ruches en paille. Il tenait son savoir-faire de son père qui entretenait une trentaine de ces poupées de paille. « Cette ruche traditionnelle est idéale disait-il pour les abeilles, car il n’y fait ni trop chaud ni trop froid. La paille de seigle est un excellent isolant qui permet de laisser les abeilles dehors toute l’année ».
Même si la production de miel est trois fois moins importante que dans les ruches modernes en bois, Antoine tenait toujours en 2001 à mettre une partie de ses essaims dans des ruches en paille « pour perpétuer une tradition », et tant pis si la récolte du précieux produit était plus délicate.
La fabrication d’une coiffe en paille de seigle s’apparentait à l’art du vannier. Tout commençait à l’automne par une coupe du végétal à la faucille « pour ne pas casser les tiges, sinon elles prendraient l’eau et seraient donc inutilisables ».
Confectionnées pendant l’hiver les nouvelles coiffes étaient appelées à remplacer les plus anciennes, celles de plus de vingt ans. « Il faut surtout bien secouer la paille, précisait Antoine, et la débarrasser des brins trop courts et des mauvaises herbes »
Pour fabriquer la ruche elle-même on utilisait le même procédé que les paillats, ces corbeilles ou reposait le pain avant d’être enfourné. On passait la paille dans un anneau de bois afin d’obtenir une sorte de boudin bien rond et régulier qu’il suffisait d’enrouler sur lui-même en le liant avec de très longues ronces, dépossédées de leurs épines, sectionnées en deux et bien lissées. La ronce a un atout, elle ne pourrit pas.
De ces opérations ancestrales, naissaient la beauté et la longévité de ces ruches en paille que l’on pouvait encore découvrir ici et là dans la Vallée de la Sianne il y a peu de temps.
Antoine nous a quitté depuis cet entretien
Autrefois la plupart des familles paysannes avaient quelques ruches. Le paysan par tradition se faisait aussi apiculteur sans formation particulière si ce n’est l’expérience acquise des anciens. Récolté de façon artisanale le miel était un précieux apport pour les familles. Il remplaçait souvent le sucre. Les vertus bienfaisantes du miel étaient connues de tous.
Réalisées durant l’hiver les anciennes ruches en pailles ont désormais laissé la place aux ruches à cadre. Quelques ruchers sont posés ici et là sur les côtes de la vallée de la Sianne et sur le Cézallier.
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