La faune
La vallée de la Sianne et le versant oriental du Cézallier, marqués par des reliefs contrastés, offrent des habitats naturels qui permettent l’épanouissement d’une faune riche et variée.
Aux cotés de la faune sauvage, des races domestiques aux caractéristiques spécifiques (Salers, Bizet...) ont intégré différents sols et espaces.
La qualité d’un territoire dépend aussi d’une multitude de services écologiques souvent irremplaçables : pollinisation des plantes par les insectes et les oiseaux, sélection naturelle des espèces, maintien d’un équilibre par la chasse raisonnée...
La biodiversité se définit au regard de la variété des écosystèmes. Espaces agricoles, forêt, eau, animaux...forment un tout. C’est cette cohabitation permanente qui permet la conservation du territoire. La vallée de la Sianne s’en sort plutôt bien !
Cet oiseau de la même famille que les cigognes fait sa réapparition dans nos vallées depuis quelques années. Des couples de ce grand échassier sont régulièrement observés près de la Sianne sur le secteur du hameau de Riol (Auriac-l’Eglise) et non loin de Ferrière-bas (Blesle), ainsi que près d’Alagnon (Molèdes).
La silhouette du héron cendré se caractérise par un long cou, un bec pointu et de hautes pattes. Son observation procure un réel plaisir car le héron cendré peut demeurer longtemps immobile. Son retour dans la vallée de la Sianne manifeste la qualité du biotope. (photos avril 2009).
Il est difficile d’observer la loutre dans son milieu naturel. On repère donc sur le terrain les indices de sa présence. C’est ce qu’une jeune stagiaire en BTA gestion de la faune sauvage a réalisé sur le cours de la Sianne. Bilan de sa prospection : la loutre est bien revenue dans la vallée de la Sianne.
Pour vérifier sur le terrain la présence de la loutre, notre jeune stagiaire a utilisé la méthode classique qui consiste à sélectionner un secteur d’échantillonnage tous les cinq kilomètres le long de la Sianne. Sur chacun des secteurs définis, elle a recherché des indices de présence sur 300 mètres en amont sur chaque rive et de même en aval.
Dès qu’un indice était découvert, le secteur était noté positif.
Secteurs d’observation :
point 1, le lieu dit les trois rivières, confluence de l’Alagnon, la Sianne et la Voireuse.
point 2, Gué de Ferrière-bas
point 3 pont de confluence Sianne-Ruisseau de l’Eglise
point 4 confluence Sianne- Ruisseau de Vaurèze
point 5, pont du hameau de Fournial
point 6, Bonarme, confluence Sianne-Ruisseau d’Alari
point 7 hameau de Conches-bas, confluence Sianne-ruisseau de la Meule
point 8, Vèze, vallée de La Tour, confluence Sianne-Ruisseau de la Fontaine-Saint-Martin
point 9, Retenue artificielle sur la Sianne de la Bruyère
point 10, Tourbières de Tioulouse-haut sur la Sianne
Les indices de la présence de la loutre sont multiples. Certains sont mêmes caractéristiques de l’espèce et plus facilement détectables que d’autres.
LES EMPREINTES
La loutre laisse généralement des empreintes sur une pierre, une touffe d’herbe ou sur un monticule de sable qu’elle fait elle-même. Ainsi, à chaque fois que l’animal sort de l’eau il laisse une empreinte qui sert à marquer son territoire et qui permet aux autres individus de l’espèce de se reconnaître. Il a été constaté que la loutre marque des endroits stratégiques. Des empreintes ont été trouvées sous les ponts et aux confluences des ruisseaux. "Ces empreintes sont très caractéristiques reconnait Anaïs Lebrun, elles sont d’un brun verdâtre, dégagent une très forte odeur de poisson et de multiples fragments d’arrêtes de poissons sont visibles".
LES TRACES
Les traces de la loutre laissées sur le sol des berges sont elles aussi caractéristiques de son passage. On distingue les cinq doigts et la pelote digitale. Souvent deux empreintes sont superposées, elles correspondent à la patte avant et à la patte arrière de l’animal qui vient se poser juste derrière les doigts.
LES POILS
Lorsque la loutre sort de l’eau, des poils s’accrochent souvent aux branches des arbres de la berge.
LES RELIEFS DES REPAS
Les déchets des repas du mammifère sont aussi de bons indices pour détecter un passage. Ce sont les restes de ses proies, comme les poissons, les grenouilles et les crapauds. Dans la Sianne ce sont aussi des restes d’écrevisses aux pattes blanches. Concernant les crapauds on observe dans les déchets que la loutre les dépècent par l’arrière et mange l’intérieur en évitant soigneusement de croquer la peau qui contient une sorte de poison.
LES PLACES DE RESSUI
La loutre lorqu’elle a des proies difficilles à manger comme les anguilles ou les gros poissons, monte sur les berges enherbées de la Sianne. C’est un précieux indice de présence car à ces endroits, la végétation est aplatie car la loutre s’y est roulée, elle a nettoyé son pelage souvent enduit de la substance gluante de ses proies.
LES COULEES EN U
En général on constate que les coulées d’entrée et de sortie de l’eau ne sont pas les mêmes. Les coulées forment donc un U, contrairement aux coulées du ragondin. La coulée de la loutre est par ailleurs toujours propre, l’herbe n’y est pas piétinée.
LES HEBERGEMENTS
On repère ici et là le long de la Sianne des gîtes, catiches et couches qui sont les différents endroits de repos de la loutre. Les gîtes sont des abris généralements couverts ou la loutre se repose. Mais elle n’y reste rarement plusieurs nuits de suite. Les catiches sont des excavations la plupart du temps dans les racines des arbres sur la berge. Il y en a beaucoup le long de la Sianne. L’entrée d’une catiche est généralement souterraine ce qui enpêche l’accès aux intrus et protège les petits. Les couches, quant à elles, sont à ciel ouvert. Situées sur la berge, elles sont utilisées pour le repos de la nuit et le nettoyage du pelage. L’observation de ces lieux d’hébergements a montré qu’ils sont souvent marqués par des empreintes à l’entrée.
UNE ETUDE INTERESSANTE
Si les conditions météorologiques ont quelque peu perturbé la période d’observation de notre stagiaire, les nombreuses preuves de son reportage photographique ne laissent aucun doute sur la présence de la loutre dans notre rivière. Elle vient confirmer qu’elle recolonise petit à petit notre territoire. Elle confirme par ailleurs les dernières études du Sigal sur la bonne qualité de l’eau, essentielle pour la survie de l’espèce.
Etude de terrain effectuée en mai-juin 2007 sur le cours de la Sianne, par Anaïs Lebrun dans le cadre d’un stage de 1ère année BTA gestion de la faune sauvage (Legta Henri Queuille 19160 Neuvic).
La Sianne offre de nouveau un habitat de très grande qualité pour la loutre avec l’essentiel des éléments vitaux pour elle. La réapparition de l’espèce est le signe de la bonne santé du milieu. Explications.
La bonne qualité de l’eau de la Sianne, confirmée par les dernières études dans le bassin de l’Alagnon », le potentiel alimentaire important et les nombreux abris dans les berges, les zones importantes de tranquillité font de la Sianne un territoire idéal pour la présence des loutres.
Jusqu’au début du XXème siècle la loutre était présente sur la totalité des rivières et des plans d’eau du Cantal. Une grande enquête effectuée en 1983 a révélé la disparition de l’espèce dans le bassin de l’Alagnon autour des années 1950. Mais au fur et à mesure des prospections, les scientifiques ont redécouvert des indices de sa recolonisation entre 1991 et 1998. Pour la Sianne, les traces d’une présence de la loutre sont attestées depuis 1996.
La présence de la loutre est désormais constatée tout au long de la Sianne, manifestant sans aucun doute des bonnes conditions indispensables à son développement. Ainsi, l’enquête « Statut de la loutre dans le bassin de l’Alagnon » réalisée pour le Sigal* dans le cadre du Contrat de rivière Alagnon en 2002, a confirmé le retour du mammifère carnivore dans la vallée de la Sianne. Après plusieurs décennies difficiles, la loutre a pu retrouver dans notre rivière tous les éléments qui lui sont absolument nécessaires.
Un territoire parfaitement adapté à la loutre
Les ressources alimentaires d’abord avec le poisson présent dans la rivière comme la truite fario, la loche, le véron, le goujon et le chabot. Les proies complémentaires sont également disponibles comme les batraciens, les couleuvres à collier et vipérine. Les écrevisses à pattes blanches présentes dans la Sianne représentent aussi un plus dans l’éventail des proies de la loutre qui ne rechigne pas non plus sur les grenouilles dans les nombreux ruisseaux des Estives chaque année en février. Les observateurs spécialisés pensent même que les Estives sont la zone de communication et de reconquête de la Sianne. La loutre serait donc revenue par l’aval et non par les fonds de vallée.
Tout autant que la qualité de l’eau, le potentiel alimentaire et la liberté de circulation, la présence de nombreux abris dans les berges de la Sianne, rivière sauvage sur une bonne partie de son cours, ont été déterminant pour le retour de la loutre. L’animal a en effet l’habitude d’occuper un grand nombre d’abris tout au long de son territoire et d’en changer fréquemment.
Ces abris le long de la Sianne se répartissent en trois catégories : des couches à l’air libre dans la végétation des rives, des abris à demi protégés sous des rochers, sous les racines des arbres ou dans les cavités naturelles des berges surtout entre Bonarme et le Pont-de-Vèze.
Enfin, présence de catiches entièrement souterraines et camouflées dans la berge avec une entrée le plus souvent sous l’eau.
La loutre a besoin de tranquilité
Selon différentes études sur le comportement de la loutre, l’on sait par ailleurs que les couches et les abris sont rarement utilisées plusieurs jours de suite par une loutre mais que les catiches invisibles aux humains peuvent l’être très fréquemment même en dehors de la période d’élevage des jeunes. L’on sait aussi que la présence d’abris protégés est absolument essentiel au maintien des loutres sur un territoire donné car plus des 2/3 d’une journée de loutre sont consacrées au sommeil ou au repos, d’où l’importance du milieu riverain et des gîtes potentiels.
L’observation des berges de la Sianne a montré que la majorité du cours de la Sianne offre un grand potentiel d’abris à la loutre. Les emplacements des gîtes observés à l’occasion de l’enquête se trouvent très proches de la rivière car pour la loutre son premier réflexe consiste à se jeter à l’eau à la moindre alerte.
Le retour de la loutre dans notre vallée s’explique aussi par la configuration nouvelle des rives dues au dépeuplement et à l’absence d’entretien des rives. La loutre a en effet besoin de tranquilité, d’une alternance de zones fermées et ouvertes, de portions ombragées et ensoleillées. Dans la partie la plus dégagée, disons entre La Croze et Le Babory, la loutre trouve plus facilement des couches à l’air libre, dans les herbes ou sous les buissons bas. Dans les zones plus fermées, entre Allagnon et la Terrisse, la loutre occupe des abris ou des catiches dans des endroits où la circulation à pied pour les hommes est plus difficile créant ainsi des zones de tranquilité. La présence d’arbres aux systèmes de racines larges, que l’on trouve ici et là le long de la Sianne offrent des cavités naturelles qui ne demandent qu’à être sommairement aménagées.
Notons que l’alternance entre portions ouvertes et fermées le long de la Sianne sont également favorables aux pêcheurs très nombreux sur cette rivière de première catégorie qui peuvent ainsi accéder à des coins de pêche, tandis que d’autres endroits plus difficiles d’accès permettent le maintien des populations poissonneuses.
Une observation difficile
Comment repérer la présence de la loutre. Peu de promeneurs peuvent témoigner avoir vu une loutre. Celle-ci ne se laisse jamais approcher en milieu naturel. On découvre les abris sous roche ou les entrées de galeries grâce aux empreintes que la loutre dépose systématiquement aux points de sorties de l’eau et dans les abris dans les bords de la Sianne difficile d’accès, zones naturellement tranquilles pour la loutre.
De nombreuses traces ont été observées notamment près de l’ensemble des ponts sur la Sianne et en particulier dans le secteur entre la cascade de la Terrisse et le pont de La Tour.
La loutre a-t-elle fait son retour définitif dans la vallée de la Sianne. Probablement car d’une manière générale, toutes les mesures favorables à la préservation et à l’amélioration de la qualité de l’eau, au maintien et à l’amélioration du milieu aquatique de la vallée de la Sianne telles que les met en oeuvre le Contrat de rivière ne peuvent qu’être que favorable à la loutre.
* Etude complète disponible au Syndicat interdépartemental de gestion Intégrée de l’Alagnon et de ses affluents (SIGAL)
47 rue Jean Lépine, 15500 Massiac, Tel : 04 71 23 19 80
Le retour du saumon atlantique dans les rivières d’Auvergne est de plus en plus une réalité. Si l’Allier remporte la palme pour la présence du saumon, grâce aux efforts des collectivités et des associations, son affluent l’Alagnon commence à revoir le précieux poisson qui naturellement cherche à remonter les bons cours d’eau. La Sianne lui plait bien mais...
Le saumon atlantique (Salmo salar) était présent à l’amont de Laveissière jusqu’en 1850 environ. La création de la micro-centrale de Grand Pont à Lempdes sur Alagnon en Haute-Loire avait définitivement bloqué la migration piscicole. Aujourd’hui les données de population de cette espèce migratrice restent ponctuelles et indicatives. Le contrat de rivière Alagnon mis en oeuvre par le SYGAL a pour objectif depuis plusieurs années de restaurer la migration piscicole par la suppression ou l’aménagement des nombreux seuils présents sur l’Alagnon et qui font obstacles à la migration du saumon.
En 2001, selon les observations du Conseil Supérieur de la Pêche, 12 frayères ont été comptées à l’aval du barrage de Grand Pont, le principal « bouchon » de l’Alagnon. Cet obstacle a été partiellement arasé en 2003 et a fait l’objet d’autres travaux en 2005 afin de le rendre totalement franchissable. Grâce à ces travaux réalisés au barrage de Grand Pont, 82 frayères sur l’Alagnon et 2 sur la Sianne ont été recensées.
Pour les amoureux de la vallée de la Sianne ces observations sont évidemment de bonnes nouvelles. La Sianne possède en effet un fort potentiel pour la reproduction des saumons tant du point de vue de la qualité de ses eaux que de celle de ses habitats. Mais nous savons que quelque soit le nombre de saumons accédant aux portes de la Sianne, très peu pourront s’y reproduire car un premier seuil de taille barre l’accès aux frayères de l’amont au lieu-dit de Ferrière-bas, après le camping de Blesle.
C’est au pied de ce barrage que deux saumons ont frayé de manière forcée (photo), n’ayant pu poursuivre leur migration plus au loin dans la vallée, après 900 kilomètres parcourus sur la Loire et l’Allier...
On peut espérer qu’une concertation aura lieu entre les propriétaires riverains, les collectivités locales et le Sygal pour trouver des solutions aux différents obstacles qui barrent l’accès de la Sianne au saumon. Barrages et autre pillières en travers la rivière dont l’utilité est aujourd’hui inexistante pourraient peut-être faire l’objet d’aménagements. C’est en tout cas, une opportunité à saisir
estime l’Association Cézallier vallée de la Sianne.
Un groupe de jeunes passionnés de la Ligue Protectrice des Oiseaux (LPO) a effectué en juillet 2001 un recensement des diverses espèces présentes sur le territoire du bassin versant de la Sianne. Un bilan particulièrement significatif de la biodiversité : 85 espèces aperçues lors de la période d’inventaire.
Inventaire réalisé par la Ligue Protectrice des Oiseaux Auvergne (LPO) en 2001
- Alouettes : alouette des champs, alouette lulu
- Ciconiiformes : héron cendré
- Certhiidés : grimpereau des jardins
- Phasianidés : caille des blés, perdrix rouge, faisan des colchiques - Picidés : pic épeiche, pic noir, pic vert
- Sylviidés : fauvette à tête noire, fauvette des jardins, fauvettes grises, puoillot véloce, roitelet huppé, roitelet triple bandeau
- Accipitridés : buse variable, circaète-jean-le-blanc, milan noir, milan royal, bondrée apivore, aigle botté, épervier d’Europe, busard saint-Martin, autour des palombes, vautour fauve, vautour moine
- Falconidés : faucon crécerelle, faucon hobereau, faucon pèlerin
- Limicoles : vanneau huppé, bécasse des bois, bécassine des marais
- Columbidés : pigeon biset de ville, pigeon colombin, pigeon ramier, tourterelle turque
- Strigiformes : chouette hulotte, effaie des clochers, chouette chevêche, hibou grand duc, hibou petit duc
- Caprimulgidés : engoulevent d’Europe
- Apodidés : martinet noir
- Hirundinidés : hirondelle rustique, hirondelle de fenêtre, hirondelle de rocher
- Motacillidés : bergeronnette grise, bergeronnette de ruisseau, pipit des arbres
- Troglodytidés : troglodytide mignon
- Cinclidés : cincle plongeur
- Passéridés : moineau domestique, moineau friquet
- Fringillidés : pinson des arbres, serin cini, verdier d’Europe, tarin des aulnes, bouvreuil pivoine, linotte mélodieuse, chardonneret élégant.
- Embérizidés : bruant jaune, bruant proyer, bruant zizi
- Turdidés : grive draine, grive musicienne, merle noir, rouge gorge, traquet motteux, tarier pâtre, rouge queue à front blanc, rouge queue noire
- Paridés : mésanges à longue queue, mésange charbonnière, mésange huppé, mésange noire
- Sittidés : sitelle torchepot
- Laniidés : pie grièche écorcheur, pie grièche grise
- Corvidés : pie bavarde, geai des chênes, grand corbeau, corneille - Sturnidés : étourneau sansonnet
- Cuculidés : coucou gris
- Upudés : huppe fasciée
Notre territoire a été reconnu pour abriter d’importantes colonies de chauves-souris, notamment sur les communes de Charmensac, Molèdes et Vèze. Déclaré secteur Natura 2000, les chauves-souris de la vallée de la Sianne bénéficient de mesures de protection.
Sur le site du hameau de Fournial (Molèdes) dans les galeries d’anciennes mines argentifères deux espèces de chauves-souris ont été recensées principalement le petit rhinolophe et des spécimens du grand rhinolophe.
Animal fascinant mais mal aimé, la chauve-souris, seul mammifère volant, disparait progressivement de nos campagnes. Notre vallée n’échappe pas à la règle. La chauve-souris, qui véhicule toute une série d’histoires a une mauvaise image. Elle fait peur. Pourtant, c’est un animal craintif, qui fuit l’homme et qui joue un rôle important dans la régulation des populations d’insectes, dont elle se nourrit exclusivement.
Le petit rhinolope, qui a été répertorié dans la vallée de la Sianne, est un animal sombre, de la taille d’un pouce, aux courtes oreilles pointues et au nez en forme de fer à cheval. Il est victime chez nous aussi des pratiques agricoles qui tuent beaucoup d’insectes dont il se mourrit.
Les bâtiments agricoles traditionnels, dont les combles ou les granges servaient de refuge, ont été remplacés par des bâtiments qui ne conviennent pas à l’espèce. Par ailleurs, beaucoup de maisons sont désormais hermétiquement fermées ne servant que d’habitats secondaires. Or, la chauve-souris est un animal très sédentaire qui ne circule que dans un rayon de 5 km autour de sa colonie de reproduction.
Déclaré secteur Natura 2000, les chauves-souris de la vallée de la Sianne bénéficient de mesures de protection.
La taxidermie a été très longtemps une pratique commune à beaucoup de familles de la vallée. Les animaux ainsi préservés sont les témoins d’une faune très riche sur notre territoire.
La pratique de la naturalisation des animaux de la faune sauvage (taxidermie) était très répandue parmi la population du Cantal et de la Haute-Loire. Cette pratique a considérablement diminué depuis l’application de la loi de 1976 sur la protection des espèces (90%). Ainsi, depuis 1982 seulement 10% des espèces sont libres à la naturalisation. Aujourd’hui, on se contente donc des animaux chassables.
Chez de nombreux particuliers, souvent des familles de chasseurs, trônent encore sur différents meubles, ou sont relégués dans les greniers et les granges, des animaux de toutes sortes, qui avant 1982 pouvaient être légalement naturalisés sans autorisation. Ces spécimens préservés représentent aujourd’hui le témoignage représentatif d’une faune locale riche et diversifiée.
De cette passion ou tradition ancestrale, restent des animaux étonnants que l’on peut observer de près, ce qui n’est pas possible dans la nature (martre, fouine, petit duc, renard, sanglier, chevreuil, cerf, buse...).
L’association Cézallier vallée de la Sianne va inventorier et localiser chez les particuliers ces animaux souvent très bien conservés dans le but de faire découvrir la faune sauvage toujours présente au coeur de la biodiversité du versant oriental du Cézallier..
(Collection Nicolas)
dans l’Inventaire national
Le premier inventaire national du patrimoine naturel (janvier 2005) rassemble de précieuses informations sur la vallée de la Sianne, zone d’intérêt faunistique. Sont notamment référencés les poissons, les mammifères, les reptiles et les batraciens et quelques insectes sur chaque commune de notre territoire.
Le Muséum d’Histoire Naturelle à mis à la disposition du public sur Internet les informations relatives au premier inventaire national du patrimoine naturel de France. Aboutissement d’un long travail d’inventaire lancé en 1982 sur la nature et la biodiversité, les données désormais disponibles sur le net couvrent l’ensemble des régions françaises.
INVENTAIRE
Poissons :
Le chabot, le chabot commun, la truite des rivières, la loche franche
Mammifères :
Le chevreuil européen, le cerf élaphe, le cerf, le chat haret, le lièvre d’Europe, la fouine, la martre des pins, la martre, le blaireau européen, l’hermine, la belette d’Europe, le putois d’Europe, le lapin de garenne, le sanglier, le renard roux, la loutre d’Europe, la loutre, le campagnol des champs, le rat surmulot.
Reptiles :
La coronelle lisse, la couleuvre vipérine, le lézard des murailles, la vipère aspic
Batraciens :
Alyte accoucheur
Site de référence : www.mnhn.fr/inpn
Pour rejoindre leurs zones de reproduction, les truites et les saumons ont besoin de se déplacer mais les seuils et barrages élevés durant le xxème siècle empêchaient cette migration. C´était le cas sur la Sianne où notamment la pilière de Ferrières-bas empêchait les poissons venus de l´Alagnon de remonter plus haut. La passe à poissons change la donne.
En 2011, le Syndicat Interdépartemental de Gestion de l´Alagnon (SIGAL) a piloté la création d´une passe à poissons sur ce barrage. Ce système fragmente la chute initiale en quatre chutes franchissables par les poissons. Les poissons peuvent désormais poursuivre leur migration pour atteindre les portes d´Auriac l´Eglise dans le Cantal en attendant d’autres travaux qui permettront aux poissons de remonter plus loin..
Afin d´évaluer l´efficacité de l´opération, la Fédération de Pêche de Haute-Loire a dénombré les frayères à truite ("nids" où elles se reproduisent) avant et après l´aménagement. En 2010, avant la passe à poissons, on dénombrait 32 zones de reproduction au dessus du barrage, jusqu´au ruisseau du Chantejail ou ruisseau de la "fond salée". En 2011, ce chiffre a quadruplé (120 frayères) avant d´atteindre en 2013 le chiffre de 205 soit une reproduction de l´espèce 6,5 fois plus importante qu´en 2010 !
Pour Stéphane Nicolas, directeur technique de la fédération de pêche " La qualité du fond, des berges et surtout de l´eau de la Sianne laisse espérer une bonne population de truite. Mais encore faut il que les géniteurs puissent accéder à ces zones ! La passe à poissons améliorera considérablement les choses, c´est un gain écologique indéniable".
Pour Guillaume Ponsonnaille, directeur du SIGAL "Le rétablissement de la migration des poissons afin qu´ils puissent coloniser les zones de cours d´eau favorables est un enjeu important sur le bassin de l´Alagnon.
Les travaux de restauration de cours d´eau par le SIGAL, notamment sur la Sianne devraient se poursuivre dans les prochaines années. Des réflexions sont lancées sur la Violette, le Bave, la Voireuze, ...
Contact : SIGAL - 04.71.23.07.11 - alagnon@wanadoo.fr
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien